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Le roman comique

Étude de cas : Le roman comique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2019  •  Étude de cas  •  1 158 Mots (5 Pages)  •  361 Vues

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Explication du texte de Scarron p. 48

INTRODUCTION

L'incipit du Roman comique de Paul Scarron met en scène l'arrivée d'une troupe de comédiens ambulants dans la ville du Mans. Après avoir planté le décor de manière parodique, l'auteur nous présente trois premiers personnages de façon burlesque.

I – Première partie : le décor (l. 1 à 13)

Cette première partie se divise elle-même en deux sous-partie : du début à la l. 7, nous avons d'abord une parodie du début des épopées de l'antiquité avec un développement amusant sur l'image du char du soleil. De la l. 8 à la l. 13, Scarron nous décrit le cadre constitué par la charrette des comédiens. Entre les deux parties, les l. 7 et 8 servent de transition.

La première phrase reprend sur un mode comique l'image antique du char du dieu du soleil, comme on peut la trouver chez Homère ou Virgile ; l'aspect burlesque provient de la fin de la 1ère phrase (« roulait plus vite qu'il ne voulait »), où le soleil semble perdre le contrôle de son char. Cet aspect est amplifié par la phrase suivante : « si ses chevaux...quart d'heure ». Le côté parodique et burlesque de la description apparaît dans cette manière peu sérieuse de traiter l'image et le phénomène astronomique. Cela est encore plus fort dans l'évocation des « courbettes » et des hennissements des chevaux, qui font penser aux statuts équestres de l'époque où les chevaux sont toujours montrés de manière dynamique, non figés.

L'aspect comique n'empêche pas cependant le narrateur omniscient et externe de nous donner, sous cette forme imagée et drôle, des indications précises sur le lieu (près de la mer) et le temps (au coucher du soleil) de l'action. Ces indications sont reprises de façon réaliste cette fois, mais toujours comique, dans la phrase de transition des lignes 7 et 8, avec l'expression « pour parler plus humainement et plus intelligiblement ». Cette phrase nous permet aussi de passer à la partie suivante du texte avec la description de la charrette, qui reprend de manière parodique celle du char.

Cette modeste charrette, double burlesque du char du soleil, annonce ses occupants par sa modestie : elle n'est pas tirée par de fringants chevaux mais par des « bœufs », qui plus est « fort maigres » ; ceux-ci sont « conduits par une jument poulinière », un cheval donc mais sans noblesse, grosse, et accompagnée de son poulain qui court « comme un petit fou qu'il était », notation familière qui ôte toute majesté à cette charrette qui n'a donc plus rien en commun avec le char du soleil. Nous sommes bien redescendus ici avec le narrateur au niveau de la simple réalité. Il en va de même avec la description suivante de cette « pyramide » qui n'a rien du monument grandiose de l'antiquité égyptienne puisqu'elle est faite des bagages et décors des comédiens.

II – Deuxième partie : les personnages

Notons que cette phrase sert de transition dynamique entre la description du décor et celle des personnages. Le lecteur est en somme placé comme un spectateur de la scène qui assiste à l'arrivée des comédiens et découvre successivement les détails.

La description de la pyramide enlève donc toute majesté au personnage féminin qui apparaît ensuite en premier, même si burlesquement elle est comme sur un piédestal de statut. Ajoutons que l'accoutrement de cette « demoiselle » (terme en principe réservé aux nobles) la déconsidère encore davantage aux yeux du lecteur de l'époque puisque sa pauvreté ne lui permet pas de s'offrir un habit complet de voyage (« habillée moitié ville, moitié campagne ».

Elle est accompagnée d'un « jeune homme », terme neutre qui n'est corrigé que par deux notations : « aussi pauvre...de mine », qui lui donne un aspect singulier, avec un vêtement qui semble contredire sa qualité sociale, et « marchait », qui montre également sa pauvreté.

L'accoutrement décrit ensuite insiste sur l'aspect peu recommandable du personnage, au premier abord :

  • « un grand emplâtre » désigne une blessure, donc une bagarre
  • « un grand fusil » désigne une arme non noble
  • « assassiné » connote l'aspect bizarre du personnage et le montre comme un braconnier
  • de même que la « bandoulière » de « pies, geais et corneilles », proies non nobles, et « une poule et un oison », oiseaux volés (« pris à la petite guerre » qui ajoute la qualité de maraudeur à notre « héros ».

Son apparence peu reluisante est encore aggravée par la description de son accoutrement faite de haut en bas :

  • le « chapeau » est un assemblage de théâtre « ébauché » et inachevé (« auquel … la dernière main »). Son apparence de « turban » fait penser que nos comédiens jouent quelque turquerie à la mode à l'époque, sans doute dans une pièce de Molière.
  • Le « pourpoint » est aussi un assemblage fait d'une casaque féminine et d'une « courroie », image parodique d'une vraie ceinture.
  • L'épée « qui était...fourchette » est une arme de théâtre qui fait penser à celle d'un spadassin, personnage de matamore fréquent dans le théâtre de l'époque (dans les comédies du jeune Corneille ou dans celles de Molière).
  • Les « chausses » sont clairement désignées comme celles de comédiens « quand...l'Antiquité », ce qui indique une partie du répertoire des comédiens.
  • De même que les « brodequins » en plus « gâtées » par la boue.

Notre jeune « héros » est donc vêtu de bric et de broc et n'a en conséquence rien de comparable au soleil annoncé au début du texte, ce qui confirme le caractère burlesque et parodique du texte.

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