Commentaire sur “Albums” de Jules Laforgue
Commentaire de texte : Commentaire sur “Albums” de Jules Laforgue. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar khjlkt • 17 Septembre 2025 • Commentaire de texte • 930 Mots (4 Pages) • 14 Vues
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Commentaire sur “Albums” de Jules Laforgue
“Albums” est un poème en vers libre écrit par Jules Laforgue et publié à titre posthume en 1890 dans le recueil Les Fleurs de bonne volonté. Le poète y raconte son rêve américain. Dans ce devoir, nous allons voir comment Jules Laforgue, à travers le récit d'un rêve illusoire de nouvelle vie, exprime la fugacité de l'existence. D'abord, nous analyserons sa soif de nouveauté et sa désillusion, puis nous verrons comment Jules Laforgue fait part de l'évanescence de la vie.
Le poète rêve d’une nouvelle vie. Il rêve de vivre ailleurs, de découvrir de nouveaux horizons, tout particulièrement ceux du “Far West” (v.1), une périphrase qui désigne l’Ouest américain. Celle-ci souligne l’aspect lointain et fantasmé du lieu où le poète souhaite habiter. Il veut être “déclassé du Vieux Monde”. Le “Vieux Monde” est une périphrase dépréciative qui désigne l’Europe et l’adjectif “déclassé” insinue une idée de classement qui suggère qu’aux yeux du poète la vie en Amérique est meilleure que la vie en Europe. De plus, au vers 5, il utilise l’expression idiomatique “m’y scalper de mon cerveau d’Europe” qui accentue les différences de conditions de vie mais également les façons de penser et d’être en Europe et en Amérique. La répétition de “là-bas” aux vers 4 et 5 souligne également le désir vif du poète de vivre au Far West. Mais l’Amérique dont il rêve est très stéréotypée. Il utilise beaucoup de clichés pour la décrire : “venaisons et whisky”, “vêtu de cuir”, “Far West”. Cela montre bien que le rêve du poète est irréaliste.
En outre, il met également l’accent sur sa volonté de vivre une vie d’aventure. Il y a dans ce poème une idée de mouvement constant renforcé par le rythme saccadé
des images qui s’enchaînent. En effet, au niveau de la ponctuation, les virgules qui séparent ces images successives donnent une impression d’accumulation et de rythme qui suggère un mouvement. La répétition au vers 15 “de bivouac en bivouac” accentue cette idée de mobilité constante qui rappelle l’aventure. Par ailleurs, le poète se décrit comme un “citoyen du hasard” (v.7-8) cette oxymore associe l’idée d’appartenance à un lieu fixe qu’évoque le mot “citoyen” au “hasard” ce qui peut signifier que le poète veut vivre une vie marquée par le hasard et l'incertitude malgré les attentes de conformité.
D’autre part, le poète exprime également son envie de mener un existence libre et palpitante. Au vers 2, il est dit “mon sang a gémi”, cette personnification traduit l’intensité de son désir de liberté. Le poète souhaite vivre en Amérique pour retrouver sa liberté. L’expression “redevenir une vierge antilope” au vers 6 est métaphorique: l’antilope est un animal sauvage souvent associé à la liberté ce qui traduit la quête d’émancipation du poète. En effet, il souhaite être libre et n’obéir à aucune loi ni religion : la rime intérieure “sans foi ni loi” au vers 4 renforce le lien entre “foi” et “loi” comme si ni l’une ni l’autre ne pourrait arrêter sa quête de liberté. On remarque également que le poème est ponctué de nombreuses phrases exclamatives qui accentuent l’intensité de sa soif de liberté et l’excitation qu’il ressent à l’idée de vivre au Far West. Toutefois, son désir de vivre une vie palpitante est illusoire. C’est un rêve grandiose et démesuré. L’hyperbole “des diamants bruts aux doigts” (v. 16) montre que son rêve est immodéré et excessif. En effet, le poète désire l’abondance, on le voit notamment grâce au champ lexical de la richesse: “diamants bruts”, “riches”,
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