Commentaire sur la pièce de théâtre Kean de Jean-Paul Sartre: acte 3 scène 2
Compte Rendu : Commentaire sur la pièce de théâtre Kean de Jean-Paul Sartre: acte 3 scène 2. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Octobre 2013 • 1 155 Mots (5 Pages) • 1 624 Vues
L'émotion d'Anna prend trois formes successives, rythmées par les
trois représentations auxquelles assiste la jeune femme : cette émotion se
traduit d'abord par une oppression, puis par de la stupeur avant de s'épanouir
en bonheur radieux.
– L'oppression
Elle prend un tour paradoxal dans la mesure où des termes à connotation
ordinairement laudative comme « lumière », « « chaude » et « embaumée »
sont ici détournées pour évoquer une sensation de malaise. Par ailleurs, la
ponctuation très particulière du passage, l'abondance des points de suspension,
met en évidence ce « premier sentiment presque douloureux » évoqué par
Anna, sentiment renforcé par l'hyperbole « tout mon sang reflua vers mon
coeur ». Enfin, l'examen des sujets des verbes, de la ligne 8 à la ligne 10,
révèle la discrétion du pronom « je » et, partant, la passivité de l'héroïne.
– La stupeur
elle s'exprime à son tour au moyen d'une hyperbole : « je restai muette et
immobile comme la statue de l'étonnement ». Cette métaphore sera relayée par
la suite aun moyen d'une anaphore au rythme ternaire : « je n'avais point
respiré, je n'avais point parlé, je n'avais point applaudi », laquelle traduit une
atonie qui n'est plus que de façade, comme en témoigne l'antithèse qui suit, où
s'équilibrent et s'opposent deux couples d'adjectifs : « toujours froide et
silencieuse, mais déjà ranimée et vivante au coeur. » (l. 18)
Qu'est-ce qui provoque cette stupeur ? Essentiellement la voix, le discours. De
la ligne 11 à la ligne 14, dix termes évoquent le sens de l'audition1
contre deux
seulement consacrés à la vue.
– Le bonheur
Il se concrétise à partir du moment où Anna est capable de communiquer ses
émotions, soit par la gestuelle « mes mains battirent, ma bouche applaudit »
soit par la voix : « je pouvais parler, déjà, je pouvais dire... ». Tout
naturellement, c'est la métaphore du jaillissement qui s'impose ici : « toutes les
sensations amassées ... jaillirent à la fois de mon coeur trop plein... mes larmes
coulèrent. » Semblable au jeune enfant du texte de Baudelaire, mais avec bien
plus de moyens, Anna peut laisser libre cours à son enthousiasme dans deux
séries de gradations soutenues à la fois par le jeu des anaphores et par la
ponctuation, très saccadée : elle évoque ainsi « le même ravissement... le
même bonheur... la même extase...» (l. 20) ou affirme avec feu « c'est beau ! ...
c'est grand!.. c'est sublime!... » (l. 21)
1 Voix (2x), vibra, mélodieux, entendu, paroles, prononcer, oreilles, muette,
j'écoutai
2/7
La pièce d'Alexandre Dumas
Sous-titrée Désordre et génie, cette pièce de théâtre est basée
sur la vie du très réel Edmond Kean, génial comédien
britannique (1787-1833) qui connut une immense popularité
en tant qu'acteur shakespearien.
Elle met donc en scène la vie de ce dernier, qui d'une part est
adulé par le public et recherché par la bonne société anglaise - jusqu'au prince
de Galles qui affecte de le traiter en ami - et qui d'autre part se sent
éternellement marginal et exclu. [...]
Kean fait beaucoup penser à Dumas lui-même : comme l'acteur, l'écrivain s'est
fait tout seul, a connu la gloire universelle, la fortune instantanée, l'amitié des
grands de ce monde. Mais comme Kean, Dumas n'a jamais été pris au sérieux ...
source: http://www.dumaspere.comb) Quels pouvoirs du théâtre cet extrait met-il en valeur ?
Deux aspects
...