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Acte I, scène 3 de Phèdre, Jean Racine

Commentaire de texte : Acte I, scène 3 de Phèdre, Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  219 Vues

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Jean Racine : Phèdre, Acte I scène 3

Explication linéaire

Contexte : Phèdre, parue en 1677, est l’une des pièces les plus célèbres de Racine, et un exemple de tragédie classique, qui met en scène la violence de la passion amoureuse. Proche de Louis XIV, Racine a crée une œuvre marquée par le pessimisme concernant les passions humaines, de par ses convictions religieuses jansénistes.

Phèdre est l’épouse du roi d’Athènes Thésée, dont on croit à tort son décès. Accablée par son amour interdit pour son beau-fils, Hippolyte, elle incarne la passion amoureuse dans toute sa démesure tragique.

(situer le passage) Cet extrait est composé d’un dialogue entre Phèdre et sa nourrice Oenone, à qui elle révèle son amour incestueux.

Cette scène 3 de l’acte I a donc une fonction d’exposition des ressorts tragiques de l’intrigue : il s’agit de la 1ère apparition de Phèdre, qui semble mourante, minée par un mal qu’elle s’obstine à taire. Poussée par Oenone, qui s’inquiète pour elle, Phèdre finit par rompre le silence et révéler son secret.

Problématique : Comment ce dialogue tragique expose-t-il un amour maudit par les Dieux ?

Plan : Nous diviserons cet extrait en 3 mouvements :

1) V.1-7 : L’aveu – Une décision difficile

2) V. 8-18 : Hésitations et scrupules de Phèdre

3) V. 19-28 : L’horreur tragique de la révélation

1er mouvement : L’aveu à venir : une décision difficile pour Phèdre

V.1-2 : « Quand tu sauras mon crime et le sort qui m’accable, Je n’en mourrai pas moins, j’en mourrai plus coupable. »

-Phèdre se présente d’emblée comme une criminelle qui mérite un châtiment. Mais le champ lexical de la faute : « mon crime » / « coupable », s’oppose par antithèse à l’expression du Destin : « le sort qui m’accable ».

-Phèdre se présente à la fois comme coupable et victime tragique, avec, dès l’Acte I, l’allusion à son destin fatal (dans l’Acte V), avec un parallélisme répétant le verbe « mourir » : « je n’en mourrai pas moins, j’en mourrai plus coupable ».

V.2-5 : 1ère Réplique d’Oenone : « Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versés / Par vos faibles genoux que je tiens embrassés, / Délivrez mon esprit de ce funeste doute ».

La nourrice est un rôle traditionnel de confidente, mais Oenone apparait en plus comme un personnage aimant et dévoué. La grande intimité entre Phèdre et Œnone est montré par sa position à genoux, indiquée au v.4 : « Par vos faibles genoux que je tiens embrassés » -

- C’est une marque de respect mais également d’affection, puisque Oenone tente d’obtenir les aveux de Phèdre avec le rappel de son dévouement passé (v.2 : « au nom des pleurs que pour vous j'ai versés »)

- Son inquiétude parait avec l’impératif du v.5 : « délivrez mon esprit », et le rappel du danger qui vise Phèdre avec l’adjectif « funeste doute ».

V.6-7 : « Tu le veux. Lève-toi. / Parlez : je vous écoute ».

La tension de la scène repose sur un effet d’attente. L’insistante d’Oenone a convaincu Phèdre, mais elle ne passe pas encore aux aveux. Elle rend néanmoins la nourrice complice en lui faisant porter la responsabilité de l’aveu avec le verbe de volonté v.6 : « Tu le veux ».

Le jeu scénique est indiqué aux v.6-7 avec l’échange entre les deux personnages et l’impératif : « Lève-toi ».(Oenone change de position et fait face à P.).

Transition : L’inquiétude et le dévouement d’Oenone ont eu raison de Phèdre qui s’apprête à passer aux aveux. Mais le doute et la honte la retiennent encore dans le 2ème mouvement, où elle va rappeler comment la passion amoureuse a fait l’objet d’une malédiction divine dans sa lignée.

2ème mouvement : Hésitations et scrupules de Phèdre

V.8-9 : « Ciel ! que vais-je lui dire ? Et par où commencer ? / Par de vaines frayeurs, cessez de m’offenser».

-L’hésitation de Phèdre, et sa panique sont visibles par l’utilisation des phrases exclamatives et des questions rhétoriques au v.8

-Sa panique est communicative, puisque Oenone, de plus en plus inquiète (« vaine frayeurs »), lui reproche cette attente insoutenable, avec l’impératif « cessez » et l’infinitif « m’offenser ».

V.9-10 : « Ô haine de Vénus ! Ô fatale colère ! / Dans quels égarements l’amour jeta ma mère ».

-V. 9 : La tonalité tragique de déploie avec les apostrophes angoissées de Phèdre (« Ô… ») dans laquelle celle-ci rappelle la revanche de la Déesse Vénus (champ lexical de la colère : « haine / fatale colère ») sur sa mère Pasiphaé (évoquée au v.10)

- v.10 : l’euphémisme « égarements », souligné par la tournure emphatique : « dans quels égarements » rappelle le destin de sa mère, ayant donné naissance au Minotaure à cause de son accouplement avec un taureau. Phèdre évoque le passé familial pour excuser sa propre faute.

V.11-12 : « Oublions-les, Madame. Et qu’à tout l’avenir / Un silence éternel cache

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