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Commentaire de texte Bérénice de Racine

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Par   •  27 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  1 601 Mots (7 Pages)  •  525 Vues

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Commentaire de texte : Bérénice, de Racine

Jean-Batiste Racine est un des trois dramaturges majeurs de la période classique (17ème siècle).

Il a écrit de nombreuses tragédies et comédies. Dont Bérénice, tragédie de 1670.

Cette pièce nous raconte comment Titus, empereur de Rome, tombe amoureux de Bérénice, princesse de Palestine (cette pièce est une référence à Louis XIV qui se maria avec la princesse d'Espagne).

Titus assume son devoir de souverain, en renonçant à l'amour qu'il porte à Bérénice. Il lui demande de rentrer chez elle, afin de servir la volonté de son peuple qui ne veut pas d'un mariage avec une étrangère. Bérénice éprouve alors une certaine colère et une amertume profonde.

Nous analyserons la scène où Bérénice et Titus s'affrontent par une lutte verbale, malgré leur amour réciproque. Nous étudierons en quoi la situation fait que les deux personnages ont un destin tragique, de par un choix de raison et de devoir, plutôt que d'amour.

Dans un premier temps, nous parlerons de la scène d'affrontement entre les deux personnages, puis, nous nous centrerons autour de l'amertume et de la colère ressenties par Bérénice, pour aborder ensuite la justification de Titus.

Dans un second temps, nous montrerons en quoi il s'agit d'une scène d'amour tragique. Nous nous focaliserons sur l'expression de la plainte et du regret de Titus, et de son impuissance face à la situation.

Nous étudierons dans un premier temps la scène d'affrontement de Titus et Bérénice. En effet, au début de l'extrait il y a des stichomythies : « Et je pars. // Demeurez. // Ingrat ! que je demeure ? », ce qui renforce l'affrontement et crée une tension tragique. Cela donne aussi un rythme à la scène et montre encore plus le mécontentement des deux personnages.

        La scène débute tout d'abord par une scène d'affrontement entre deux personnages, Bérénice et Titus. Bérénice est en colère : « Et je pars. // Demeurez. // Ingrat ! Que je demeure ? ». Ces stichomythies montrent qu'il y a une tension entre les personnages. Cette tension a un caractère  tragique car, les spectateurs savent dès le début de la scène que Titus ne changera pas d'avis et que Bérénice partira.

Bérénice est indignée, les phrases non verbales « Pourquoi ? // Quoi ? » nous le montrent bien par leurs formes interrogatives.

Les phrases non verbales exclamatives, comme « Ingrat ! // Ah cruel ! // Hélas ! » accentuent la colère de cette femme qui est rejetée par l'homme qu'elle aime. Au long de la scène, Bérénice s’exaspère de plus en plus, et elle ordonne d'un ton accusateur à Titus de retourner vers son peuple.  Sa colère est accentuée par la répétition d'un verbe à l'infinitif, « retournez, retournez ». Bérénice attaque Titus avec des questions rhétoriques comme « Que je demeure ? ».  Bérénice veut à tout prix que Titus regrette et souffre de sa décision. Elle l’atteint en lui rappelant qu'il est manipulé par le sénat et son peuple et cela en toute conscience « Avez-vous promis d'oublier ma mémoire ? // Avez-vous bien promis de me haïr toujours ? ». Ce parallélisme crée un rythme tout en poussant Titus à se raisonner sur ses sentiments et sur ce qu'il a fait : honorer son peuple en respectant son devoir de souverain, plutôt que de choisir l'amour en vivant avec la femme qu'il aime.

De plus, Bérénice ressent de l'amertume, ce sentiment lié à de la tristesse et à la rancœur qui fait qu'elle perçoit de l'injustice et de la déception. En effet, l'oxymore « cruelle joie » montre bien que Bérénice se trouve dans une situation paradoxale et douloureuse qui lui rappelle combien elle est triste et déçue par la décision de Titus. Par fierté, elle cherche à cacher ses sentiments et sa tristesse en donnant des ordres à Titus : « montrez-moi moins d'amour ». Ces ordres deviennent paradoxaux, puisque Bérénice souhaite en réalité que Titus lui prouve son amour en la choisissant elle, et elle exprime pourtant l'inverse en l'envoyant vers son peuple.

L'antithèse qui est mise en valeur à la rime « amour / haïr toujours » montre les sentiments passionnés et ambivalents de Bérénice. Sa douleur intense devient explicite grâce au champ lexical de la souffrance appuyé par des termes comme « malheur » ou bien « pleurs ».

Bérénice domine le discourt, par des répliques beaucoup plus longues que celles de Titus, qui, quant à lui, est dans une posture de justification. Titus montre son indignation et sa surprise par la phrase affirmative « moi, que je vous haïsse ? », et essaye temps bien que mal de se justifier en tentant de prouver un choix de raison au delà de sa décision, afin que Bérénice le comprenne et ne soit pas en colère. Malgré tout, cette dernière s'acharne, et, viscéralement, espère que Titus regrette son acte qui les affecte tant tous les deux.

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