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Candide ou l’Optimisme : Lire et analyser l’œuvre

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Par   •  26 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  2 222 Mots (9 Pages)  •  1 500 Vues

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Thibault VERAN                                                                        08/10/2016

Enzo CHIAPPARI                                 Français

Candide ou l’Optimisme : Lire et analyser l’œuvre

        Voltaire est un philosophe des Lumières ayant notamment écrit des essais, contes et romans philosophiques ainsi qu’une très importante correspondance. Il combat l’intolérance et la justice au travers de ses œuvres notamment du conte philosophique Candide ou l’Optimisme. Cette œuvre parue en 1759 a été très rapidement attaquée par la censure qui tente d’interdire sa parution mais cependant, ce conte philosophique connait un grand succès de part la vivacité de sa narration ainsi qu’aux nombreuses allusions à l’actualité de l’époque. A travers cette œuvre, nous pouvons nous demander : « Comment le conte devient-il un instrument du combat des lumières ? ». Nous répondrons à cette question, tout d’abord en expliquant en quoi cette œuvre est un récit parodique. Puis nous analyserons la vision politique et philosophique qui en découle. Enfin nous traiterons de la vision satirique que Voltaire cherche à décrire au travers de son œuvre.

        Tout d’abord, Candide ou l’Optimisme est un récit parodique du conte traditionnel car de nombreux éléments de celui-ci se retrouvent dans l’œuvre comme par exemple le paysage idyllique de l’incipit qui rappelle celui des contes de fée jusqu’à ce que survienne l’élément perturbateur (lorsque Candide est chassé du château du baron). Il va alors affronter de nombreuses péripéties (autodafé, tremblement de terre, esclavagisme …) qui prennent fin lorsqu’il atteint son but et retrouve Cunégonde, sa bien aimé. Mais le conte traditionnel est parodié et dénaturé avec une succession d’aventures extravagantes et invraisemblables dans lesquelles se retrouvent les personnages (l’œuvre se rapproche ainsi d’un roman picaresque). De plus, la parodie est également présente à la fin de l’œuvre quand Candide hésite à épouser Cunégonde qui est devenue laide malgré l’obsession démesurée qu’il a fait preuve pendant tout le récit pour cette jeune femme. Enfin, cette œuvre est également une parodie du récit utopique car Candide et Cacambo se retrouvent dans l’Eldorado, un pays merveilleux qui déborde de richesses mais où certains habitants restent cependant pauvres sans avoir conscience de la richesse (enfants pauvres qui jouent avec des pierres précieuses trouvés comme si c’étaient de simples cailloux). La parodie du récit utopique réside dans le fait que, malgré la quantité de richesses présente, Candide ne trouve pas le bonheur car la seule chose qu’il désire est Cunégonde.

        De plus, cette œuvre est un récit politique et philosophique car le sous-titre de l’œuvre (L’Optimisme) renvoie à la philosophie de Leibniz par l’intermédiaire de Pangloss par la formule « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », en effet, la philosophie leibnizienne qui part du principe de la perfection et de la bonté divine. Par conséquent, selon Leibniz, rien ne peut être aussi parfait que Dieu donc le monde n’est pas parfait, or, comme Dieu est bon alors le monde qu’il a créé est forcément le meilleur possible. Cette citation marque l’ironie du récit car elle est en opposition avec les différents malheurs auxquels Candide va être confronté tout au long du récit : la guerre, le tremblement de terre, l’esclavagisme, l’autodafé … Ces divers maux auxquels Candide va devoir faire face représentent la réalité du monde au XVIIIème siècle que Voltaire cherche à dénoncer à travers son œuvre. D’une part, Voltaire dénonce la guerre et ses atrocités (chapitre 3) lorsque Candide se retrouve enrôlé dans l’armée bulgare où il va être confronté à l’horreur de la guerre. De plus, Voltaire dénonce le fanatisme religieux (chapitre 6) lorsque Candide se fait arrêter par un inquisiteur suite au tremblement de terre et qu’il subit l’autodafé. Enfin, Voltaire dénonce l’esclavagisme (chapitre 19 et 26) lorsque Candide rencontre le nègre qui lui fait part de sa vie inhumaine puis lorsqu’il retrouve Cacambo qui est devenu l’esclave d’un roi déchu. La moralité de l’œuvre réside dans la citation « il faut cultiver notre jardin » (chapitre 30) lorsqu’ils se retrouvent tous dans une métairie et vivent une existence misérable mais ils vont chercher à combler l’ennui en s’investissant tous dans leur jardin et en travaillant tous ensemble à la construction de leur bonheur commun (le jardin devient alors l’allégorie du bonheur).

