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Commentaire du sonnet de Mallarmé

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Par   •  18 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 159 Mots (5 Pages)  •  817 Vues

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Commentaire composé Mallarmé:

        « Peindre non la chose mais l ‘effet qu’elle produit ». Cette citation de Mallarmé illustre parfaitement l’un de ses poèmes « Ses purs ongles très haut défiant leur Onyx » de son recueil Poésies  publié en 1887. En effet, ce sonnet qui est une peinture d’un salon vide, déserté, mais aussi une scène de deuil et d’angoisse, est au premier abord incompréhensible si l’attention ne se focalise seulement sur la forme.

Mais comment au travers de cette description angoissante Mallarmé évoque t-il une plainte en utilisant son art poétique ?

Ce sonnet évoque plus qu’une description puisqu’il donne l’impression de peindre le tableau d’un salon vide, à l’intérieur duquel le lecteur peut distinguer une plainte sous la forme d’une élégie qui pourrait traduire un manifeste poétique.

        Tout d’abord le poème comporte un jeu de contraste entre le clair et l’obscur. En effet, d’un côté on retrouve le champ lexical de l’obscurité : « minuit », « Néant », « vespéral » ; puis de l’autre on retrouve son opposé, le champ lexical de la clarté : « brûlé », « licornes », « feu », « scintillations », « pur ». C’est un contraste de couleur que l’on retrouve fréquemment dans les peintures. De plus dans ce texte il en ressort un cadrage, une inscription rectangulaire représenté par un espace fermé, le salon, et à aucun moment la description n’en sort. Le champ lexical des objets enferme le lecteur dans ce décor angoissant et dépourvu d’humanité : « crédences », « bibelot », «salon », « croisées », « décor », « miroir », « cadre ». De même les deux vers « (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx Avec ce seule objet dont le Néant s’honore.) » renforce cette idée puisque les parenthèses montre une aparté du poète avec le lecteur.  Cet enfermement reflète bien l’idée d’un cadre et d’un tableau puisque lorsqu’il est peint, l’image représentée est figée dans le temps et ne dépasse pas de la toile.

Ce poème représente tout de même une peinture angoissante puisque l’atmosphère qui y règne est d’abord celle de deuil, de mort, et de perte : « cinéraire », « amphore », « pleurs », « agonise », « défunte », mais on retrouve également l’illusion du vide, du « Néant », accentué par une construction de phrase déroutante et complexe représentée par le champ lexical de l’irréel : « Styx », « Phénix », « licornes ». Une complexité qui peut être relié notamment à la rêverie puisqu’un rêve représente bien souvent de l’irréelle où où tout est désordonné. Pour finir, le rêve relève de l’imagination, et un tableau s’interprète grâce à cette faculté.

Cette toile d’un intérieur vide et angoissant montre bien une atmosphère déroutante et lugubre qui se révèle être une plainte et une douleur du poète.

        Tout d’abord Mallarmé expose une isotopie de la mort avec toutes ses étapes : l’agonie « Agonise », la mort « défunte », et la crémation « brûlé ». En effet, le thème de la mort est très présent dans le sonnet puisque Mallarmé fait du tombeau un objet poétique.

Une tonalité sombre vient s’ajouter à ce champ lexicale avec une mise en scène du désespoir que l’on retrouve grâce aux négations : « Que ne recueille... », « nul Ptyx », en plus du champ lexical du soir, de l’atmosphère nocturne : « minuit », « vespéral » qui traduit une mélancolie et une douleur renforcées notamment par le vers « (Car le Maître est allé puiser des pleurs au styx ». Ici, Le « Maître » pourrait symboliser le poète qui puise des pleurs au Styx », c’est à dire dans le fleuve des Enfers que l’on retrouve dans la mythologie. Le Fleuve des Enfers est d’ailleurs associé au passage entre la vie et la mort, on retrouve donc encore cette idée de tombeau du poète.

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