Analyse de pratique professionnelle

ALICE ESPUCHE

Promotion 2015/2018 !

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ANALYSE DE SITUATION ! STAGE 5 SEMESTRE 5!

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Dans le cadre de ma formation en institut de soins infirmiers, j’effectue mon cinquième stage d’une durée de 10 semaines en unité psychiatrique soins intensifs secteur fermé. Cette unité de soins accueille des personnes en décompensation thymiques, en recrudescence délirante, des personnes bipolaires, schizophrènes... La population est variable et la moyenne d’âge est fluctuante. La durée des séjours est elle aussi très variable d’un patient à un autre. Au vue de la spécificité du service et l’importance de la sécurité les équipes son nombreuses par garde ( environ 5 infirmiers et 4 aide soignants par garde ). !

Au cours de mon stage, j’ai rencontré une situation interpellante qui a engendré tout un questionnement sur ma pratique professionnelle et mon positionnement en tant qu’étudiante et future infirmière. Dans un premier temps je vais vous présenter la situation rencontrée, puis dans un temps second je tenterai de mettre en avant les difficultés auxquelles j’ai du faire face , le questionnement et l’analyse qui en a découlé. En fin, j’aborderai le sujet de ma future pratique professionnelle.!

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Sujet : Quelle position prendre en tant qu’étudiant mais aussi future infirmier quant

au tu/vouvoiement d’un patient en institution ? !

Situation : Ce jour j’entame ma troisième semaine de stage et suis en garde d’après midi.! Après avoir préparer les thérapeutiques de 16h et du soir, j’accompagne les patients avec d’autres soignants à la pause cigarette et au gouter. J’aperçois une personne assez en retrait du groupe avec une thymie assez triste. Je me remémore les informations qui m’ont été donné a son sujet lors de la relève : Mme A.B patiente peu présente dans le service ce matin, en retrait par rapport aux autres patients, peu dans la communication... Je m’avance vers elle dans le but de rentrer en communication avec elle. Je lui demande si ca va, elle me répond un petit oui.. Je m’assois alors à coté d’elle. J’entame alors la discussion : !

« - Il fait meilleur aujourd’hui, hier c’était intenable ce froid... Vous ne fumez pas ?!

- Non non, ça pourrit les dents.. et vous ? (regard fuyant)!

- Non plus, disons de temps en temps mais pas souvent.. » dis-je en cherchant son

regard.!

- « Vous restez peu avec les autres personnes j’ai remarqué... !

- Ouais, je sais pas... On a pas le même délire... Fin.. j’sais pas..!

- Ils sont plus âgés que vous c’est vrai... !

- À vous entendre me vouvoyer on dirait que j’ai 45 piges ! (elle me regarde et

m’esquisse un sourire) Faut me dire « tu », on a surement le meme âge.. T’as quel age

toi ? Fin je dis tu c’est comme vous voulez hein.. je veux pas.. !

- Non non dites moi tu ca ne me dérange pas du tout si vous préférez ! En effet on est de

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la même génération moi j’ai 21 ans et vous ? Du coup toi ? (rires)!

- J’ai 24 ans en février. T’es gentille je trouve, t’es élève ? !

- Oui, en stage ici jusqu’à fin janvier. (Je la vois finir son verre de chocolat) Tu veux du

chocolat encore ?!

- Non ça va merci.. (silence - elle me regarde ) J’en ai marre d’être ici... tu crois que j’en

ai pour longtemps ? !

- Tu le sais moi je peux pas m’avancer sur ça puis d’abord je le sais même pas.. c’est les

médecins qui décident par rapport a ton évolution, ton comportement, tout ça.. Tu te

sens comment toi ?!

- Moi ça va.. je suis un peu blasée d’être la mais je me sens mieux qu’au début et puis ça

! fait du bien de discuter un peu.. !

Les soignants nous font signe de rentrer. Nous finissons la conversation : !

- Merci hein, ça fait du bien de papoter... je peux continuer de te dire tu ? C’est plus

facile. (sourire)!

- Oui bien sûr fait comme tu le sens si c’est mieux pour toi ! Tu viens me parler quand tu

veux je suis là . !

- Merci, allez (elle me fait signe d’au revoir).!

- Allez à plus tard A..... (sourire). !

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Cette situation m’a interpellé et m’a fait me questionner sur plusieurs points et notamment le tu/vouvoiement entre soignant/soigné. !

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Dans une relation de soins le communication est un acteur indispensable au bon déroulement des soins. Toute l’hospitalisation va s’articuler autour de la communication et plus particulièrement en unité de soins psychiatriques. En effet en service de psychiatrie, la communication et le langage sont deux outils thérapeutiques fondamentaux, et représentent les deux soins les plus souvent promulgués. La souffrance ne prenant pas forcement une forme physique chez ce type de patients, dialoguer représente l’outil thérapeutique le plus efficace et le plus productif pour décrire la souffrance psychique des soignés. La parole nous permet également de construire une relation de confiance avec l’Autre, ce sans quoi la prise en charge et les soins seraient quasi impossibles. Cependant, des questions demeurent :

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