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Analyse De O Tourment d' Alain Grandbois Et de Cage D'oiseau de Saint-Denys Garneau

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Par   •  17 Septembre 2012  •  902 Mots (4 Pages)  •  10 055 Vues

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Dès 1929, le Québec connait une période difficile. Il a travaillé fort à garder son identité et à cet instant le peuple souffre d'une crise économique. Industrialisation en plein essor, les anglais ont pris le pouvoir aux usines et laissant peu de places aux francophones. Les textes de cette époque reflètent bien la misère ressenti par les Canadiens français aussi bien dans les chansons que dans les textes collectifs. Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois, poètes de l'époque, ne font pas exception à la règle. «Cage d'oiseau» et «Ô tourments» en sont des exemples mais traitent-ils la fatalité de la même façon ? À noter que Grandbois a vécu soixante-quinze ans et a voyagé beaucoup alors que Garneau fut atteint d'une maladie qui lui pris la vie à seulement trente-trois ans. L'analyse approfondie de leurs poèmes respectif plutôt complexes permettra de comprend la vision de chacun des auteurs en mal de vivre.

À la première lecture de chacun des poèmes, il est bien évident de la fatalité de chacun d'eux. Saint-Denys Garneau compare l'oiseau, image évoquant plus généralement la liberté ou une joie de vivre, à «la mort qui fait son nid», lui même étant la cage de se dernier. Loin d'être là pour l'égayer, «il ne pourra s’en aller qu’après avoir tout mangé [son] cœur». Ayant emprisonné l'oiseau en dedans de lui, il n’échappera pas à la fatalité d'une mort certaine qui le guette. Lorsque l'on connait l'histoire de Garneau, l'on pourrait comparer cet oiseau à la maladie qui le gruge lentement par l'intérieur. Son corps devient la cage elle même d'où l'oiseau tente de s'échapper. Le seul moyen qu'il semble avoir à sa disposition est de manger l'organe vitale de ce qui le maintient prisonnier. Sans son cœur, on n'échappe pas à la mort qui vient nous tourmenter. Ces tourments qui, selon Grandbois, «[possèdent] l’éternelle dureté des rocs». Inébranlables, ils se tiennent droit et fier tel des chevaliers immortels. Une guerre contre eux, tout comme une guerre contre la mort, est peine perdue.

Les auteurs ne semblent tout de même pas s'entendre sur un point. Grandbois, par ses interrogations répétées, cherchent à démontrer qu'un espoir est possible. Il refuse de se laisser abattre par l'imposante silhouette du roc si impénétrable et voit qu'il est peut-être possible de le contourner. En affirmant «vous avez cru l’heure immobile et la détresse éteinte vous avez pensé qu’une route neuve vous attendait», il indique à ce «vous» qu'ils ont cru aussi à des jours sans tourments et sans fatalité. Oui aujourd'hui est sombre mais demain viendra avec un peu plus de soleil et moins de noirceur. Pour Garneau, aucune lueur d'espoir en vu. Il débute son écrit sur une note lourde de fatalité et fini par la fatalité elle même. Jamais il ne parle de laisser cette oiseau fuir sans son cœur et il va même jusqu'à affirmer qu'«il aura [son] âme au bec», comme si, le coeur n'étant pas suffisant, l'oiseau partait avec l'âme pour être bien certain que ce corps ne revienne pas à la vie.

Saint-Denys Garneau fut frappé par la maladie à un âge précoce et bien qu'il lutte contre elle, il plonge dans l'abattement. Il ne peut que réaliser

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