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Commentaire "le mal" Rimbaud

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Par   •  23 Juin 2021  •  Commentaire de texte  •  1 505 Mots (7 Pages)  •  555 Vues

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Introduction :

1870 : le choc de la guerre accompagne la révolte adolescente de Rimbaud qui le conduit à

des fugues, vers Paris et la Belgique notamment. Événements politiques et militaires se reflètent

dans ce poème.

Rimbaud prend violemment parti contre la guerre, animé par la révolte qui le pousse à lutter

contre toutes les formes de mal. Dans ce sonnet, le mal est doublement présenté : les images de la

guerre et ses conséquences, l'indifférence de Dieu.

I. Importance de la structure.

Ce poème est un sonnet. Deux parties : quatrains consacrés à la guerre, tercets consacrés à

« Dieu » + parenthèse centrale : les vers 7 et 8, l'invocation à la nature.

Le poème est composé d'une seule et unique phrase : les propositions subordonnées

temporelles dans les deux quatrains (évocation de la guerre), la proposition principale dans les

tercets (évocation de la religion). Le verbe principal se trouve au début du vers 9 : « Il est un

Dieu ». Indifférence de Dieu devant les misères humaines (ici, la guerre).

Choix de l'anaphore « tandis que » met l'accent sur la simultanéité entre quatrains et tercets,

tout en marquant une opposition. Quatrains dominés par l'image de la guerre, les tercets par

l'indifférence divine.

L'adverbe « saintement » à la fin du vers 8 assure la transition entre les deux parties par sa

connotation religieuse. Mais si, associé à la nature, il exprime la pureté, il annonce également

l'absence paradoxale de sainteté chez la divinité.

II. La guerre.

a) les éléments de la guerre.

Champ lexical de la destruction : « mitraille » (v.1), « sifflent » (v.2), mis en relief avec

l'enjambement, évoquent les armes. Agression en continue, comme le souligne le complément de

temps « tout le jour » (v.2).

Effet de nombre, de masse : hommes sont évoqués par un pluriel « bataillons » (v.4) +

adjectif numéral « cent milliers » (v.6) → approximation / hyperbole.

Idée de blessure et de destruction suggérés par la plupart des verbes. Dans le quatrain 1,

« Sifflent » (v.2) et « Croulent » (v.4) sont en position symétrique (position initiale dans chacun des

deux vers) et mettent en valeur l'acte et son effet. Termes « rouges » (v.1), « écarlates » (v.3), « feu »

(v.4) colorent les quatrains d'un rouge dominant qui connote la guerre.

Vers 5 : monosyllabe « broie » à la rime souligne par l'image la destruction opérée par la

guerre.

La violence de l'évocation de la destruction et des couleurs confère à ces quatrains une

tonalité à la fois épique [= texte célébrant les exploits d'un héros. Désigne plus largement tous les

textes visant à amplifier les choses pour susciter l'admiration] et tragique. Celle-ci révèle la

position de Rimbaud face à la guerre.

b) la présence et la position du poète.

Évocation de détails + termes critiques trahissent la présence du poète et sa position face à la

guerre.

Notations temporelles et spatiales (« tout le jour », « ciel bleu », v.2) marquent la place que

prend la guerre dans un monde paisible où la couleur bleue symbolise la paix, opposée

symboliquement à la rime au rouge du « feu » (v.4). Mais elles peuvent révéler l'observation, directe

ou non, du poète.

Notations « écarlates ou verts (v.3) : référence aux couleurs de uniformes ?

Poète surtout présent par le regard critique qu'il porte sur la guerre. Critique suggérée par

des termes dépréciatifs et les images données ici des combattants. Termes dépréciatifs aux vers 1 et

5 donnent le ton à chaque quatrain. La métaphore « crachats » (placée à la césure du vers 1) +

assonance en [a] connote la saleté et le dégoût.

Au vers 5, le nom « folie » (placée aussi à la césure), péjoratif, est souligné par la qualificatif

qui l'intensifie, « épouvantable ».

L'évocation de la guerre fait apparaître une double image en opposition, celle du chef et

celle des soldats. L'isolement du complément de lieu dans le second hémistiche du vers 3 fait

ressortir le sadisme du personnage, encore renforcée par l'évocation de ses hommes. À cette figure

solitaire s'opposent les pluriels qui les désignent. Les images contenues dans les verbes

« Croulent », (en relief au début du vers 4), « broie » (fin du vers 5), la transformation des

« hommes » en « tas fumant » (v.6) ôtent tout aspect humain aux troupes ainsi détruites. Cette

critique est également renforcée par les pluriels hyperboliques.

Le regard violemment critique que Rimbaud porte sur la guerre se double d'une attaque

contre un Dieu indifférent.

III. L'attaque contre la divinité.

La structure

...

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