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Baudelaire - Recueillement (Fleurs du Mal)

Commentaire de texte : Baudelaire - Recueillement (Fleurs du Mal). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  2 263 Mots (10 Pages)  •  1 178 Vues

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Nous allons étudier le poème Recueillement de Baudelaire du recueil des Fleurs du Mal.

Baudelaire c’est un poète du XIXème siècle. Comme Rimbaud, c’est un poète dit moderne c’est à dire un mélange entre héritage du classicisme et du romantisme - dans la forme du sonnet par exemple, de l’alexandrin et de l’expression de ses sentiments, mais est aussi témoin du symbolisme et du surréalisme par les sujets abordés et l’esthétique de ces poèmes. 


Lors de l’écriture du poème Recueillement, le poète est en fin de vie avec plusieurs soucis de santé dont la syphillis qui causera sa mort en 67, il est aussi profondément marqué par son procès pour atteinte aux moeurs de l’époque à cause de son recueil, son tollé pour l’académie française et ses dettes... Son recueil est donc profondément marqué par ce mal de vivre qu’on appelle communément le spleen baudelairien.

L’oeuvre qui lui vaut son fameux procès et des critiques plus qu’incisives est le recueil de toute sa vie: Les Fleurs du Mal qui aura en tout 3 éditions avec modifications - suppressions et additions de poèmes- la première date étant de 1857. 
 Son titre est un oxymore révélant une relation possible entre le Beau et le Mal, la possibilité de faire du beau avec du laid et du repoussant. Les fleurs seraient ses poèmes qui explorent des thèmes modernes et sombres: l’urbain, l’exclusion sociale, la fuite du temps, les femmes, mélancolie, exotisme, la douleur liée à l’existence humaine, etc.

Le poème Recueillement fait partie des poèmes publiés dans la dernière édition posthume des Fleurs du Mal en 1868. Il aborde par le biais de contemplation du jours qui se couche, sa vision de la vie humaine, celle des Hommes en général et la sienne.

- lecture -

Nous verrons ensemble quelles sont les originalités de ce sonnet lyrique.

Dans un premier temps qui concerne les deux quatrains, Baudelaire plante le décor de sa solitude et l’oppose autres hommes dominés par leurs passions. Dans un mouvement descendant il développe ensuite dans les tercets la description de la tombée de la nuit qui fait écho à la fin de la vie.

Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille.

On débute la lecture avec surprise, alors que le titre recueillement nous mettait sur la piste d’une introspection solitaire, le poète comme son poème par une forme de discussion. 
 Il s’adresse en effet à sa propre douleur, le sonnet prends dès le début une forme originale. 
 Sa propre douleur est personnifiée donc avec la présence du « D » majuscule et tous deux paraissent proches, le poète tutoie sa douleur, marque la possession avec le déterminant possessif et la façon dont il lui parle est douce mais injonctive, un peu comme à une enfant. Baudelaire semble donc indissociable de sa douleur et s’adressera à elle tout le long du sonnet.

De plus, on a d’hors et déjà un aspect lyrique avec « ô ma douleur », et le faite que ce soit un nom féminin donne à la douleur l’aspect d’une amante qui l’accompagne, originalité dans illustration les émotions du poète. 


Enfin le vers est esthétique car il joue avec le paradoxe de la douleur, sensation désagréable que l’on peut calmer mais pas contrôler et le fait que ce soit tout un personnage allégorique que le poète maitrise.

Tu réclamais le Soir; il descend ; le voici :

Une atmosphère mélancolique, la lumière en déclin, compagnie de la douleur et du soir plutôt qu’avec les autres hommes.

La forme d’impatience de la douleur est calmée par la venue de la pénombre. Elle sera plus supportable pour le poète qui poursuit son monologue moderne.

Ici la tension se fait sur les temps utilisés, d’abord l’imparfait qui marque encore la complicité de l’allégorie avec le poète puis le présent qui présente une nouvelle personnification, celle du Soir (encore par le biais de la majuscule).

Rythme lent parce qu’on passe de l’imparfait au présent « tu l’attendais » « le voici », la nuit apparait comme protectrice et le soir qui tombe un soulagement.

Cette personnification ancre le mal de vivre de l’auteur et sa solitude, le fameux spleen baudelairien.

On a aussi une ponctuation très marquée qui influe sur le rythme du poème comme une suite logique d’évènement rassurant, la douleur s’atténue en même tant que la lumière du jour. 


Une atmosphère obscure enveloppe la ville

Aux uns portant la paix, aux autres le soucis

Le poète poursuit en développant l’ambiance qui s’installe avec la tombée de la nuit.

La douleur est mise de côté et le paysage qui apparait est l’un des plus apprécié et utilisé par Baudelaire dans son recueil, l’urbain.

Ici la ville rime avec tranquille, c’est un endroit qu’il apprécie où il se sent bien.

Ces deux vers qui suivent sont coupés à l’hémistiche ce qui les lient l’un à l’autre d’autant que le quatrième vers vient en hyperbate compléter le troisième.

Le rythme est stable, la césure se fait à l’hémistiche, on sent que le poète se sent bien.

Le dernier vers amène le thème de la seconde strophe: la rupture entre les hommes par la tension entre une construction parallèle et l’opposition de « paix » et « soucis ». La douleur du poète apaisé, la solitude et le retrait lui permet de dépeindre ce qu’il voit. 
 DEUXIÈME STROPHE

Pendant que des mortels la servitude vile,

Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,

Va cueillir des remords dans la fête servile,

Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Conjonction de subordination « pendant que » + l’ensemble des cinquième, sixième et septième vers qui ont le même rythme (alexandrin coupés à l’hémistiche) par rapport au dernier qui fait proposition principale indépendante marque une opposition entre le poète solitaire et les autres hommes.

Cet éloignement est propice à la critique du poète envers ses contemporains. Se développe alors sur toute la proposition subordonnée un champs

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