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Lecture analytique VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique portatif, 1764-1769 Article « Torture »

Dissertation : Lecture analytique VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique portatif, 1764-1769 Article « Torture ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 511 Mots (7 Pages)  •  931 Vues

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(Introduction) Le texte que nous allons étudier est un extrait du Dictionnaire philosophique portatif écrit entre 1764 et 1769 par Voltaire, grande figure du siècle des Lumières. Ce texte s’inscrit parfaitement dans les combats des philosophes de ce siècle en faveur de la vulgarisation des connaissances, dans la lignée de L’Encyclopédie de Diderot, à laquelle Voltaire a, par ailleurs, participé. Alors que l’on s’attend à une présentation de la Torture, comme l’indique le titre de l’article que nous allons examiner ici, Voltaire propose une violente critique de la justice française et plaide ainsi en faveur d’une plus grande tolérance religieuse.

Nous verrons dans un premier temps que la torture est présentée comme une pratique inhumaine

Puis la manière dont Voltaire critique le système judiciaire de l’Ancien Régime.

(Première partie) Voltaire montre que la tortue est une pratique terrible.

Ainsi, Voltaire commence par faire une référence historique aux Romains, figures de conquérants de l’Antiquité, il mentionne les Anglais qui sont présentés dans leur conquête, contemporaine du Canada et mentionne également la Russie qui apparaît aussi comme un pays conquérant puisqu’il est qualifié de « vaste Etat ».

Le point commun de ces peuples de conquérants, c’est qu’ils ont été cruels : les anglais ont eu « l’inhumanité » de prendre le Canada aux français, les romains ne considéraient pas les esclaves comme des hommes, enfin, les russes furent « barbares en 1700 ». Malgré cela, ils n’ont pas utilisé la torture, sauf les romains pour qui cela ne pouvait se qualifier de torture sur les esclaves non humains. La torture apparaît alors comme une pratique si atroce que même les peuples les plus cruels ne semblent pas vouloir la mettre en pratique. De ce fait, le pays qui la pratique, la France évidement qui est visée par Voltaire, est un pays barbare et cruel.

La torture est une pratique abominable, cruelle. Elle est présentée dans le texte sous ses autres noms : « la question », joli euphémisme qui masque toute la cruauté du supplice subi par le questionné. La torture peut être « grande » ou « petite », elle est qualifiée aussi de « expérience sur son prochain ». Dans l’énumération que donne Voltaire des sévices infligés au Chevalier de la Barre, « arrachât la langue », « coupât la main », « brûlât son corps à petit feu », on mesure la violence et la cruauté des douleurs infligées à l’individu torturé. Enfin, la torture c’est aussi l’accumulation des souffrances qui sont infligées. Lorsque un chevalier de la Tournelle fait donner la question, il le fait en présence d’un chirurgien jusqu’à ce que le questionné soit « en danger de mort, après quoi, on recommence ». Pour le chevalier de la Barre, après toutes les barbaries qu’il subit : langue arrachée, main coupée, corps brûlé, les juges « l’appliquèrent encore à la torture ». C’est donc la répétition volontaire des châtiments qui est cruelle dans la torture.

(Deuxième partie) Voltaire dans cet article s’en prend violemment à la justice française.

Le comportement de la France face à la torture est dénoncé par l’utilisation de références historiques ou contemporaines à des nations étrangères européennes qui bien que présentées comme barbares, contrairement à la France, n’utilisent pas la torture. Et Voltaire vise plus particulièrement les hommes de loi qui sont, grâce à l’ironie, tournés en ridicule et dénoncés pour leur manque de compassion et d’humanité. Ainsi, dans le premier paragraphe, Voltaire évoque un membre de la Cour de justice de Paris, sans le nommer précisément, comme si cela pouvait être n’importe quel membre de ce corps normalement garant de la justice, de l’équité et des lois. Ce conseiller de la Tournelle est présenté comme un homme qui n’a pas de cœur puisqu’il ne prend pas en compte l’état misérable de l’homme auquel il fait donner la question. Il existe un contraste entre la description de l’homme qui joue sur le registre pathétique : « hâve, pâle, défait, yeux mornes, la barbe longue et sale » et le sadisme du l’homme de justice qui prend plaisir au spectacle de la torture. La référence à Racine et la citation des Plaideurs souligne bien la cruauté de l’Homme de loi pour qui la Torture est simplement conçue comme un moyen de passer le temps.

La critique de la justice se poursuit dans le deuxième paragraphe lorsque Voltaire évoque l’attitude du bourreau. Il dénonce le danger de la vénalité des charges. Le magistrat a acheté sa charge (le droit d’exercer son métier) et ce droit devient pour Voltaire celui d’exercer la torture qui est désignée ici par une périphrase : « le droit de faire des expériences sur son prochain ». Voltaire s’amuse

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