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Cocteau, La Machine Infernale

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Par   •  13 Mai 2013  •  1 202 Mots (5 Pages)  •  1 255 Vues

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Fiche n°4

• La machine infernale, Cocteau (1934) « la nuit de noce »

Touche à tout de génie, Jean Cocteau s'illustre tout au long de sa vie aussi bien dans les disciplines littéraires (poésie, roman, théâtre) que dans les arts graphiques (dessin, peinture) et la cinématographie. Dès sa jeunesse, il écrit des poèmes et s'intéresse aux arts de la scène, notamment aux Ballet russes. Pendant la Première Guerre mondiale, il dessine des affiches patriotiques avant de partir au front. En 1934, il s’intéresse au théâtre et décide de réécrire le très célèbre « Œdipe Roi » de Sophocle. Sa pièce prend le nom de « la machine infernale ». L’acte III marque l’accomplissement de la prophétie. Le décor illustre la chambre nuptiale : Cocteau souligne son symbolisme. Oedipe renvoie le devin Tirésias, rejetant son avertissement ultime. Jocaste somnole, Oedipe s’endort et rêve de sa rencontre avec le sphinx : il pousse un cri et s’éveille. Un dialogue s’engage alors.

 Lecture du texte

Nous verrons dans un premier temps l’illusion puis le tragique

I. L’illusion

Le rêve révèle toute l’ambiguïté de la situation, qu’il s’agisse du cauchemar d’Oedipe ou de celui de Jocaste : Cocteau semble se souvenir ici de la théorie freudienne.

Les remarques de Jocaste dépeignent Oedipe comme un enfant terrorrisé devant un monstre : »te laisser dans toute cette eau », »tu es trempé, inondé de sueur ». Au début de ce dialogue, il est encore dans un demi-sommeil, puisque son corps ne réagit pas, ce que montrent les didascalies. Ainsi sa première réponse est significative de l’inceste : « Oui, ma petite mère chérie… ». La peur ressentie et cet état de semi-conscience font remonter à la surface le tabou enfoui : l’enfant se retrouve face à sa mère.

Mais il s’excuse rapidement de ce qu’il considère comme une illusion : »Je dors à moitié », »Je mélange tout ». Or cette illusion, soulignée par »Je suis absurde » est, en réalité, la vérité, qui n’est pas reconnue, pas identifiée. Le héros vit, en réalité, dans son illusion.

Jocaste aussi évoque son rêve terrible : »Tes cris m’ont sauvée d’un cauchemar sans nom ». Le spectateur est déjà au courant de son contenu (cf. p. 49). Ici encore cela renvoie au tabou de l’inceste. Or, parallèlement au comportement d’Oedipe, transformé en bébé,elle-même entre dans le rôle d’une mère (« Quel gros bébé ! », »Ne te fais pas lourd, aide-moi »), habillant et déshabillant son enfant, par ses ordres… Elle croit, certes, participer à un jeu : « L’imitant. », « Voilà qu’il me prend pour sa mère »…

Mais là aussi ce que l’héroïne considère comme un jeu, une illusion, est, en réalité, la vérité, qu’elle nie : « ces cicatrices me rappellent quelque chose que j’essaie toujours d’oublier. »

L’explication alors donnée par Oedipe pour les « trous » à ses pieds est sincère : elle est celle qu’on lui a transmise, puisqu’il reprend « paraît-il ». Il cite plusieurs détails qui en renforcent l’impression de vérité : »ma nourrice me portait », »un sanglier », avec le présent de narration, qui donne vie à la scène, comme revécue, et la succession verbale précise. Enfin l’exclamation soutient ce récit : « C’est vrai ! »

Mais à nouveau, au moment même où il affirme cette vérité, tout dans l’attitude de Jocaste la dément : « Mais elle est pâle comme une morte ? »

=== Nous nous trouvons donc à une frontière

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