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Commentaire Essais (Montaigne) Livre II chapitre 30

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Par   •  5 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  848 Mots (4 Pages)  •  4 096 Vues

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Essai : Invention de Montaigne au 16ème Siècle, l'essai est un ouvrage de réflexion qui se caractérise par une grande liberté dans sa forme (faire alterner réflexion personnelle avec des réflexions plus philosophiques ou politiques et a très peu de contraintes d'écriture). Le but de l'essai est d'inviter le lecteur à la réflexion, lui permettre de constituer un point de vue et bâtir un esprit critique. La visée de l'essai est souvent didactique. Il y a différents paragraphes, cependant originalité le premier paragraphe se présente sous la forme d'un récit (récit anecdotique),

I. Le Genre de L'Essai au service de l'argumentation :

Anecdote : Bref récit d'un fait peu connu qui attire la curiosité et qui permet d'attirer l'attention du lecteur. C'est également un récit imagé. Ce récit anecdotique est une stratégie argumentative efficace. On relève la présence de verbes à l'imparfait : était, gazouillait, conduisait, voulait… On remarque une description très précise de la situation. On peut relever de nombreux détails : Je vis avant-hier, âgé de quatorze mois, Au-dessous de ses tétins. On remarque ici un souci de description réaliste, très précise. Le lecteur peut s'identifier précisément avec la scène. Ce souci de réalisme de Montaigne permet d'atténuer le caractère monstrueux de cet enfant.

Ensuite, Montaigne va développer une véritable argumentation et il va utiliser plusieurs paragraphes argumentatifs. Le deuxième paragraphe développe un argument qui met en avant l'importance de la figure de Dieu : « Les êtres que nous appelons monstres ne le sont pas pour Dieu ». On remarque des termes mélioratifs qui caractérisent la figure divine : « sa parfaite sagesse », « il ne vient rien que de bon, d'ordinaire et de régulier ». Ces termes mélioratifs qui caractérisent la figure de Dieu entrent en opposition avec le champ lexical de l'ignorance des hommes. Le but de Montaigne est de montrer que tout créature de Dieu a une logique, mais les Hommes en ignorent le raisonnement.

Montaigne renforce son argumentation en s'appuyant sur une citation d'un auteur antique, Cicéron : « Ce que l'homme voit fréquemment ne l'étonne pas, même s'il en ignore la cause. Mais si ce qu'il n'a jamais vu arrive, il pense que c'est un prodige. (événement surprenant auquel on attribue un caractère magique) ». On relève le champ lexical de la vue qui repose sur un jeu d'oppositions : « Ce que l'Homme voit fréquemment – ce qu'il n'a jamais vu », « Dieu voit – mais nous n'en voyons pas ». Ce procédé permet à nouveau de souligner l'ignorance des Hommes. Ce dernier paragraphe joue le rôle de morale, il a une visée didactique. L'homme est dans l'erreur de jugement, rien n'est contre nature mais plutôt contraire à l'habitude.

Transition : Nous avons étudié le genre de l'essai au service de l'argumentation. Nous allons à présent montrer qu'à travers cet extrait, se définit la pensée humaniste.

II. Une pensée humaniste

On peut noter que Montaigne met en avant l'humanité de l'enfant, et il en appelle au respect de cet individu, quelque soit sa différence. Pour cela il va insister sur son aspect normal, il atténue le monstrueux : il le nomme « enfant » et « être ». Il va avoir recours aussi à des termes mélioratifs et des comparaisons qui soulignent le caractère normal : « Il était pour tout le reste d'une forme ordinaire », « Il se soutenait sur ses pieds, marchait et gazouillait à peu près comme les autres enfants de son âge » (comparaison), « Comme si un petit enfant en embrassait un second ». Ces procédés soulignent le regard différent que porte Montaigne par rapport à celui des autres hommes. Ils vont créer un contraste, et une fois de plus, une opposition avec un champ lexical de la monstruosité qui caractérise le point de vue des hommes : « conduisait pour le montrer à cause de son étrangeté » (un monstre est quelqu'un que l'on montre). On peut noter ici une critique de l'attitude des hommes qui entourent cet enfant. On perçoit de la méfiance sur l'identité des individus (« qui disaient être le père, l'oncle et la tante »), ces hommes sont corrompus par l'argent, qui exploitent cet enfant « pour tirer de cela quelque sou ».

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