Commentaire de "Farce Ephémère" de Jules Laforgue

    Dans son existence, l'homme est amené à se poser des questions sur sa place dans l'univers et sur sa foi, Jules Laforgue(1860-1887), lui, l'a fait sous forme de sonnet, "Farce éphémère". Celui-ci, publié en 1903 dans Le sanglot de la Terre, nous offre la réflexion philosophique du poète vis à vis de l'éternité. Cependant, en quoi ce poème montre l'évolution des convictions de Jules Laforgue ?

Tout d'abord nous verrons en quoi ce poèmei est un monologue délibératif, ensuite,comment le poète se révolte contre dieu, et enfin nous observerons la dimension satirique du texte.

  Tout d'abord, voyons comment Laforge argumente sur la place de l'homme dans l'univers, et ce grâce à un monologue argumentatif. Le texte commence par une exclamation, "Non!", preuve que nous arrivons comme en plein milieu d'une intense réflexion,l'emploi de "on y pense bien" ainsi que de multiples interrogations et exclamations (v.1,5,9,10,11,12) viennent renforcer cette sensation. De plus, l'emploi de la première personne du singulier "je"(v.4,10,12) renforce l'idée d'un monologue, une manière de se rappeler à soi-même les actes passés. Cette idée de retrouve aussi dans les interjections lancée par le poète ,"songez"(v5),ou bien "pardon"(v.12).Ici, le lecteur n'est que le simple spectateur de la réflexion philosophique à laquelle s'exerce le poète qui prend le lecteur à témoin, et seulement à témoin.

Cette réflexion philosophique confronte deux thèses sur la place de l'homme dans l'univers, prenant parti dans le fait que l'homme n'est rien d'autre qu'un être minuscule à l'échelle de l'univers et qu'il ne doit pas garder espoir dans la vie éternelle. En effet, il commence par rappeler la petite taille de l'homme et de la terre, de manière comique d'abord, avec "ce pou rêveur d'un piètre mondicule"(v2), puis plus scientifique ensuite,"notre terre n'est [...] qu'un atome"(v.14). À cette taille "ridicule"(v.3), le poète vient y opposer l'immensité de l'univers, parlant de "troupeau de soleils [...]chacun d'eux conduisant des mondes habités"(v.7-8). A ce constat d'insignifiance, Laforgue rappelle les échecs de l'homme, "ses sanglots" et "ses fiertés"(v1),a cela il rappelle une histoire biblique,"ses Babels, synonyme du châtiment de l'humanité, montrant qu'elle est indigne de l'Eternité. Il conclue enfin que l'existence n'est rien d'autre qu'une simple  "farce éphémère"(v14) qui mêle ridicule et insignifiance, et rejette la promesse d'éternité, "Éternité! pardon", comme s'il s'en moquait, manière de dire qu'elle est toute aussi insignifiante finalement que les hommes.

        Maintenant, voyons comment Laforgue exprime son sentiment de révolte contre dieu.

Tout d'abord la présence des nombreuses exclamations,montre une indignation ainsi qu'une hostilité, ensuite la présence de celles-ci presque une strophe durant (v.9-10) appuie le sentiment de révolte. Mais celles-ci répondent aussi à ses questions internes, "Qui m'avait donc grisé de tant d'espoirs menteurs"(v.11), comme si les réponses qui s'imposaient à lui était contraire à ses convictions,comme un déchirement intérieur. Enfin,chaque strophe commence par une exclamation, comme pour montrer un certaine stagnation, de prime abord, mais au final une évolution, une acceptation au vers 12 après le mot "pardon", le point juste après étant là comme pour marquer l'arrêt de sa réflexion.

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