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A une heure du matin, spleen de Paris, Baudelaire

Dissertation : A une heure du matin, spleen de Paris, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 246 Mots (5 Pages)  •  5 921 Vues

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(alinéa de 2 carreaux)  Cet extrait, intitulé « a une heure du matin » est le dixième poème de le spleen de Paris,  recueil posthume de poème en prose de Baudelaire paru en 1869. L'extrait montre la solitude de l'artiste, réfugié dans la nuit, face à la bêtise de la société et du monde. De plus, sa forme en prose en fait une œuvre originale, celle-ci donnant une description d'une journée dans Paris. Pourquoi la prose poétique correspond à l'expression du "spleen" éprouvé dans une grande ville? Répondre à cette question amène à étudier la description du quotidien du poète dans une grande ville et la représentation dégradée du milieu littéraire, ainsi qu'à la façon dont l'auteur tente d'échapper  à son dégoût du monde moderne.

                                                        (saut de 2 lignes)

(alinéa de 2 carreaux)  Le poème, est constitué de deux dialogues. Le premier, fondé sur les mensonges et l'hypocrisie, reflet de la société que dénonce le poète, se déroule entre Baudelaire et des hommes de lettres, des bourgeois, lesquels l’acculent d’une façon ou d’une autre à renoncer à sa véritable identité et à porter plusieurs masques : «m’être vanté (pourquoi ?) de plusieurs vilaines actions (…) et avoir lâchement nié quelques autres méfaits» (l.17-18). Le poète adopte ainsi une attitude misanthropique à leur égard. La dénonciation se fait au moyen de la satire, le poète la présente par une accumulation de verbes à l'infinitif tels que : « avoir vu » (l.7) , « avoir disputé » (l.9), « avoir salué » (l.11)  « avoir distribué » (l.11) ; ces verbes accentuent l'effet d'examen rétrospectif et d'énumération d'éléments de la journée du poète. Par ailleurs, les détails très concrets sur les choses que Baudelaire a faites et qu'il regrette, apporte de la vivacité au compte rendu de sa journée. L'auteur décrit presque chaque faits et gestes, on y trouve même du discours direct : « c'est ici le parti des gens honnêtes » (l.10), « vous feriez peut-être bien de vous adressez à Z... » (l.15).

(alinéa de 2 carreaux)  Cet examen rétrospectif reflète le comportement du poète en société et l'atrocité de la vie citadine. En effet cette atrocité est indiquée par l'emploi à deux reprises et successivement de l'adjectif « horrible » (l.7) et celui de la métaphore « un bain de ténèbres » (l.4). En ce sens, le poète se sent peu à peu corrompu par cette société, humilié d'avoir du saluer flatter, cultiver diverses figures hypocrites du monde des lettres : «Mécontent de tous et mécontent de moi » (l.21) . Aux lignes 17 et 18, il avoue lui-même qu’il s’est « vanté de plusieurs vilaines actions qu’il n’a jamais commises », actions qu'il a «accomplis avec joie » Il ignore même les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte. Au contact de la foule, le poète semble donc perdre progressivement son identité voire son humanité.

                                                         (saut d'1 ligne)

(alinéa de 2 carreaux)  Afin d'échapper à cette foule d'hypocrite et à cette atrocité qu'est la vie citadine, dans le second dialogue, plus sérieux, Baudelaire réfugié dans sa chambre, « dans le silence et la solitude de la nuit » (l.22), appelle au repos de la claustration, souligné par l'emploi de l'anaphore « enfin » employé trois fois dans le récit (l. 1, 2 et 4). De même, l'emploi de « ouf » (l.20), montre le soulagement ressenti par le poète de la journée achevée, le supplice s'achève mais il se demande si tout cela est réellement fini sachant que demain est une nouvelle journée, journée ayant d'ailleurs déjà débuté (rappel au titre, a une heure du matin) et que celle-ci sera probablement semblable à celle d'hier. D'autre part, l'obscurité et la solitude  créent une ambiance singulière qui s’adapte parfaitement aux « mouvements lyriques de l'âme » du poète, « aux ondulations de sa rêverie » et « aux soubresauts de sa conscience » cités dans la lettre-préface à Arsène Houssaye. C’est en fait le poète lui-même qui essaie de créer cette ambiance pour échapper au rythme effréné de la vie urbaine et pour dresser le bilan d’une journée accablante, ce poème illustre en ce sens la notion de « poème de la claustration ». Et c'est dans cette chambre, reflet de la volonté du poète de se couper du monde extérieur et de se recroqueviller sur lui-même ( : « Il me semble que ce tour de clef (…) fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde » (l.5-6)), que Baudelaire découvre à quel point les rapports humains sont fondés sur la fausseté, le mensonge, l’hypocrisie et la bassesse. Il découvre aussi l’absurdité de l’existence et la vanité de la vie, d’où ses tentatives de « tuer le temps » (l.13).

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