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A une passante

Commentaire de texte : A une passante. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 310 Mots (6 Pages)  •  530 Vues

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« A une passante », XCIII, Les Fleurs du Mal, Baudelaire

Introduction

Le sonnet que nous nous proposons d’étudier est tiré de la section intitulée « Tableaux parisiens », Les Fleurs du Mal, de Baudelaire écrit en 1857. Dans ce poèmeinspiré par Jeanne Duval, Baudelaire  propose par l'intermédiaire de la rencontre avec la femme, une allégorie du beau. 

Mouvements du texte :

  •  une passante qui incarne l'idéal de beauté (vers 1à5)
  • le poète est subjugué (vers 6 à 8)
  • les réactions du poète après la disparition de la passante (les 2 tercets)

Problématique : Comment Baudelaire évoque-t-il dans une brève rencontre sa conception du « Spleen » et de l’ »Idéal », sa vision de la « boue » et de « l’or » ?

I-Une passante qui incarne l’idéal de beauté baudelairien

A/ Un cadre moderne et bruyant

Le vers 1 du poème inscrit d’emblée celui-ci dans le décor des tableaux parisiens : il s’agit d’un Paris moderne, bruyant, affairé. La rue est présentée comme un milieu hostile : on observe ainsi une personnification de la rue (« la rue hurlait »), qui la présente comme une entité agressive. L’adjectif « assourdissante » souligne cette cacophonie urbaine. Syntaxiquement, le poète est encerclé par la rue (« autour de moi hurlait »). On peut relever une allitération en « r » qui connote une certaine dureté. Le hiatus (« moi hurlait ») rend la phrase plus rude.

B/ L’apparition de la passante

Une passante apparaît, majestueuse, laissant un sentiment de perfection au poète.

La description de la passante suit le regard de Baudelaire qui voit d’abord sa silhouette (« longue », « mince », « en grand deuil ») puis admire le geste de la main (« d’une main majestueuse »), le détail de sa toilette (« le feston et l’ourlet », « la jambe de statut »). Cette dernière image, qui renvoie à l’art de la sculpture, amplifie l’éloge engendré par les lexiques mélioratif précédent et présente la passante comme un être idéal de beauté.

Par ailleurs, l’énumération d’adjectifs antéposés (placés avant le nom sur lequel ils portent) retarde l’apparition de la femme au vers 3 (« une femme passa ») et suspend ainsi le lecteur au regard du poète qui voit la femme s’approcher. Le passé simple « passa » a une valeur événementielle (action dans le passé) : la femme est vue comme une apparition.

Cette femme est gracieuse et sa démarche harmonieuse. Le rythme ample (= rythme qui donne l’impression de ne jamais s’arrêter) des vers 2 et 4 suggère cette harmonie. Le portrait de la femme s’étend d’ailleurs sur un enjambement sur le second quatrain, suggérant toujours cette idée d’expansion et d’harmonie. On peut également souligner l’harmonie du vers 4 constitué de quatre groupes de trois syllabes (« soulevant »,  « balançant », « le feston », « et l’ourlet ») = rythme tertiaire. Cette régularité retranscrit les mouvements amples et balancés de la femme tandis que l’allitération en « s » et l’assonance en « an » font entendre le bruissement des tissus.

II-Un poète subjugué

A/ La fascination du poète

Baudelaire est fasciné par l’apparition de la passante qui incarne son idéal de beauté.

 Le poète réapparaît brusquement au vers 6 avec le « moi » isolé en début de vers.

Son trouble se perçoit à travers le rythme haché du vers 6 et 7 qui traduit sa forte émotion intérieure « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant/Dans son œil, ciel livide… ». L’adjectif « crispé » insiste sur sa paralysie. Baudelaire est paralysé, stupéfait : le seul verbe « moi je buvais » (v.6) connote l’avidité, la soif ardente du poète face à la femme.

B/ L’idéal de l’amour baudelairien

Baudelaire est d’autant plus subjugué qu’il retrouve chez la passante les composantes de l’amour idéal où se mêle douceur et violence.

On retrouve ainsi des antithèses qui soulignent le contraste entre douceur, calme et la violence. 

L’assonance en « s » au vers 7 et 8 souligne cette douceur et la fascination qu’elle suscite.

La métaphore « ciel livide où germe l’ouragan » montre la dualité de la femme qui est en apparence calme mais qui peut également représenter un certain danger. La passante incarne si bien l’idéal de l’amour baudelairien que cette dernière a fait renaître le poète (v.10). Il fait comprendre par le verbe « renaître » que la passante lui a fait entrevoir l’idéal de beauté et lui a insufflé vie et inspiration.

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