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Les changements territoriaux et frontaliers (1914-1919)

Dissertation : Les changements territoriaux et frontaliers (1914-1919). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2015  •  Dissertation  •  2 723 Mots (11 Pages)  •  1 595 Vues

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   « Les nations sont toutes voisines les unes des autres ». Comme l’insinue le président américain Woodrow Wilson par cette formule, le concept de frontières est relatif, et étant constamment en changement, elles n’ont pas autant d’importance que leur prêtent les Etats et les Hommes, et cette idée devrait s’estompée au profit d’un intérêt commun et d’une paix durable entre les nations du monde. En 1914, après une relative longue période de paix, l’Europe bascule encore une fois dans un conflit généralisé entre ses grandes puissances qui laissera en marge les Etats les moins développés du continent. En effet, il existe en Europe divers ethnies qui ne possède ni d’états à part entière, ni d’identité nationale réelle, écrasées par la domination des grandes nations européennes qui possèdent de larges territoires, comme l’empire austro-hongrois, le royaume de Prusse, ou encore l’empire Russe. De plus, le système d’alliance qui se met en place à la veille de la guerre renforce cette idée de séparation territoriale entre les Etats. C’est en effet au cours de l’histoire que ces populations et ces territoires ont sans cesse évolués, influencés par de nombreux facteurs externes, comme les conquêtes militaires ou les annexions, et internes, tels que les révoltes ou les cessions de territoires. Mais c’est pendant de la première guerre mondiale, conflit industriel et très meurtrier, que ces changements frontaliers sont extrêmement importants en Europe, et auront un impact considérable dans l’histoire des peuples européens, car ils entraineront des déportations, des famines, un nombre considérables de réfugiés et autres catastrophes humaines engendrées par la guerre. Le terme de « déportation » ici signifie l’exil contraint ou le départ au travail forcé d’un groupe de personnes, car ce mot n’a pas encore la connotation d’extermination qu’il prendra lors de la seconde guerre mondiale. Cette domination des peuples non souverains entre en effet en relation avec l’idéalisme incarné par le président américain Woodrow Wilson, caractérisé par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la concentration sur l’intérêt commun au détriment de l’intérêt individuel. Notre cadre est donc relativement court car il s’étend sur environ 6 ans de 1914 à 1920, et s’applique à l’Europe, c’est-à-dire l’Europe géographique, donc de la côte Atlantique à l’Oural et de la Scandinavie au Caucase.

   Il est donc important de comprendre dans quelles mesures les transformations territoriales engendrées par la Grande Guerre ont fortement affectés certaines populations civiles européennes. Nous verrons donc dans un premier temps quels ont été ces changements territoriaux, avant de voir leurs conséquences sur le peuple européen dans une seconde partie.

Les frontières de l’Europe sont constamment modifiés au début de la guerre lorsque règne la guerre de mouvement. En effet, certains territoires sont conquis, et donc occupées par les vainqueurs, ce qui a de lourdes conséquences sur les populations civiles. Tout d’abord, dès septembre 1914, l’Allemagne lance une grande offensive à l’Ouest et conquiert la Belgique et le Luxembourg, qui étaient neutres jusque-là, et sont intégrées à l’Empire Allemand. Les Pays-Bas demeurent écartés de l’invasion Allemande. Le front se stabilise ensuite et s’étend de la mer du Nord jusqu’à la Suisse, alors que les Allemands ont conquis une bonne partie du Nord-Ouest de la France, bassin industriel, ce qui engendrera de grands mouvements de population. Le conflit s’enlise dans une guerre de position où les changements frontaliers seront très peu conséquents jusqu’en 1918 et la retraite Allemande. A l’est, les Russes font face aux Allemands et aux Austro-Hongrois, qu’ils vainquent à plusieurs reprises en Prusse orientale. Les forces de la Triple-Alliance reprennent rapidement le dessus après la bataille de Tannenberg en Août 1914. Dès l’année 1915, l’empire Allemand lance une grande offensive afin de faire avancer le front Est : ils occupent désormais la Pologne et une grande partie du territoire Russe, au détriment des populations locales. L’empire a donc conquis énormément de territoires en ce début de conflit, et occupe une bonne partie des possessions de ses ennemis, à l’Est et à l’Ouest de son territoire.

   Cependant, l’Allemagne est vaincue en 1918 et la fin du conflit entraine une série de traités de paix qui définiront un nouvel ordre mondial

   Après l’armistice du 11 novembre 1918, de nombreux traités de paix sont organisés afin de régler les questions frontalières de l’Europe, fortement marquée par la chute des grands empires centraux.

Le traité de Versailles de 1919 pénalise fortement l’Allemagne, qui est en effet amputée d’environ 15% de son territoire. L’alsace et la Lorraine perdue en 1870 sont restitués à la France, la Belgique récupère ses territoires, donc 3 de ses cantons, et l’extrême Nord de l’Allemagne passe sous souveraineté Danoise. La Sarre, bassin industriel Allemand est démilitarisé et passe sous contrôle de la SDN, au plus grand désarroi des Allemands, qui prennent cette mesure pour une occupation forcée. L’Allemagne est également contrainte de renoncer à son empire colonial, ce qui constitue une punition morale pour cette dernière, mais ces changements territoriaux n’entrent pas dans notre sujet. Le traité de Versailles s’occupe également de la question de l’Europe de l’Est et de la dislocation des grands empires, mais il laissera largement les pays de l’est en marge, qui sont très peu représentés à cette conférence. Cette question sera majoritairement traitée par différents traités postérieurs qui auront lieu au cours des années 1919-1920. Le traité de St Germain en Laye en septembre 1919 s’attèle au règlement du cas austro-hongrois et établi une nouvelle fragmentation de l’Europe centrale selon les désirs de W.Wilson. Le traité du Trianon en juin 1920 redéfinit les frontières de la « Mitteleuropa », donc de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Croatie… au détriment donc de la Hongrie qui perd énormément de son territoire. Enfin, le traité de Sèvres en Août 1920 se concentre sur le cas de l’empire Ottoman, qui est accablé de nombreuses sanctions, notamment territoriales car il perd la majorité de ses possessions notamment au Moyen-Orient, au profit de la France qui récupère la Syrie et le Liban et de l’Angleterre qui impose un protectorat à la Palestine, la Jordanie et l’Irak. Par ailleurs, la partition territoriale de la Russie sera engagée postérieurement, avec la révolution bolchévique qui sortira le pays de la guerre le 3 mars 1918 par le traité de Brest-Litovsk signé avec l’empire Allemand.

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