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Commentaire de texte sur des Coches de Montaigne

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Par   •  31 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  4 396 Mots (18 Pages)  •  297 Vues

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Commentaire sur des Coches de Montaigne

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » - Montaigne

Les Essais, œuvre majeur de Michel de Montaigne, rédigée et publiée en continu de 1533 jusqu’à 1592, s’inscrit parmi les textes les plus emblématiques du mouvement humaniste. Des Coches, chapitre VI du livre III publié en 1588 est représentatif du désir de réflexion de l’auteur sur des sujets essentiels de son époque. Le texte aborde ainsi principalement le thème de la découverte de l’Amérique et condamne de façon explicite la colonisation et les massacres des indigènes, l’auteur y fait également un portrait élogieux du nouveau monde.

Comment dans ce texte argumentatif, Montaigne prend-il la défense des populations américaines ? Tout d’abord en faisant l’éloge du nouveau monde, en effet il utilise de nombreux procédés dialectiques afin de convaincre son lecteur, il dépeint également l’innocence et la pureté de ses habitants pour finalement faire le portrait d’un peuple tout aussi évolué que ses colonisateurs. Ensuite, il fait le procès de l’ancien monde, en dépeignant un monde en déclin, dominant grâce à la violence et inférieur aux natifs sur le plan moral.

Montaigne prend la défense des populations américaines en faisant l’éloge du nouveau monde.

Tout d’abord en utilisant de nombreux procédés dialectiques. Par exemple, l’utilisation du « nous » dans un texte argumentatif attise la curiosité du lecteur. La phrase « notre monde vient d’en trouver un autre » ligne 1 sert non seulement à attirer son attention mais également à lui faire comprendre que le texte s’adresse à lui. Manifestant dès la première phrase du texte sa pensée humaniste, Montaigne choisit une phrase lourde de sens, représentative de son ouverture d’esprit, émettant la possibilité de cohabitation de deux mondes différents mais également de son désir d’avertir et de convaincre le lecteur. L'humanisme se ressent également dans les références mythologiques « les Démons, les Sibylles » ligne 2, le mouvement prenant massivement appui sur les textes antiques. Sa présence est marquée tout au long du texte par de nombreux pronoms personnels « nous » lignes 2 et 6, « je » ligne 10. La démonstration construite se démarque également par la présence de nombreux connecteurs logiques « toutefois » ligne 3, « si » ligne 11, « quant à » ligne 21. Le passage ligne 10 de la transition du « je » au « vous » est très représentatif du désir de Montaigne convaincre son lecteur en s’adressant à lui directement et en s’englobant dans la masse responsable du sort des populations américaines.

Ensuite l’auteur fait l’éloge du nouveau monde en dépeignant la pureté de ses habitants. Tout le long du texte, la description des Indiens se fait dans une métaphore filée les dépeignant comme des enfants. Soulignant ainsi leur innocence et l’injustice dont ils sont victimes. Le champ lexical de l’enfance appuie la métaphore « nouveau, enfant, apprend, mère nourricière, giron, jeunesse… » lignes 3 à 7. Mais l’éloge de leur pureté se fait de façon plus profonde que la simple comparaison avec des enfants, Montaigne loue leur proximité avec la nature, dont le champ lexical est utilisé de nombreuses fois « naturelle » ligne 15 « tous les arbres, les fruits et toutes les herbes » ligne 17, « jardins, animaux ligne » 18« plume et coton » ligne 20. Cette métaphore de la mère nourricière les tenant en son giron ligne 5 prend des allures mythologiques, presque bibliques. La description de ses hommes innocents, proches de la nature et nus les fait apparaitre comme des personnages de la genèse encore intouchés par les impuretés de « l’ancien monde ». Cette candeur décrite par Montaigne ajoute une dimension spirituelle à son argumentation, il va envelopper un

développement construit et rationnel dans des arguments émotionnels, donnant ainsi au lecteur le sentiment de réfléchir, d’être convaincu alors qu’il est peu à peu persuadé.

Enfin, Montaigne fait l’éloge du nouveau monde en le mettant sur un pied d’égalité avec l’ancien. Dans son énumération de détails lignes 17 à 20 il dépeint l’abondance des civilisations sud-américaines, décrites comme étant extrêmement prospères « or » ligne 18 « pierreries, plume, coton, peinture » ligne 20. Cette profusion de merveilles est amplifiée avec la reprise anaphorique de « tous les » : « tous les arbres », « toutes les herbes », « tous les animaux ». Montaigne, en plus d’étoffer son argumentation en décrivant une richesse égale à celle des colonisateurs attise la curiosité de son lecteur, déjà à l’époque, intriguée par les rumeurs de cités merveilleuses et de fortune prodigieuses de ce nouveau monde. C’est également sur le plan intellectuel que Montaigne les met sur un pied d’égalité. En effet le terme « cabinet », purement européen, désigne un bureau mais peut également évoquer les cabinets de curiosités de l’époque, très à la mode chez les contemporains de l’auteur. Les associant à l’érudition, il fait des indigènes ses égaux. L’argumentation de Montaigne reste néanmoins directe, il n’hésite pas à exprimer son avis qu’il donne explicitement ligne 14 « La plupart de leurs réponses

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