Jules Laforgue. La cigarette

La cigarette

Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes.

Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,

Et pour tuer le temps, en attendant la mort,

Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.

Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes.

Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord

Me plonge en une extase infinie et m’endort

Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.

Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs

Ou l’on voit se mêler en valses fantastiques

Des éléphants en rut à des choeurs de moustiques.

Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,

Je contemple, le coeur plein d’une douce joie,

Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.

Jules Laforgue

Jules Laforgue est un poète symbolique XIXème siècle, il meurt à l’âge de 27 en 1887.

-Omniprésence du « je » sur toute ses formes : « Moi, je » etc… Cela peut être vu comme un soucis de vouloir se démarquer des autres poètes ; d’affirmer sa différence avec le reste du monde.

-La cigarette est ici juste un objet pour pouvoir écrire un poème.

Commentaire composé :

Problématique : Que rôle joue la cigarette dans ce poème ?

I- Un présent désenchanté.

A) L’expression de la latitude

Vers 1- « Oui » il confirme un discours intérieur.

Platitude du monde : objectivité voulue, constat sans appel, presque scientifique. (verbe être très commun)

B) Absence de Dieu

Antithèse du premier vers : ce monde/l’autre=sornettes =imaginaires, blague pour gens crédule.

C) La mort en perspective

-En attendant la mort : 3 compléments essentiels du verbe : énumération : comment, comment où.

-Périphrase (à mon sort = la mort) « sort » est mis en ruine avec « mort ».

-Les vivants sont de futurs squelettes.

Le temps ne se cueille pas, il se tue. Renversement du Carpe Diem.

II- Un présent stupéfiant.

Pourtant la consommation de cigarettes permet au poète de réparer l’insupportable présent.

A) Un monde désenchanté

-métaphore : méandre (dont la tortusité

B)

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