LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire Le Roman Comique Chap X, Livre II, p242-244 « On desservit (...) serviette blanche ».

Commentaire de texte : Commentaire Le Roman Comique Chap X, Livre II, p242-244 « On desservit (...) serviette blanche ».. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 388 Mots (10 Pages)  •  5 526 Vues

Page 1 sur 10

Commentaire Le Roman Comique Chap X, Livre II, p242-244 « On desservit (…) serviette blanche »

Introduction :

  • Présentation auteur, œuvre ….texte : Dans ce passage, Mme Bouvillon a renvoyé tout le monde pour s’offrir le Destin en tête à tête. Celui-ci réagit de manière très génée et maladroite aux avances plus qu’explicites de Mme Bouvillon. Leur entrevue sera interrompue par Ragotin, qui manque s’assommer cette dernière avec la porte et annonce qu’Angélique est retrouvée.
  • Problématique : L’intérêt général du texte sera de voir comment Scarron à travers l’exposé d’une situation cocasse fait le portrait burlesque d’un héros chevaleresque.
  • Pour cela nous verrons tout d’abord que l’auteur choisit de décrire une scène particulièrement comique puis que les personnages sont farcesques.

Développement :

  1. Une mise en scène comique
  1. Les contrastes dans les paroles

Scarron, afin de faire une fois de plus la satire des romans de chevalerie, décide de mettre en scène de manière comique un héros aux valeurs chevaleresques et une Dame peu sensible à ces valeurs.

Dès le début du passage, on remarque que le personnage de La Bouvillon fait attention aux détails de la situation (l.5-7) « Voyez un peu cette étourdie qui a fermé la porte sur nous ! », le verbe « voir » employé à l’impératif souligne que la Bouvillon a fait attention à un détail que semble ne pas avoir remarqué le personnage du Destin. Cette remarque est faite sur un ton autoritaire faussement indigné comme le souligne la phrase exclamative et le substantif « étourdie » désignant la maladresse et non la faute grave de la servante.

Suite à cette remarque, qui semble être l’élément déclencheur de la situation comique, on observe tout un jeu d’oppositions s’organisant autour d’un seul sujet / objet, que l’on peut qualifier de théâtral : « la porte ».

Le Destin, par simple bonne éducation et politesse afin de ne pas mettre dans l’embarras La Bouvillon n’a de cesse de lui proposer d’aller ouvrir la porte soit indirectement soit directement (l.7) « Je l’irai ouvrir s’il vous plait », (l.19) « Vous plait-il donc, continua-t-il, que j’aille ouvrir la porte ? ».

Chacune de ses honnêtes propositions sont systématiquement contredites, refusées de manière habile par La Bouvillon, créant ainsi un comique de situation. Cette habileté dans le refus, se remarque par l’anaphore ou parallélisme de construction contenu dans chacune de ses réponses : « Je ne dis pas cela (…) mais… » (l.8-14-20) sous-entendant, par un raisonnement concessif, les mauvaises intentions de celle-ci.

Donc, dès le début du passage, le lecteur remarque à travers un jeu d’oppositions dans les propos des personnages, un comique de situation proche de la farce, provoqué par un quiproquo volontaire de la part de Bouvillon au détriment du Destin.

  1. Les contrastes dans les gestes

Outre les contrastes dans les paroles, on remarque aussi des contrastes dans les gestes.

Le Destin propose à La Bouvillon d’aller ouvrir la porte pour ne pas l’embarrasser et celle-ci, contrairement à toute attente va la fermer à double tour (l.7 et 19), (l.20)  « Je ne dis pas cela, dit la Bouvillon en l’allant fermer au verrou ». Le Destin qui par ses questions se montrait comme un personnage dans la retenue va donc être opposé à un personnage dans l’action comme l’indique le participe présent « en l’allant fermer ».

A partit de cet évènement tout s’enchaîne et révèle des personnages totalement opposés.

La Bouvillon est entreprenante alors que le Destin essaie inévitablement de lui échapper créant à nouveau une situation plus que comique : (l.24) « lui donna bien à penser de quelle façon il se tirerait à son honneur de la bataille que vraisemblablement elle allait présenter » Ici la Bouvillon est vue comme une guerrière à travers le terme de « bataille » quant au Destin on sous-entend son obligation à ne pas lutter s’il veut s’en sortir indemne comme le souligne l’utilisation du conditionnel et le terme « honneur ».

A toutes les avances de la Dame , le Destin répond par la fuite : (l.29) « la grosse sensuelle ôta son mouchoir de col et étala aux yeux du Destin, qui n’y prenait pas grand plaisir (…) », la proposition subordonnée relative qui qualifie le personnage du Destin montre que celui-ci est fuyant par rapport aux avances de La Bouvillon.

(l.39) « elle pria le Destin d’y fourrer sa main » et (l.42) « Le pauvre garçon le fit en tremblant », là encore il est possible de remarquer l’opposition des gestes : la Bouvillon est dans l’action alors que le Destin est dans la retenue comme le souligne le participe présent « en tremblant ».

Pour finir, (l.48-49) « voulant passer entre elle et la table assez adroitement pour ne pas la toucher » indique un comique de geste nous laissant imaginer l’embarras ressenti par le Destin au point qu’il ne veut pas effleurer La Bouvillon de peur qu’elle ne se jette à nouveau sur lui !

Le comique de la scène est donc autant verbal que gestuel et le lecteur n’a aucune peine à l’imaginer car elle est narrée et décrite comme le serait une pièce de théâtre.

  1. Le triomphe de la théâtralité

Dans ce passage de roman, il est possible de parler de théâtralité car on assiste à une scène proche de la farce.

Le Destin, héros aux valeurs chevaleresques, se fait duper par une femme, La Bouvillon, faisant ainsi de la scène, une scène comique. Ici c’est justement sa bonne éducation et ses valeurs chevaleresques telles que l’honneur qui sont la cause de sa duperie !

La Bouvillon piège le Destin en prétextant l’inattention de sa servante ayant fermé la porte (l.6-7) « Voyez un peu cette étourdie qui a fermé la porte sur nous ! »

Mais comme vu précédemment, on s’aperçoit rapidement à travers leur échange de paroles que ses propos sont bien organisés et ont pour but de convaincre le Destin de rester en tête à tête, enfermé dans la chambre avec elle, afin de céder à ses avances (l.25) « … et lui donna bien à penser de quelle façon il se tirerait à son honneur de la bataille que vraisemblablement elle allait lui présenter », (l.45) « Il fallait combattre ou se rendre »

...

Télécharger au format  txt (14.7 Kb)   pdf (83.8 Kb)   docx (14.3 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com