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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ?

Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2020  •  Dissertation  •  659 Mots (3 Pages)  •  685 Vues

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En premier lieu, dans les poèmes « Cage d’oiseau » d’Hector Saint-Denys et « Ô tourments » d’Alain Grandbois présentent tous deux le thème de la fatalité comme étant quelque chose d’inévitable. Il est facile de comprendre pourquoi quelqu’un tel qu’Hector Saint-Denys, ayant vécu avec une lésion au cœur dès le jeune âge de 16 ans, pourrait avoir une vision aussi lugubre et sinistre de la mort. En effet, Hector utilise ici l’image d’un oiseau enfermer pour représenter la mort qui l’habite : « L’oiseau dans ma cage d’os/ C’est la mort qui fait son nid » (V.4-5). Dans cette synecdoque, l’auteur remplace le corps humain par une simple cage d’os, car il souhaite illustrer la mort par un oiseau encagé qui grandit en se nourrissant petit à petit de son hôte tel un parasite. La cage d’os fait également allusion à la cage thoracique, endroit où réside le cœur et donc la vie. De la même façon, Alain Grandbois s’abandonne face à la mort et accepte sa fatalité : « Bientôt l’ombre nous rejoindra sous ses paupières faciles » (V.33-34). Dans cet euphémisme, le poète comprend que la mort est une réalité terrifiante pour plusieurs, c’est pourquoi il atténue l’intensité de ce concept en le remplaçant par l’ombre. Bref, les deux auteurs partagent le même point de vue face à l’inévitabilité de la mort.

Par ailleurs, la mort est approchée de façon différente dans les deux poèmes, sois provenant de l’intérieur par Garneau, et provenant d’un phénomène externe par Grandbois. Sachant que son cœur est condamné telle une bombe à retardement, Garneau envisage la mort comme étant le mal qui l’habite finissant son travail : « [L’oiseau] ne pourra s’en aller/ Qu’après avoir tout mangé/ Mon cœur/ La source du sang/ Avec la vie dedans » (V.19 à 23). Cette gradation croissante porte le lecteur à comprendre toute la souffrance vécue par l’auteur qui se retrouve piégé par la mort qui croit à l’intérieur de lui. D’un autre côté, Grandbois perçoit la mort comme venant de l’extérieur : « Vous avez oublié ces frais cheveux du matin/ Et parce que chaque jour ne chante plus son passage/ Vous avez cru l’heure immobile et la détresse éteinte/ Vous avez pensé qu’une route neuve vous attendait » (V.21 à 28). Le poète utilise ici l’anaphore pour renforcer son point de vue sur l’inévitabilité de la mort. Il illustre également la mort en la comparant à une présence externe qui nous côtoie « frais cheveux du matin/ son passage » telle une personne qui nous est connectée par le destin.

En somme, les deux auteurs partagent une même penser sur la fatalité de l’existence. C’est d’ailleurs un point commun de plusieurs poètes de cette époque tel que Charles Baudelaire ou Émile Nelligan qui déclaraient que la fatalité du malheur semble inévitable et incontournable. Nos deux poètes n’utilisent pas exactement la même approche dans leurs œuvres, mais ils finissent tout de même par traiter de la fatalité similairement. De plus, ils établissent chacun un lien entre la mort et la solitude. Dans « Cage d’oiseau », Garneau dit : « Lorsque rien n’arrive/ On entend froisser ses ailes/ Et quand on a ri beaucoup/ Si l’on cesse tout à coup/ On l’entend qui roucoule » (V.6 à 10). Ce qui revient à dire que c’est dans notre isolement, que la mort et ses idées lugubres se manifestent. De la

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