Rabelais et symbolisme

RABELAIS ET SYMBOLISME

Je traiterai ce travail en 3 parties :

1. Qui est Rabelais ?
2. Son œuvre
3. (Synthèse) Que nous a apporté Rabelais ?

I)  Qui est RABELAIS ?   (Biographie succincte)

        Né aux environs de 1494 à la Devinière, près de Chinon, il est le fils d’un avocat et petit propriétaire campagnard. Novice chez les franciscains, il étudie les auteurs grecs qui inspireront son humanisme ; puis, il mène une vie monastique de frère prêcheur à l’abbaye de Fontenay-le-Comte.

A partir de 1527, après avoir visité plusieurs universités, il suit des études de médecine à Montpellier et devient médecin à l’hôpital du Pont-du-Rhône à Lyon en 1532.

C’est à ce moment qu’il publie son premier roman « Pantagruel », sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier qui est une anagramme de son nom.

Devenu médecin de Jean du Bellay, évêque de Paris  et frère du célèbre poète  Joachim du Bellay, Rabelais accompagne son employeur, ambassadeur de France, à Rome ou il obtient du pape l’autorisation d’être à la fois prêtre et médecin, chose rarissime pour l’époque.

En 1537, il devient docteur en médecine à Montpellier, puis commence plusieurs années de voyage entre la France et l’Italie.
Son œuvre ayant été condamnée par la Sorbonne, il poursuit sa vie errante. Grace à ses protecteurs, la famille du Bellay mais aussi les Guise, dont Henri II, qui annule l’arrêt de la Faculté de théologie, il devient curé de Meudon à la fin de sa vie. Il serait décédé le 9 avril 1553.

II) Son Œuvre  (résumé succinct)

           Rabelais nous est connu par ses romans picaresques mais son œuvre est bien plus que cela et on peut y voir le travail d’un penseur, d’un humaniste et d’un acteur dans  sa société de l’époque.

Derrière un habillage bouffon, c’est toute la renaissance qui transparait dans ses écrits : la passion de l’antiquité et de ses langues, des sciences, de la pensée ,etc., avec une curiosité qui s’intéresse aussi bien aux questions politiques, sociales et religieuses, à l’éducation, à la médecine, à la guerre, au droit, etc.

De 1532 à 1564 paraitront 5 livres qui décrivent la saga d’une troupe de héros , mené par « Pantagruel », père de « Gargantua »,  en quête d’un « plus haut sens de l’existence ».

Au travers de voyages initiatiques, d’ile en ile, ils vont rencontrer mille personnages fabuleux et ridicules à la fois,  et connaître mille aventures merveilleuses et…décalées !

Au fil des deux premiers tomes, on découvre un grand souci de peindre la réalité de l’époque et de transmettre des idées.

Les intentions « politiques » de Rabelais se précisent.

Le thème de l’éducation notamment y est beaucoup développé ; il y confronte « la barbarie médiévale » à la « pédagogie humaniste » de ce milieu de la Renaissance.

Dans le 3ème livre  - « le tiers livre » - apparaît un nouveau personnage : « Panurge »

Celui-ci lassé des combats et se sentant vieillir souhaite se marier…mais veut savoir d’abord s’il sera cocu !

Pour cela, « Panurge » ne cesse de consulter les représentants de divers savoirs : prophétique, médical, théologique, philosophique, juridique, et y compris le fou « Triboulet », « Toujours apprendre, fut-ce d’un sot… », dit il dans un passage.

La plupart des réponses lui promettent le cocufiage, mais « Panurge » s’ingénie à comprendre le contraire, retournant les arguments à son avantage par des discours d’une éloquence prodigieuse.

Dans ce livre, Rabelais se moque de la rhétorique par la rhétorique  - « le bien parler versus le bien penser » -   et magnifie l’amitié  - la fraternité ? -  car jamais, malgré la bêtise de « Panurge », « Pantagruel » ne lui ôtera son affection et sa confiance.

Dans le quatrième tome de cette saga,   « Panurge » se met en quête de la « Dive bouteille », dont l’oracle doit mettre fin à ses questions touchant son mariage…

Quand le livre finit, la quête est loin d’être achevé et il n’est plus question du mariage de « Panurge » car c’est avec … « Frère Jean » qu’il forme un couple, cinq  siècles avant le « mariage pour tous » !  (Et on comprend, au vu des récents défilés dans nos rues, hostiles au même sujet, qu’à son époque en écrivant de telles choses il a frisé la bastonnade,  le supplice de la roue ou celui de… l’empalement !)

Son cinquième livre est une œuvre posthume qui paraitra 9 ans après sa mort ; discutée par les spécialistes, car personne ne saurait dire dans quelle mesure elle est de la main de Rabelais  - des brouillons rassemblés par son éditeur ? -  ou de disciples voire de plagiaires.

Ce dernier volume  est clairement anti-papal. L’ile « sonnante » lieu d’adorateurs du Pape, est la description de …Rome et de tous ses excès (la série télévisée  « les Borgia » en est une évocation)

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III) (synthèse)  Que nous a apporté Rabelais ?

       Marcel Aymé à écrit  « le grand rire de Rabelais est un phénomène unique dans la littérature de tous les temps ; et, à coté de lui, Aristophane, Boccace ou Molière font figure de croque-morts »

Chateaubriand salue en Rabelais « un des génies pères de l’humanité »…

Balzac admire « le plus grand esprit de l’humanité moderne, qui résume Pythagore, Hippocrate, Aristophane et Dante »…

Victor Hugo le voit comme « un gouffre de l’esprit que personne ne comprit »

Derrière cette phrase V. Hugo évoque-t-il une incapacité à comprendre le message  de Rabelais par des profanes, par des non-initiés à une méthode de compréhension symbolique et graduelle, comme nous le pratiquons dans nos rituels ?

Je ne saurai y répondre ce soir…

Conteur, rieur, penseur, il a voulu nous enseigner une spiritualité de « cherchant ». En effet, il nous dit dans son Prologue qu’il faut chercher la sagesse cachée dans ses propos comme « un chien qui brise un os pour en manger la substantifique moelle ».

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