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Le roman et la nouvelle réaliste du XIV ème siècle

Dissertation : Le roman et la nouvelle réaliste du XIV ème siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 591 Mots (11 Pages)  •  1 119 Vues

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Marie-Sarah SUCHET                                                                                  Français

Seconde Complémentaire Internationale                                              Devoir n°1

 

Objet d’étude : Le Roman et La Nouvelle réaliste au XIVème siècle :

Réalisme et Naturalisme

Introduction :   Ce texte est un extrait de Une Vie, roman de Guy de Maupassant paru en 1883. Au début de celui-ci, Jeanne le Perthuis des Vauds, personnage central, est une jeune femme comme les autres, mariée et amoureuse de Julien de Lamare. Cette alliance s’avère très vite une terrible désillusion, non seulement par le comportement de son époux en vers elle, mais également par la découverte de sa relation avec Rosalie, la servante, qu’elle considère comme une amie. Après que l’adultère, ayant donné un enfant à Rosalie, qu’elle délivra en présence de Jeanne, Jeanne tomba elle-même enceinte. Extrêmement démoralisée à l’annonce de cette nouvelle, le personnage principal n’est plus elle-même. Cet extrait situé au chapitre 8 (d’un livre de 14 chapitres), représente l’accouchement prématuré de Jeanne. Ce commentaire composé se comportera d’un premier Axe : Une scène réaliste. Décliné en deux points, a. Des souffrances insurmontables. b. Un personnage transformé par ses souffrances. D’un second : Axe2, Une fine analyse psychologique : jalousie et révolte.  Argumenté de deux points également, a. La trahison de Rosalie. b. L’indifférence de Julien. Et d’un dernier Axe 3 :  La découverte de la maternité. Composé lui aussi de, a. De la haine du père à celle de l’enfant à naître. b. Une haine métamorphosée en amour fanatique.  Cette argumentation et cette réflexion nous amènera à la conclusion qui répondra à la question suivante : « En quoi cette scène de l’accouchement est de l’ordre du réalisme ou naturalisme ? »

Axe I. a) : UNE SCENE REALISTE, des souffrances insurmontables.

Jeanne réduite à un état physique pitoyable, à l’attente de l’accouchement, souffre le martyr.

   Dans les premiers paragraphes de cet extrait, Jeanne et ses douleurs sont décrites par le champs lexical de la souffrance : « douleurs », « violence », « épouvantables », « la crise ». A travers ceci, la jeune femme est plus désignée de « malade » que de femme enceinte ou s’apprêtant à donner naissance. Le narrateur nous la décrit également épuisée avec : « Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte. » Puis, les souffrances insurmontables commencèrent à la ligne 2 : « Mais vers le point du jour, les douleurs reprirent tout à coup avec violence, et devinrent bientôt épouvantables. » Ces souffrances placent Jeanne dans une position de martyr et de soumission car elle est soumise à ses propres douleurs, provoquées par sa propre progéniture. L’intensité de ses souffrances est dévoilée ainsi qu’appuyée par les adjectifs qualificatif suivants : « effroyable », « cruel », « furieux », « exaspéré ». Mais notamment par la métaphore : « Dont les cris involontaires jaillissaient entre ses dents serrées », évoquant une sorte de de fontaine incontrôlable de souffrance. Enfin, toujours pour marquer cette intensité, nous trouvons ligne 18 l’hyperbole suivante : « Je vais mourir. Je meurs ! ».

b) : Un personnage transformé par ses souffrances.

  Jeanne est en effet désignée par des expressions qui la réduise à une « malade » ou à un corps morcelé : « Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte ». La garde et le médecin la « manient » comme une chose. Les seules parties de son corps évoquées sont ses « entrailles », et son « vente ». Elle n’est plus « qu’un corps épuisés » ; Ce corps martyrisé lui échappe, comme nous l’avons vu précédemment, avec ces cris qui jaillissent malgré elle. Et c’est comme si elle était soudain séparée de son propre corps. De même, révoltée par une souffrance qui, pour elle, n’a pas de sens, tant que l’enfant n’est pas né, Jeanne devient haineuse à l’égard de son entourage et même de Dieu. Et effet, elle maudit Dieu, et les prêtres. Le narrateur étant, ici, omniscient, lit dans les pensées de son personnage et insiste sur l’aspect totalement inhabituel de tels sentiments chez la jeune femme. La phrase débute ainsi : « Dans son âme misérable et troublés ». Il s’agit bien d’une personne qui a perdu ses repères et qui se sent soudain démunie et abandonnée de tous : « et elle maudissait Dieu, qu’elle avait cru juste autrefois. » L’emploi du plus-que-parfait « avait cru » et de l’adverbe de temps « autrefois » souligne l’opposition entre le passé et le présent ; et l’adjectif « juste » montre l’incompréhension et la révolte dans lesquelles elle se trouve. Tout se mêle : Dieu, le destin et les prêtres. Ces derniers sont devenus des menteurs puisqu’ils prêchent le contraire de ce qu’ils dont : « elle s’indignait des préférences coupables, du destin, et des criminels mensonges de ceux qui prêchent la droiture et le bien ».

Axe II. a) : UNE FINE ANALYSE PSYCOLOGIQUE : JALOUSIE ET REVOLTE, La    trahison de Rosalie.

Pendant l’accouchement, la jeune femme dépourvue de sang-froid, se ressasse la situation et exècre Rosalie.

   Ajoutée à la douleur physique, Jeanne s’afflige une douleur psychologique et ce, pendant des moments de souffrance les plus intenses, notamment ligne 4 : « Et Jeanne, dont les cris involontaires jaillissaient entre ses dents serrées, pensait sans cesse à Rosalie qui n’avait point souffert, qui n’avait presque gémi, dont l’enfant, l’enfant bâtard était sorti sans peine et sans tortures. »  A ce moment-là Jeanne envie Rosalie qui n’avait pas connu ce qu’elle éprouvait. En l’enviant, Jeanne fait donc preuve d’une haine mêlée à de la jalousie en vers sa bonne, en vers sa traîtresse. Dans ses pensées, « la malade », avec son emploi du verbe gémir, (« qui n’avait presque pas gémi »), ait allusion à des cris plaintifs, inarticulés et similaire à ceux d’un animal. Plus bas, à travers une autre expression, Jeanne met en évidence cette idée en qualifiant Rosalie et son enfant par ceci : « se rappelant le jour où sa bonne était tombé aux pieds de ce même lit avec son enfant entre ses jambes. » Nous voyons ici qu’elle ne nomme pas Rosalie par son propre nom mais par son grade, la réduisant ainsi qu’à une simple servante ni importance, ni art de vivre, ni éducation, au point de mettre au monde un enfant aux pieds d’un lit et non sur celui-ci. Le terme « entre ses jambes », étant plus rudes et moins élégant, fait penser à une sorte de sauvagerie, ou à la naissance d’un animal en pleine nature et à même le sol. Jeanne appui alors sur l’infériorité de Rosalie comparée à elle, comme elle le fait aussi en précisant : « l’enfant bâtard ». L’évolution ici est telle que, avec la souffrance physique combinée à la souffrance morale plus la jalousie et la révolte, Jeanne passe de l’amitié et de l’affection qu’elle avait au début du roman pour Rosalie, au mépris total.

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