LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire brise marine mallarmé

Commentaire de texte : Commentaire brise marine mallarmé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  1 982 Vues

Page 1 sur 7

Introduction:

Une vie quotidienne régulière, des proches que nous aimons et qui nous entourent, voici ce qui fait bien sûr partie de notre épanouissement et de notre équilibre. Mais on peut se sentir parfois emprisonné par la routine et rêver de s’en échapper à une vie trop réglée. Ce thème semble cher à Mallarmé, puisqu’il le développe dans le poème « Brise Marine » publié en 1899. Comment le poète met-il en scène son désir de fuir le quotidien et la hantise de la perte d’inspiration qui le guette ? Il sera intéressant dans un premier temps d’étudier comment ce poème évoque le rêve de fuir le quotidien. Mais nous verrons que le chef de file du mouvement symboliste nous délivre aussi un message crypté, métaphore de la difficulté d’écrire et de l’appel à l’inspiration poétique.

I. Le désir d’évasion.

1. L’ennui du quotidien

Dès le vers1, le poète évoque un ennui profond qui englobe tout ce que l’existence humaine peut offrir intellectuellement et physiquement : il faut renoncer aux plaisirs du corps, écrit-il de façon métonymique . « La chair est triste », c’est-à-dire qu’il n’y a rien à attendre du plaisir sensuel.

L’esprit s’ennuie lui aussi (« et j’ai lu tous les livres ») parce que la littérature n’a plus rien à lui apporter de nouveau, en tant que lecteur. On note que la construction de ce vers lui donne une portée considérable, par son hyperbole d’une part, mais aussi parce qu’il se termine par un point qui donne l’impression d’un jugement définitif. De plus, la forte césure à l’hémistiche avec le point d’exclamation après « hélas » ralentit la diction et renforce la déploration.

Dans la suite du poème, nous relevons une énumération de tout ce que le poète renie. L’accumulation des groupes nominaux conjuguée à l’anaphore de l’adverbe de négation « ni…ni » montre qu’il rejette aussi bien «  les vieux jardins… », « la clarté déserte… » et « la jeune femme allaitant son enfant ».

Le vers 5, « Ne retiendra ce coeur … », se rapporte à ces trois groupes nominaux annoncés par l’adverbe « Rien » en tête de phrase et de vers, position initiale qui donne davantage d’énergie au refus.

Tout ce qui n’est pas capable de retenir l’auteur appartient à l’univers quotidien et familier. Ce sont tout d’abord les lieux familiers, « les vieux jardins », (à moins que cela n’évoque les idées trop bien connues de l’autre et que l’on voit se refléter c’est-à-dire se deviner dans son regard) puis la « clarté déserte » puis la famille « la jeune femme allaitant son enfant ».

2. Une fuite en avant

Face à cet environnement trop bien connu qui n’apporte plus aucune joie, aucune émotion, le poète ne trouve qu’une seule issue : la fuite. C’est ce qui apparaît dès le vers 2 avec la répétition du verbe « fuir » et du point d’exclamation, qui donne au vers une tonalité incantatoire. Le choix de la synérèse met en valeur l’urgence que ressent le poète. Le départ de trouve de nouveau évoqué au vers 9 avec le verbe « je partirai » également à la forme exclamative, donc avec une forte valeur émotionnelle.

Le poète exprime le désir d’aller vers un ailleurs non déterminé, « là-bas ». Ce flou est renforcé par l’impression d’un mélange entre le haut et le bas, ciel et mer, au vers 3 : « parmi l'écume inconnue et les cieux ». Que ce soit le déterminant « des oiseaux » s’en vont.», l’adjectif « inconnue » ou les « cieux » au pluriel, cette description nous apparaît volontairement imprécise. On note cependant l’harmonie de la description avec une assonance en [y] au vers 3, l’allitération en [m] et en consonnes [ l] et [r ].

Au fil du texte, cet ailleurs prend une connotation plus exotique et définitivement marine. A cet égard, les vers 9 et 10 évoquent un départ en mer à bord d’un « steamer », le terme anglais remplissant ici plus ou moins une fonction « exotique ». L’alternance des allitérations en [t] et [r] au vers 9 semble d’ailleurs imiter le mouvement de balancement du bateau .

3. Le désir de fuite est tentant mais dangereux.

Dans les vers 13 à 15, le poète évoque la dangerosité du voyage : « orages » et « naufrages » se trouvant d’ailleurs à la rime. A cet instant, le poète doute du bien fondé de son départ. Il évoque l’échec éventuel de son entreprise, et imagine les conséquences funestes de ce naufrage. Il insiste sur la perte de tout point de repère par la répétition des expressions « perdus » et « sans mâts ». La récurrence des négations « ni » et « sans » souligne l’appréhension du poète.

Les « fertiles îlots » prennent dès lors une connotation doublement positive : « îlot » renvoie à la terre ferme, lieu où l’on peut jeter l’ancre, reprendre souffle, et « fertile » à la

...

Télécharger au format  txt (9.9 Kb)   pdf (50.3 Kb)   docx (14.8 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com