Lettre Dissertation

Lundi 19 Décembre 2014

Manhattan, New York City

Cher Bernard,

J'espère que vous allez bien et que tout se passe à merveille à Paris. Je suis bien arrivé à New York, la ville est magnifique. Mais entre la promotion de mon nouveau livre, les multiples interviews et la visite des nombreux salons, je n'ai pas encore eu la chance de profiter de toutes les merveilles que cette ville a à offrir... Par conséquent, lors d'une soirée mondaine, j'ai eu l'honneur de rencontrer un grand sociologue new-yorkais. Nous avons longuement discuté et débattu sur de nombreux sujets de société. Par la suite, il m'a présenté ses multiples ouvrages, dont la plupart sont des apologues. J'ai trouvé cela très intéressant de faire passer ses idées par une histoire. J'ai donc repensé au sujet sur lequel vous vouliez que j'argumente, mais j'aimerai plutôt le faire sous la forme d'un apologue et non sous la forme d'un essai argumentatif. Je sais que vous êtes assez hostile à cette manière d'écrire, mais laissez-moi vous convaincre.

Comme vous le savez déjà, la littérature argumentative peut choisir de s'adresser aux émotions du lecteur; on dit alors qu’elle le persuade. Elle peut aussi convaincre ce dernier en s’adressant à sa raison, à sa logique. On peut donc se demander, de l'essai ou de l'apologue, lequel est le plus apte à persuader et à convaincre.

Tout d'abord, on peut étudier les capacités comparées de ces derniers en matière de divertissement. En effet, sur le plan de l'intrigue, les apologues semblent très plaisants puisque ces récits nous proposent de suivre les aventures de personnages, où ceux que l'on apprécie incarnent la thèse, et les autres l'antithèse. De ce fait, dans Candide de Voltaire, le héros éponyme est lancé dans une quête pour retrouver sa belle Cunégonde, lui faisant vivre de bien nombreuses odyssées distrayantes et assez satiriques. Mais comme le montre Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, l'intrigue peut aussi se montrer pathétique créant ainsi de l'émotion, de la pitié chez le lecteur. Sa lecture est aussi assez rapide offrant ainsi un divertissement plein de fantaisie. Contrairement aux essais qui sont des textes extrêmement longs, très théoriques, à l'exception de leurs exemples ne proposent aucun récit aux lecteurs, les privant de tout potentiel divertissant. Les apologues sont donc beaucoup plus agréables à lire, d'autant qu'on y retrouve souvent un certain exotisme qui enchante les lecteurs, où Candide en est encore l'exemple, avec la découvre de la lointaine Amérique et même l'étonnant Eldorado. De plus, le récit permet à l'apologue d'exprimer de l'humour en mettant en scène les personnages dans des situations quelques peu comiques. Ainsi, Victor Hugo amuse dans « L'ogre et la fée », en proposant un ogre un peu naïf, maladroit et d'une monstrueuse innocence, éperdument amoureux d'une bien jolie fée. Comme vous pouvez le constater mon chère Bernard, ces situations assez ridicules, distraient énormément les lecteurs. Il est donc clair qu'en

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