APP Altercation entre patiente et étudiant

Je présenterai mon analyse de pratique en tenant compte du secret professionnel auquel je suis engagée, selon l’Art-4312-3 du CSP, afin de préserver l’identité de chaque personne, les noms ont été changés.

J’effectue mon stage en cardiologie médecine à Marseille. Ce service accueille principalement des patients atteints de troubles du rythme et/ou des pathologies cardiaques.

La situation que j’ai décidé de décrire se porte sur une altercation entre une étudiante et un patient suite à un non-respect des consignes postopératoires de ce dernier.                                    Celui-ci était-il au courant des risques encourus en cas de lever anticipé ? Le personnel lui               a-t-il expliqué les complications postopératoires ? Alors comment se positionner face à cette situation, comment établir une « bonne posture professionnelle » et surtout comment avoir un comportement empathique auprès des patients que nous prenons en charge tout en ayant des limites à ne pas dépasser ?                                                                                                                                                    Ce sont des interrogatoires qui me sont à la fois faciles mais aussi difficiles à répondre car chaque individu réagit de différentes manières et agit selon des principes qui lui sont propres. Je pense que cette expérience me permettra de prendre du recul avant d’agir ou d’agir autrement.

Les circonstances se déroulent dans la chambre de Mr D. qui a eu, en début d’après-midi, deux interventions : une coronarographie et une angioplastie coronaire transluminale où il a nécessité d’une pose d’endoprothèse également appelée stent.                                                        Dès son retour de bloc, Séverine étudiante en troisième année, applique la procédure de tout retour de bloc c’est-à-dire prise de constantes, la pose du monitoring sur vingt-quatre heures, une perfusion de Bicarbonate de sodium® sur six heures, la mise à disposition d’un urinal et d’un bassin, et les consignes postopératoires données qui sont : un alitement strict jusqu’au retrait le lendemain du pansement compressif au niveau fémoral.

En cette fin de journée, nous sommes quatre étudiants.                                                                          Julien un étudiant en dernière année, propose aux étudiants de première année (Franck et moi-même), de voir un soin de prélèvement sanguin au voisin de chambre de Mr D., Séverine nous accompagne. Nous rentrons dans la chambre, nous remarquons que Mr D. n’était pas dans son lit mais il était aux toilettes. De plus, en se levant, le cathéter du patient s’est enlevé et la perfusion coulait au sol, ce qui a contrariée Séverine et le fait savoir à Mr D. qui, lui aussi est irrité de la contrariété de l’étudiante. Avec Franck, nous aidons Mr D. à le réinstaller dans son lit. Le patient nous explique à la même occasion qu’il s’était levé parce qu’il avait besoin d’aller aux toilettes pour aller à la selle et qu’il ne voulait pas faire dans le bassin car cela lui était dégradant. Je me suis tue, je ne sais pas quoi lui répondre. La situation m’embarrasse. Je suis frustrée et très mal à l’aise à la fois parce que je peux comprendre que le patient ne veuille pas aller sur le bassin du fait de l’image dégradante que pouvait lui renvoyer mais je comprends également Séverine du fait qu’il aurait pu avoir des complications suite à un levé précipité.

Séverine qui était partie récupérer le matériel nécessaire pour la repose du cathéter et de la perfusion en cours, revient dans la chambre. Elle me semble plus calme mais toujours contrariée. Elle explique à Mr D. l’importance de rester au lit du fait qu’il a le pansement compressif fémoral et c’est pour éviter les complications dont le risque hémorragique. Mr D. ne répond pas, il a la tête tournée tout au long du soin qu’effectuait Séverine. Celle-ci ne réussissant pas à poser le cathéter, demande de l’aide à Julien qui a déjà fini de grouper Mr A.

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