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Commentaire De Texte -Antigone de Sophocle

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Par   •  29 Octobre 2013  •  1 711 Mots (7 Pages)  •  6 318 Vues

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Commentaire de texte – Antigone de Sophocle

(TD1 Histoire des sources du droit)

Le 5ème siècle est le siècle du miracle grec. En effet, c’est au 5ème siècle avant JC que se rencontrent nombre de penseurs, d’écrivains, qui ont donné à beaucoup de disciplines de l’esprit leurs fondations premières. L’architecture, la sculpture, les sciences de la lecture ou encore la rhétorique. On les découvre principalement dans la cité d’Athènes. Dans cette perspective, une discipline fondamentale apparait à cette époque, qui s’insinuera progressivement dans tous les domaines, pour devenir un pilier de la pensée occidentale, c’est la philosophie. Ces doctrines philosophiques grecques ont joué un rôle essentiel dans la formation du droit et de la science juridique. C’est donc alors le siècle de la tragédie avec Sophocle, Euripide… Nous allons maintenant nous intéresser plus particulièrement à Sophocle. Sophocle né à Colone en 495 av. J.-C. et mort en 406 av. J.-C. est l'un des plus grands tragiques grecs. Il est principalement l'auteur de cent vingt-deux pièces dont Antigone qui est une tragédie écrite en 440 av. J.C. La tragédie met souvent en scène un dilemme, une contradiction insurmontable (Antigone…). Ainsi , cette tragédie se passe à Thèbes. Au cours de la guerre des Sept Chefs, les frères d’Antigone, Etéocle et Polynice s’entre-tuèrent. Le roi Créon, l’oncle d’Antigone fit alors donner à Etéocle une sépulture décente, mais ordonna que le corps de Polynice, qu’il considérait comme un traître à sa patrie, reste sans sépulture. Antigone convaincue que la loi divine devait l’emporter sur les décrets humains, décida de rendre les honneurs funèbres à son frère. Le texte étudié est donc le moment où Antigone avoue à Créon avoir violé son décret. Ainsi, nous verrons une première partie qu’en avouant son délit, Antigone remet en cause la doctrine des Sophistes et donc le positivisme juridique (I) et nous verrons ensuite qu’Antigone reconnait l’existence de lois non écrites qui seraient supérieures à toutes les lois humaines (II).

I - En avouant son délit et donc sa violation des lois humaines, Antigone remet en cause la doctrine des Sophistes et donc le positivisme juridique

Nous verrons dans cette partie qu’Antigone avoue à Créon sa violation des lois humaines (A) et qu’ainsi, Créon représente alors le droit positif (B).

A) Antigone avoue sa violation des lois humaines

On peut voir dès les premières lignes du texte, qu’Antigone avoue à Créon avoir enterré son frère et donc violé son « édit » (l.3), lorsqu’elle déclare « Je l’avoue, je ne nie pas l’avoir fait. » (l.2). Lors de la première partie du dialogue entre Antigone et Créon, on pourrait penser qu’Antigone a honte de son acte et qu’elle le regrette. En effet lorsque Créon lui dit « Et toi, toi qui courbes la tête contre terre, je te parle », on pourrait croire qu’elle regarde par terre et que du coup elle ne le regarde pas dans le yeux parce qu’elle éprouve des regrets ou qu’elle n’assume pas devant son oncle les actes qu’elle a commis. Ainsi, on peut voir que c’est Créon qui est en situation de force lors de cette première partie du dialogue. Créon représente alors la légalité, ce qui est fondé selon la loi. De plus, il représente l’autorité puisque l’on sait que son « édit qui défendait cela » (l.3) est « connu de tous » (l.4). Ainsi, Créon représente l’autorité et tous ses sujets doivent se soumettre à lui au risque d’être sanctionné, comme Antigone qui est ici condamnée à mort pour avoir violé sa loi et donc pour lui avoir ouvertement désobéit. Créon considère alors que ses lois sont au dessus de tout et qu’elles doivent être respectées de tous. Il représente alors le droit positif.

B) Créon représente alors le droit positif

Ainsi Créon représente le droit positif. Créon estime qu'il a le droit d'édicter des lois qui sont "civiles", d'origine non divine, pour autant qu'elles servent le bien de la cité dont il est roi (Thèbes), et que ces lois doivent être respectées par tous les habitants de la cité. On peut définir le positivisme juridique comme étant une doctrine qui affirme que seul peut être considéré comme du droit la règle juridique adoptée par une autorité instituée. Le positivisme juridique consiste à dire que le droit est essentiellement la loi. Dire que l’homme est la mesure de toute chose conduit précisément sur cette voie, car si l’homme était la mesure de toute chose, il n’y aurait en aucun cas une loi supérieure à l’homme. Suivant les Sophistes, il n’y a pas de loi divine auxquelles devraient se conformer les lois et les jugements humains, au contraire pour les positivistes la loi comme la justice sont perçus comme des données purement humaines. Les sophistes poussent alors la laïcisation de la loi jusqu’à ses limites les plus extrêmes. Hésiode parlait d’un nomos divin, puis les scientifiques grecs ont placé à côté de cette loi divine une loi humaine, les sophistes vont jusqu’à nier une loi divine concurrente à une loi humaine. C’est pourquoi dans le texte, Créon ne reconnait pas ces lois

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