        Enfin, cette œuvre est un récit satirique car la présentation des personnages du conte est marquée par de nombreux procédés ironiques (chapitre 1) notamment à l’égard de la noblesse avec « il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers » lignes 8-9 et « très grande considération » ligne 19 qui insistent sur l’orgueil des nobles. De plus, les hyperboles « le plus beau des châteaux » ligne 29, « la meilleure des baronnes possibles » lignes 29-30 et « le plus grand baron de la province » ligne 38 ainsi que le superlatif « un des plus puissants seigneurs de la Westphalie » lignes 11-12 marquent l’ironie de la situation car en opposition, sa description du château montre que le baron n’est ni riche ni puissant « son château avait une porte et des fenêtres » ligne 12, « sa grande salle était même ornée d’une tapisserie » ligne 13, « composaient une meute » ligne 14 et la double fonction de ses serviteurs « ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier » lignes 15-16. L’intention de Voltaire est de critiquer la noblesse et de la dévaloriser. Voltaire ridiculise le personnage de Pangloss et la philosophie qu’il incarne par une parodie de la philosophie de Leibniz (chapitre 1) « Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie » ligne 26 et l’hyperbole « le plus grand philosophe de la province et par conséquent de toute la terre » lignes 47-48 ainsi que l’expression « oracle » qui signifie qu’il a réponse à tout (ligne 23). Candide va ensuite retrouver Pangloss dans un état déplorable (chapitre 4) après que celui-ci se soit fait également expulser du château du baron mais malgré cela l’ironie réside dans le fait que celui-ci conserve sa philosophie « le meilleur des mondes » lignes 49-50 malgré ce qui leur arrivent. Enfin, Candide retrouve Pangloss (chapitre 28), ce dernier lui raconte alors comment il a pu échapper à l’autodafé et comment il a ensuite été entraîné dans les galères. La philosophie de Leibniz est donc à nouveau ridiculisée car la situation de Pangloss ne s’arrange pas et au contraire celle-ci s’empire au fur et à mesure de son récit. Enfin, Voltaire insiste sur l’ironie de la guerre (chapitre 3) et de l’inquisition (chapitre 6). Dans le chapitre 3, la première marque d’ironie est d’avoir glissé le mot « canons » ligne 3 dans une énumération consacrée à la musique  ainsi que le mot « harmonie » ligne 3 qui se trouve en décalage avec la réalité de la guerre. De plus, les références approximatives des dégâts fait par la guerre ligne 4 « à peu près six mille » souligne l’ironie avec un narrateur qui ne semble pas apporter beaucoup d’importance à la mort sur le champ de bataille, ceci est également marqué par l’oxymore « boucherie héroïque » lignes 10-11 (c’est également le cas dans le deuxième paragraphe où ceux qui organisent cette boucherie n’ont pas pris conscience que les victimes à plaindre sont les populations civiles). Dans le chapitre 6, l’ironie est également présente avec l’oxymore « bel auto-da-fé » ligne 4 et la litote « brûlées à petit feu » ainsi que le champ lexical mélioratif (sages, plus efficace …) qui révèle l’ironie du narrateur à l’égard de l’institution. De plus, l’ironie s’exerce avec l’attitude intolérante de l’église (contre les juifs, les mariages non approuvés …) et l’aspect arbitraire des motifs. Enfin, la chute « le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable » lignes 24-25 révèle à nouveau l’ironie car malgré tous ces sacrifices faits, la terre continu de trembler et par conséquent, l’inquisition n’a servi à rien.

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