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Chapitre 10, du Livre II, des Essais, Montaigne

Dissertation : Chapitre 10, du Livre II, des Essais, Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2019  •  Dissertation  •  2 425 Mots (10 Pages)  •  2 984 Vues

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Le domaine de la lecture et celui du lecteur peuvent souvent être étudiés séparément, mais il semble judicieux, dans certains cas, de se questionner sur leurs interactions. Il paraît également pertinent d’analyse les liens entre contextes de lecture et attentes du lecteur.

C’est alors dans le chapitre 10, du Livre II, des Essais, que Montaigne, lie et fait interférer ces domaines : « citation »

Autrement dit, le lecteur est confronté, dans le cadre des études, à une lecture savante qui lui apporte des connaissances sur son existence, toutefois, hors de ce cadre, le plaisir devient alors son seul objectif de lecture.

Dès lors, les fonctions instructives et divertissantes sont-elles véritablement les seules visées de la lecture ?

Le lecteur, face à la lecture, est pourvu d’attentes à combler. Toutefois, il arrive que la lecture dépasse les attentes du lecteur. Dans cet acte de lecture le lecteur recherche et dispose-t-il des bonnes attentes ?

Pour le développement suivant, nous nous plaçons dans le domaine du lecteur. Il s’agit de comprendre quelles sont les attentes spécifiques du lecteur lorsqu’il est en face d’un texte. Dès lors, plusieurs questions s’offrent à nous. De quelle manière le comportement du lecture vari-t-il en fonction des contextes de lectures.

Tout d’abord, le lecteur indique qu’il « ne cherche aux livres » qu’à s’y « donner du plaisir ». C’est ainsi que nous pouvons placer ce premier objectif de lecture dans le contexte du quotidien. Ce plaisir que cherche le lecteur est atteint par un « honnête amusement » dans un contexte permanent. Nous pouvons comprendre finalement que le lecteur est, à chaque fois qu’il ouvre un livre, à la recherche d’un plaisir. Cette lecture peut être qualifiée de subjective. C’est un mode de lecture restreint à la sphère privée. Le lecteur se forge une opinion purement personnelle. C’est le premier contact avec l’ouvrage. Nous nous trouvons en effet dans le premier de niveau de lecture. C’est à dire que le lecteur se contente d’un simple plaisir de la lecture. Or ce plaisir passe par la recherche du sens du texte : le lecteur désire savoir ce qui se passe, pour comprendre et ainsi prendre du plaisir. Mais la recherche du sens ne s’étend pas au delà. Nous pourrions même nous permettre de parler d’une lecture passive, qui se satisfait une réception simple et directe du plaisir procuré par le livre. Par ailleurs, dans le propos d’un « honnête amusement » nous entendons un amusement pur et ordinaire. Prenons l’exemple du théâtre comique. Ce genre littéraire est par excellence l’exemple même un amusement direct et d’une réception passive du plaisir. Les précieuses ridicules, de Molière démontre de quelle façon un public peut rire facilement et alors prendre du plaisir. Bien que nous centrions notre réflexion sur une lecture subjective nous ne pouvons écarter la possibilité d’une lecture avertie à la recherche du plaisir. En effet, cette lecture avertie consiste en une compréhension plus approfondie d’un texte. Il s’agit d’une relecture, d’un retour en arrière afin de reconstruire un texte dans son environnement. Prenons l’exemple d’un roman policier: Les 10 petits nègres, d’Agatha Christie. Afin de prendre plaisir à la lecture, il est essentiel de comprendre l’enquête, le fond de l’histoire. Alors il est nécessaire d’adopter une lecture avertie afin d’accéder à un plaisir.

Si le lecteur ne cherche aux livres qu’à s’y donner du plaisir, ce n’est pas le cas dans le cadre de ses études.

Dans le contexte des études l’objectif de lecture change. Il s’agit à présent de chercher dans les livres : « la sciences qui traite de la cns de moi-même, et qui m'instruise à bien mourir et à bien vivre ». Ici le lecteur n’est plus à la recherche de plaisir mais d’une science qui va lui permettre l’acquisition de cns. Dans ce cas, Montaigne suppose que la science apporte forcément une cns. Nous nous trouvons alors dans une dimension instructive. Le lecteur adopte alors une lecture savante, universitaire. Ces lectures inscrivent le lecteur dans une culture. Le deuxième sexe de S. de Beauvoir est un essai qui peut et devrait être lu de façon savante. Il paraît peu probable et réducteur de lire un essai existentialiste et féministe de manière subjective sans réellement en comprendre le sens. Par ailleurs, dans le cadre des études, de nos jours, nous étudions des oeuvres littéraires. Or celles-ci peuvent, par le passé, être des oeuvres que les contemporains lisaient de façon subjective, de façon simple et pour s’animer. Mais certaines oeuvres, de précédentes époques, sont et resteront des oeuvres instructives. Par exemple, au bonheur des dames de E Zola est une oeuvre, qui, déjà en 1883, porte un regard et un jugement sur la société, mais encore aujourd’hui, elle nous apporte des cns sociologiques sur le comportement des populations, et des cns historiques sur l’époque, et sociologiques. Précédemment, nous avons évoqué une lecture passive et réceptive d’informations. Pour autant, peut-on dans le cas d’une lecture savante, parler d’une lecture active? Dans ce cas le lecteur ne s’arrête pas à une simple réception des informations, mais, face à son livre, il réagit. Toutefois, cette notion de lecture active est à nuancer. En effet, nous ne pouvons omettre la possibilité que le lecteur se contente de recevoir les cns apportées par le livre. En outre, il est intéressant de comprendre ce que cette cns apporte au lecteur. Montaigne nous indique que la science l’instruit : « à bien mourir et à bien vivre ». Mourir et vivre sont des valeurs essentielles. Donc selon l’auteur ce sont la science et la connaissance seulement qui pourraient lui inculquer ces valeurs fondamentales. Néanmoins, lorsque le lecteur cherche aux livres du plaisir, est ce qu’indirectement, il ne s’instruit pas ? Autrement dit, le plaisir ne peut-il pas lui apprendre à bien mourir et à bien vivre ?

Finalement, selon les différents contextes de lecture, le lecteur adopte différents modes de lecture, afin d’assouvir ses attentes littéraires. De fait, pour apprendre de nouvelles choses il faudrait lire un livre dit « sérieux ». Tandis que pour se divertir, il s’agirait de lire un ouvrage dit «  plaisant ». Pourtant, nous ne pouvons admettre que Montaigne réalise une véritable séparation entre les deux fonctions de la lecture. En effet le « ou » présente une dimension inclusive. Ainsi, l’opposition est écartée du débat. La distinction entre l’enseignement et le divertissement n’est alors pas pertinente.

Parfois,

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