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Lettres persanes, Montesquieu, lettre 24

Commentaire de texte : Lettres persanes, Montesquieu, lettre 24. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  1 623 Mots (7 Pages)  •  282 Vues

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Lettres persanes, Montesquieu, lettre 24

Analyse linéaire

Éléments utiles pour la présentation de l'œuvre :

Mouvement littéraire : LES LUMIERES, mouvement du 18e siècle fondé sur la raison qui permet de sortir des préjugés et de l’intolérance et progresser vers la liberté et le savoir.

Contexte historique : Mort de Louis XIV (1715) : monarque absolu et de droit divin. Début de la Régence (voir mon envoi n°2)

 AUTEUR : Montesquieu (1689-1755) magistrat et écrivain français (voyage beaucoup en Europe). Il est l’auteur de nombreuses œuvres parmi lesquelles : Lettres persanes (1721), De l’Esprit des Lois (1748)

 OEUVRE : Les Lettres persanes, roman épistolaire publié anonymement en 1721 (cause censure). 161 lettres qui offrent une grande variété de sujets abordés.

Deux Persans Usbek et Rica effectuent un voyage en Europe et notamment en France (Paris) de 1712 à 1720 ; ils font part à leurs amis restés en Perse de leurs observations, réflexions sur ce qu’ils découvrent avec étonnement sur la France : le mode vie des Parisiens, leurs opinions politiques et religieuses. Le regard neuf et objectif des Persans (regards d’étrangers) fait ressortir l’absurdité ou le grotesque des mœurs européennes. Mais en amont c’est Montesquieu qui parle pour faire réfléchir le lecteur.

=> L’extrait étudié va de « Le roi de France à » jusqu’à « Et mille autres choses de cette « espèce ».

Introduction :

        Lettres persanes est un roman épistolaire écrit par Montesquieu et publié anonymement en 1721.

        A travers les lettres de deux personnages perses, Usbek et Rica, qui entreprennent un voyage en France, Montesquieu dresse un portrait critique de la société française.

        Dans la « Lettre 24 », Rica, qui réside à Paris depuis un mois, décrit avec son regard étranger les mœurs de la ville, de la cour, du roi Louis XIV et du pape Clément XI.

Problématiques possibles sur la lettre 24 des lettres Persanes :

♦ Quel regard porte Rica sur la société française ?

♦ En quoi le genre du texte le rend plaisant à lire ?

♦ Par quels procédés Montesquieu utilise-t-il le regard étranger pour critiquer les mœurs européennes ?

♦ Comment Montesquieu s’y prend-il pour dénoncer l’absurdité des mœurs européennes ?

=>  En quoi le regard de l'étranger permet-il ici de critiquer les mœurs françaises et les instances ?

ANNONCE DU PLAN

Nous verrons dans cette analyse que la « Lettre 24 » de Rica à Ibben, se présente comme une critique du POUVOIR : celui  du roi de France (I), et  celui du pouvoir papal.

  1. Critique du pouvoir royal

A/ Critique de la gestion monétaire

Les critiques à l’encontre de la monarchie absolue sont sévères. Tout d’abord, Montesquieu s’attaque à la gestion monétaire.

«Le roi de France est le plus puissant prince d’Europe» =  Le roi de France: Louis XIV / vision satirique (superlatif «plus») ;  à noter une allitération en «p».

L’affirmation hyperbolique : « Le roi de France est le plus puissant prince de l’Europe » semble flatteuse. Elle est cependant immédiatement raillée par la comparaison entre le roi d’Espagne et le roi de France=>  lien d’opposition de la forme négative «il n’a point de mines d’or comme le roi d’Espagne son voisin». Le Roi de France n’est pas, comme le roi d’Espagne, riche de mines d’or : il est riche de la « vanité de ses sujets » .

L’évocation des « mines d’or » renvoie à la puissance de l’Espagne, mais également à une forme européenne de cupidité développée suite à la politique colonialiste de l’époque.  Montesquieu dénonce les manipulations par le pouvoir en évoquant les systèmes de dévaluations et les guerres aux coûts exorbitants menés par le roi.  Le verbe avoir indique la possession du pouvoir royal.

Chiasme «Il n’a point de mines d’or ; plus inépuisable que les mines» : quelle est donc cette richesse supérieure à l’or ? «parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets» ce que le roi possède est immatériel et ne repose sur rien, de plus la vanité (ce qui est vide, futile) est un défaut pour les moralistes.

Ce sarcasme est exacerbé par la présence du chiasme qui vient dénoncer les richesses, la source des richesses, la vanité des sujets

Opposition entre «richesses» et «vanité»

«plus inépuisable que les mines» un orgueil sans fond

«On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres,»  allusion  aux guerres coûteuses et meurtrières menées par Louis XIV, notamment la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) avec des hivers rudes qui ont provoqué des famines; le roi doit lancer des souscriptions pour reconstituer son armée.

«n’ayant d’autres fonds que des titres d’honneur à vendre»: Rica veut parler des lettres de noblesse qui permettent de renflouer les caisses de l’État en distribuant de véritables privilèges  qui peuvent être révoqués par le pouvoir royal donc aucune garantie et rien de concret. Montesquieu dénonce une véritable escroquerie.

«par un prodige de l’orgueil humain» le mot prodige relève du surnaturel et de la prestidigitation (rappel des astrologues qui vivent dans des maisons bâties en l’air).

La remarque « prodige de l’orgueil humain » décrédibilise le peuple. Montesquieu lui reproche également d’être toujours servile.

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