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Thérèse Raquin - Emile Zola

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Par   •  10 Juin 2019  •  Analyse sectorielle  •  2 815 Mots (12 Pages)  •  964 Vues

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Dossier de Littérature

Thérèse Raquin

Emile Zola

Introduction

Thérèse Raquin, publié en 1867 est le premier grand roman (environ 290 pages) de Emile Zola. C’est ce roman qui fera connaître l’écrivain au public parisiens. En 1873, il adapte son livre en pièce de théâtre, intitulée Thérèse Raquin : drame en 4 actes, elle ne rencontra pas un franc succès. Le récit est mal reçu par la critique, il fut notamment classé de « littérature putride » par un célèbre critique de l’époque ; Louis Ulbach. Par la suite, d’autres critiques accusèrent l’écrivain de pornographie.

Thérèse Raquin permet à Zola d’introduire le naturalisme. Le naturalisme est un mouvement littéraire qui fit son apparition dans les dernières décennies du XIXe siècle, il cherche à introduire la méthode des sciences humaines et sociales dans les romans. Emile Zola deviendra le principal représentant de cette école littéraire en France.

Zola a écrit ce livre pour étudier les tempéraments et non les caractères. "J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair." Explique Zola.

Caractéristiques

C’est un roman romanesque, facilement identifiable par l’histoire d’amour que vont vire Thérèse et Laurent au cours du récit. Mais aussi qualifiable de fantastique, par son ambiance glauque, notamment avec le passage du Pont-Neuf, décrit comme un tombeau, passage sale, sombre et humide, les personnages qui y habitent y sont comme enterrés vivants. Mais aussi par le ressenti des personnages, leur crainte, leurs hallucinations et par la morsure laissé par Camille dans le cou de Laurent. L’intrigue prend tout de même un tournant policier, d’abord par l’établissement du meurtre de Camille, son décès et ensuite par le suspense et le danger que vivent les caractères et le tempo qui s’accélère au fil de l’histoire, pour terminer sur un double suicide.

Le narrateur est externe à l'histoire et le point de vue est omniscient puisque l'on peut lire les pensées de Mme Raquin, de Thérèse et de Laurent au moment du meurtre de Camille.

Dans ce récit, Zola décrit l’environnement d’une façon naturaliste, à l’aide d’une grande minutie et d’une « mise en situation » des lieux. Il use d’une description d’atmosphère pesante et désagréable dès le début du roman, mise en place par l’omniprésence de la mort mais aussi par l’insalubrité des lieux. Tout au long du roman, la description du lieu de vie des personnages se fait d’une façon singulière, en effet, le narrateur commence par poser un décor réel, « Au bout de la rue Guénégaud… », « la rue de Seine » et ainsi de suite. Ces lieux existent ou ont existé dans le passé. Puis le narrateur entre dans le passage du Pont-Neuf dont il fait une description très minutieuse à l’aide de nombreux adjectifs qualificatifs tels que «la muraille monte, noir, grossièrement crépie … ». L’utilisation fréquente du suffixe péjoratif « -âtre » exprime le dégoût que les couleurs suscitent chez le narrateur afin de les retranscrire au lecteur, « une clarté blanchâtre », « reflets verdâtres ». L’absence de verbes d’action amplifie cette impression de scène sans vie. Cependant, le narrateur nous propose « plusieurs tableaux » en effet, il décrit le passage du Pont-Neuf « par les beaux jours d’été » » mais aussi par « les vilains jours d’hiver ». Cela nous permet d’imaginer les lieux dans différentes circonstances. De plus, il nous expose les lieux selon différentes vues, ce procédé est mis en place par le biais de compléments circonstanciels de lieux tels que « A gauche » ou encore « A droite ».

A l’aide de différents procédés, le narrateur suggère au lecteur le thème la mort, tel que dans « les boutiques pleines de ténèbres ». Lorsque l’on connaît l’œuvre dans son intégralité, on peut supposer que le narrateur tente de faire passer un avertissement aux futurs lecteurs ; il nous fait comprendre dès la préface que les thèmes principaux du roman seront la mort et le retour d’un spectre, le « corridor étroit et sombre » peut faire penser aux allées étroites d’un cimetière, « une clarté blanchâtre » suggère la lumière que l’on aperçoit après la mort. Quant aux « cicatrices », elles renvoient à celle de Laurent après la morsure de Camille et qui se lui démange dans les moments cruciaux afin de rappeler à Laurent ce qu’il a fait et ce dont il est coupable.
Dans cet préface, les lieux apparaissent sales, la description suscite un profond dégoût chez le lecteur. Le passage du Pont-Neuf ainsi que les boutiques qui s’y trouvent nous apparaissent comme insalubre. En effet, le champ lexical de la saleté revient fréquemment dans cet partie, « noir de crasse », « couverte d’une lèpre », etc... Cette description assez mortuaire des lieux, prédit en quelque sorte la suite macabre des évènements.

Thèmes

La passion et l’adultère : Que l’on retrouve entre Thérèse et Laurent dès le début du roman, caractérisée par leurs tempéraments relativement semblables, se confondant parfois même et complémentaire à d’autres moments ; Thérèse « possédait un sang-froid suprême, une apparente tranquillité qui cachait des emportements terribles », ce qui définit son tempérament nerveux. Laurent lui, affiche un tempérament sanguin. Il est comparé à un « taureau » et est décrit comme ayant une « beauté sanguine ». Les deux amants sont caractérisés par un adjectif dominant d'ordre animal qui revient tout au long du roman et nous rappelle la nature de leur relation ; « fauve ». La brutalité des deux tempéraments réunis est mise en évidence par l'emploi de verbes violents qui rendent ainsi, les expressions violentes comme « rêvant de frapper et de mordre », et « j'aurai voulu te battre ». Beaucoup d'autres expressions montrent la relation animale de Thérèse et Laurent ; « obstination d'animal affamé » et « caresses fauves ».
Le tempérament apathique de Camille est diamétralement opposé à ceux du couple adultère et se traduit par le champ lexical de la maladie ; « petit et malingre », « membres grêles », « mouvements lents et fatigués » et « faiblesse qui se pliait ». Le thème de la bête humaine se ressent, dans les dédoublements de personnalité que subissent les personnages, et par l'opposition du comportement « muet » de Thérèse dans la boutique, et en présence de Madame Raquin et/ou de son fils, au comportement « d'une violence passionnée » qui surgit lorsqu'elle se frotte au tempérament sanguin de son partenaire. Ce thème est aussi lié à celui de la mécanique qui caractérise certains gestes de Thérèse « avec un sourire qui montait mécaniquement à ses lèvres » et à la manière dont elle se comporte avec sa famille.

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