LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Article tyrannie du Dictionnaire Philosophique, Voltaire

Commentaire de texte : Article tyrannie du Dictionnaire Philosophique, Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  981 Mots (4 Pages)  •  1 397 Vues

Page 1 sur 4

Le passage étudié fait partie de l’article tyrannie du Dictionnaire Philosophique de Voltaire. Dans cet article, Voltaire explicite tout d’abord la notion de tyran, puis il souligne la distinction qu’il faut faire entre “tyrannie d’un seul” et “tyrannie de plusieurs”. Mais la première phrase de l’extrait, elle, marque une rupture avec le début de l’article, par l’introduction d’une question directe qui donne lieu à un dialogue.

On assiste dans cet extrait à une sorte de dialogue dont les interlocuteurs ne sont pas définis. Le dialogue, qui est introduit sans aucune transition, part d’une question absurde: “Sous quelle tyrannie aimeriez-vous mieux vivre?”. Voltaire développe alors tout un raisonnement pour justifier l’intérêt de vivre sous la “tyrannie d’un seul”. Aussi explique-t-il en quoi dans ce monde, on est “réduit à être enclume ou marteau”. Toutefois, son raisonnement, profondément imprégné d’ironie, tend tout entier vers sa conclusion qui se voudrait être une maxime: “heureux qui échappe à cette alternative!”. Le fil conducteur ironique de l’extrait et l’énonciation de cette conclusion semblent ainsi en décalage avec la nature de l’oeuvre de Voltaire qui se veut être un dictionnaire.

Aussi, comment justifier le changement énonciatif entre la première partie du texte qui correspond bien plus à un article de dictionnaire classique et l’extrait étudié et en quoi ce changement énonciatif sert-il la volonté de Voltaire d’éveiller la conscience du lecteur?

La première partie de l’article est relativement impersonnelle et intemporelle, et Voltaire n’y glisse que quelques allusions à la situation de son époque. A l’inverse, la deuxième partie est extrêmement imprégnée de subjectivité: on le voit notamment au passage de pronoms indéfinis (“on appelle”, “on distingue”) à l’emploi de “je”.

Comme nous l’avons dit précédemment, l’extrait commence par une question qui donne lieu à une sorte de dialogue sur les avantages et les inconvénients des deux types de tyrannie introduits par Voltaire, qui affirme qu’il “détesterait moins” la tyrannie d’un seul que celle de plusieurs. En effet, il affirme dans un premier paragraphe qu’un despote serait faillible et pourrait avoir de bons moments, là où une assemblée de despotes n’en a jamais et est incorruptible.

De plus, dans un second paragraphe, il porte l’accent sur les gestes et actions imposés par la présence du ou des Seigneurs. Il affirme que la multiplicité des Seigneurs risque de s’accompagner d’une multiplication de ces gestes et actions qui sont contraignants. Ainsi, là est une autre raison de préférer (ou plutôt de “moins détester”) un despote seul à une assemblée de despotes.

Mais si Voltaire s’adonne à une telle discussion des avantages à ce que le tyran soit seul, c’est pour inciter son lecteur à prendre du recul sur sa situation. En effet, dans cet extrait, Voltaire critique une domination que les gens ne voient même plus tant elle est devenue banale, celle de la monarchie absolue dans toute l’Europe.

Car c’est là le rôle de l’extrait: s’adresser au lecteur. Ici, si le sujet de chaque phrase est un “je”, il ne fait pourtant pas uniquement référence à Voltaire mais englobe aussi le lecteur: par exemple, Voltaire dit “nos Seigneurs” et pas “mes

...

Télécharger au format  txt (6.6 Kb)   pdf (42.4 Kb)   docx (571 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com