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Commentaire Littéraire sur le livre Les Essais de Montaigne

Compte Rendu : Commentaire Littéraire sur le livre Les Essais de Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2014  •  1 449 Mots (6 Pages)  •  2 185 Vues

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Commentaire littéraire sur les Essais de Montaigne.

I. Un projet paradoxal.

A/ Le caractère privé de sa démarche.

B/ Un caractère plus universel.

II. Le rapport du temps.

A/ Le « chleuasme ».

B/ La « captatio benevolentiae ».

C/ L'exorde.

III. Un projet philosophique.

A/ Une définition de la nature humaine.

B/ Le monde en perpétuel changement.

C/ La métaphore du peintre.

Les Essais sont le seul livre d'importance que nous a légué Michel Eyquen de Montaigne dans la perspective humaniste de dévoiler la vérité de toute chose. Montaigne, éduqué dans cet esprit se tourne vers lui-même pour mieux comprendre ce qu'il fait de l'homme. Le corps et l'âme, les connaissances issus de l'expérience et la réflexion. Il n'a pas l'intention immédiate de se raconter mais il cherche simplement à noter ses préoccupations journalières qui sont suscitées par une lecture, une réflexion, un événement dont il a été témoin ou ce qu'il a vécu. Par cette analyse, il pense que son cas personnel pourrait avoir une valeur d'exemple pour ses contemporains. Cet avertissement au lecteur fut rédigé en 1580. C'est le premier texte autobiographique de la littérature française qui a inspiré des sciences humaines. On peut alors se demander : Comment le projet de Essais s'inscrit-il dans la pensée humaniste ?

Dans un premier temps, nous nous attacherons à montrer que ce projet est paradoxal puis dans un deuxième que ce texte révèle un rapport particulier au temps que ce soit l'Antiquité ou le présent de l'écriture puis nous montrerons que ce texte s'inscrit dans une réflexion plus large, un projet philosophique.

Dans un premier temps, Montaigne affirme que la motivation principale de son écriture n'est que la réalisation d'un portrait destiné à l'usage exclusif de ses amis et proches, afin qu'ils se souviennent de lui. (l. 1-2) mais il donne une tout autre cause à sa démarche dans l'essai II,8 où ce portrait serait la conjugaison d'une circonstance qui arrive par hasard (l. 14-15) et par manque d'imagination (l. 16-18). C'est une entreprise qui s'impose à lui dont il conçoit l'excentricité, la nouveauté et en même temps des possibilités plus large : le portrait intime est susceptible de devenir une œuvre littéraire.

À qui Montaigne destine t-il ce texte ? Non plus seulement à ses amis et à sa famille mais à ses lecteurs. Il le tutoie dès la première phrase et l'apostrophe « lecteur » deux fois (l. 1 et 11). Par ses procédés, Montaigne semble vouloir établir une proximité avec son lecteur. Il se présente lui-même à la première personne comme un ami. Cependant, cette présence conjointe de deux destinataires pose question. En outre, que nous dit-il du sujet qu'il traite ? (l. 23-24). Derrière son humilité feinte (= trompeuse) marqué par la proposition subordonnée « qui soit digne d'être remarqué » et par la contradiction « le meilleur ouvrier du monde...dans un ouvrage littéraire ». C'est tout le contraire de ce qu'il fait. Par une sorte d'antiphrase, il nous dévoile ses ambitions quand il écrit (l. 2-3). Il les souhaite et « Si c'eût été...mieux étudiée ». C'est ce portrait qui s'acharne à dresser « de jour en jour, de minute en minute » en essayant « d'adapter son histoire à l'heure ».

Pour réaliser ce projet, Montaigne va puiser dans l'héritage de l'Antiquité.

Face à l'originalité de son sujet, Montaigne respecte les canons de l'écriture inspirés par les anciens conformément à la tradition humaniste. Parmi ses connaissances transmises, on trouve la rhétorique qui met le discours au service de la persuasion. Ainsi, on peut relever plusieurs procédés rhétoriques dans ce texte : À commencer par le « chleuasme » (= figure du discours qui consiste à se dévaloriser et à minimiser la portée de son œuvre), c'est l'humilité feinte dont on vient de parler. On en trouve un écho dans l'extrait De l'affection des pères aux enfants qui répète l'expression « aussi vain et aussi futile ». Par cette reprise anaphorique, il montre que la vanité et la futilité sont la seule voie possible vers une meilleure connaissance de l'homme tout entier avec ses qualités et ses manques.

Montaigne emprunte une tournure de discours

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