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APP écrite: Identification au patient

Étude de cas : APP écrite: Identification au patient. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2020  •  Étude de cas  •  2 460 Mots (10 Pages)  •  418 Vues

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                                                                                                      Stage n°3

Du 07/10/2019 au 02/02/2020

Analyse de situations ou  activités rencontrées

Lieu : Service de Réanimation pédiatrique, Pôle Mère enfant, CHU Angers

  1. Introduction :

La situation que je vais exposée s’est déroulé lors de ma deuxième et troisième semaine de stage.

Nous avons accueillit le 17/10/2019 une patiente de 15 ans victime d’un arrêt cardio-respiratoire survenu lors d’un cour de sport a son école. La patiente est arrivée vers 20h20 dans le service. Elle était intubée et ventilée. Le lendemain après-midi, j’ai pris en charge cette patiente avec l’IDE qui me suivait durant mon stage. Dans mon déroulé la patiente se nommera R.

  1. Description :

Les sédations de la patiente avaient été arrêtées durant la nuit et elle avait pu être extubée le matin même. R s’est réveillée peu de temps après son extubation et quand nous sommes arrivés dans le service R était donc réveillée mais elle n’avait pas récupéré la parole et ne pouvait pas répondre aux ordres simples (cligner des yeux ou serrer les mains). Malgré tout, elle pouvait suivre du regard les soignants ainsi que ses parents. Dès mon entrée dans la chambre, j’ai été très mal à l’aise et ma confiance en moi avait totalement disparue. J’ai eu beaucoup de mal à me présenter aux parents, l’IDE a pris le relais pour se présenter et me présenter dans le même temps. La vue de la patiente a provoqué en moi un profond mal être dès le départ. Un sentiment très désagréable qui s’est vite accompagné de sueurs froides. Je n’avais qu’une envie, sortir de la chambre au plus vite pour me remettre de mes émotions qui m’ont totalement submergées. Pendant ce court instant de présentation, je n’ai pas été en mesure de tenir ma posture professionnelle et rester dans la chambre m’a demandé un gros effort. A la sorti de la chambre, j’ai expliqué à l’IDE que j’avais eu un blocage et que j’avais été assez mal à l’aise dans la chambre. En effet, c’était la première fois que j’allais prendre en charge une patiente de cet âge, d’autant plus que celle-ci me rappelait ma petite sœur de 17 ans. En effet, la patiente ressemblait beaucoup à ma sœur et je venais de projeter l’image de ma sœur sur ma patiente. L’IDE m’a demandé si je souhaitais continuer la prise en charge de R, j’ai voulu continué et lui ai demandé si elle pouvait prendre le relais au niveau de la communication.

Le reste de la journée a été assez difficile pour moi. Dès que j’entrais dans la chambre avec l’IDE pour les traitements ou faire les rondes toutes les 3h, je n’arrivais pas à bien communiquer avec les parents et à me sentir à l’aise dans mes soins. Mes mains tremblaient et je mettais deux fois plus de temps à préparer les médicaments à passer en IV (Intraveineux) que d’habitude. De plus, R avait tendance à me regarder avec insistance et cela me mettait d’autant plus mal à l’aise. Cette situation plus qu’inconfortable se répercutait sur mes autres soins chez les autres patients. Sans le vouloir, ni même le savoir, R, me mettait dans un tel état psychologique que les soins simples devenaient extrêmement compliqués, sans compter les nombreux oublis de surveillance. Heureusement que mon IDE de proximité était là pour me soutenir et me rappeler mes oublis durant cette journée. Néanmoins, à la fin de la journée, j’ai émis le souhait de continuer à prendre en charge R le lendemain auprès de l’IDE. J’ai pris le temps de bien parler avec elle pour qu’elle sache ce que j’avais ressenti dans la journée et à quel point la journée avait été épuisante tant physiquement qu’émotionnellement.

Le lendemain, R avait retrouvé la parole et pouvait communiquer. Le contact était donc plus facile, je me suis senti plus à l’aise et j’ai commencé à plus communiquer avec R et ses parents. Mes mains tremblaient moins et je pouvais enfin prodiguer les soins tels que je les faisais avec les autres patients, sans être hésitant. Néanmoins, j’avais toujours l’image de ma sœur quand j’entrais dans sa chambre et prendre en charge R me demandait toujours un effort pour ne pas être déstabilisé. Le regard de R était difficile à soutenir et à supporter. Voir une patiente, dont l’image de ma sœur transparaissait, être allongée dans un lit avec des séquelles potentiellement irréversibles, faisait monter en moi un profond sentiment d’injustice que je ne ressentais pas avec d’autres patients.

Durant toute son hospitalisation, j’ai pris en charge R, je me sentais plus à l’aise jour après jour. J’ai été bien aidé par la sympathie des parents, de R et surtout de l’équipe et notamment de l’IDE qui m’as suivi. Malgré cela, j’ai ressenti de la tristesse et de la peine après ma journée de travail. Elle a été transférée en Cardiologie adulte pour subir de nouveaux examens dans le cadre d’une suspicion de troubles du rythme. En effet, de part mon instinct protecteur envers ma sœur, j’ai probablement eu le même instinct envers R et j’ai fini par m’attaché sans m’en rendre compte à elle.

J’ai eu ce sentiment le soir même et le lendemain quand je suis arrivé dans le service quand j’ai vu que la chambre de R était vide. Mais ce sentiment est vite passé et aujourd’hui je garde un bon souvenir de la prise en charge de R.

  1. Constat/Questionnement :

Cette prise en charge a soulevé de nombreuses questions en moi. En effet je me suis demandé quel mécanisme pouvait rendre aussi difficile la relation et les soins. Après quelques recherches, je suis tombé sur la notion de transfert et contre transfert. Ces deux notions sont difficiles à analyser tant elles sont liées. Le transfert désigne, succinctement, le fait de ressentir des sentiments ou des désirs d’enfances refoulés qui se projettent sur une autre personne. Par exemple, le patient qui va se mettre à aimer son médecin. Le contre transfert quant à lui, désigne la réponse émotionnelle du professionnel aux transferts subit par le patient [1]. Or, je ne pense pas que R ai eu un transfert durant la prise en charge et se sont des notions qui sont utilisées en psychanalyse donc sur des prises en charge de longues durées.

 Peut être s’agit-il ici plus d’une projection ? Ou d’une identification ? Ce sont deux mécanismes de défense différents et  relativement lié dans leurs définitions. En effet, la projection se définit, selon LAPLANCHE et PONTALIS, comme « l'opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l'autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des objets, qu'il méconnaît ou refuse en lui » [2]. Quant à l’identification, toujours selon PONTALIS e LAPLANCHE, elle se définit comme « Un processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l'autre, et se transforme, totalement ou partiellement, sur le modèle de celui-ci. La personnalité se constitue et se différence par une série d'identification.» [3].

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