LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Devoir Français Seconde: Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme

Dissertations Gratuits : Devoir Français Seconde: Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2014  •  3 191 Mots (13 Pages)  •  3 017 Vues

Page 1 sur 13

Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme

et naturalisme

Questions (6 points)

 D’après la lecture de ces deux textes, quelle est la place de Derville dans le roman ? (3 points)

Ce corpus est composé de deux textes issus du même roman de Balzac, Le Colonel Chabert, paru en 1832. Le premier texte

se situe au début de la seconde partie, le second est l’excipit du roman. Nous allons voir quelle est la place de Derville dans ces

deux extraits. Dans les deux textes, le narrateur choisit d’adopter le point de vue de Derville. C’est lui qui observe et juge la

comtesse dans le texte A, comme on peut le constater avec l’emploi du gérondif : « en voyant » et le texte B est un discours

prononcé par Derville lui-même. Ce texte B, étant l’excipit du roman, le narrateur laisse ici les derniers mots à Derville, qui

occupe, une fois de plus, la fonction de porte-parole de l’auteur. C’est donc l’avoué qui conclut le roman. Il commente la

triste vie du colonel en insistant sur deux points : sa vie forme une boucle qui le fait partir du néant pour y retourner à la

fin. Il insiste aussi sur l’ironie du sort dont il est victime : il a participé aux événements les plus marquants de l’histoire de

France pour terminer comme un misérable mendiant, ignoré du monde. « Quelle destinée! s’écria Derville. Sorti de l’hospice

des Enfants trouvés, il revient mourir à l’hospice de la Vieillesse, après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir

l’Égypte et l’Europe ». Derville, en effet, est l’unique personnage à pouvoir dire cela, parce qu’il est le seul à connaître toute la

vie du colonel et à avoir cru en lui. À plusieurs reprises dans le roman, l’avoué presse le dénouement, jouant à chaque fois

le rôle du double de l’auteur. Nous avons ainsi plusieurs prolepses dans le roman. C’est ce rôle qu’il joue dans le texte A,

lorsqu’il prévoit au futur de l’indicatif (mode de la certitude), l’échec probable de la transaction : « La morale de ceci est qu’une

jolie femme ne voudra jamais reconnaître son mari, ni même son amant dans un homme en vieux carrick, en perruque de

chiendent et en bottes percées. » Comme homme de justice, Derville fait partie, avec les prêtres et les médecins, des « robes

noires ». Tous trois sont les témoins les plus intimes des misères physiques et morales du monde. À ce titre, Derville est,

naturellement, le personnage le plus à même de révéler au lecteur les vices et les vertus de l’âme humaine, en parlant

au nom de l’écrivain. Ainsi, par une habile mise en abyme, il montre le lien entre la fiction et le réel : « Enfin, toutes les

horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité ».

 Quelle vision de la société proposent ces deux textes ? (3 points)

Ces deux textes proposent, par le truchement du regard de l’avoué, une vision critique de la société parisienne de la

Restauration et, plus largement, de la société des hommes. Derville est présenté comme un homme des plus clairvoyants,

« un homme si bien placé pour connaître le fond des choses » : sa vision du monde est donc celle d’un homme lucide et avisé,

qui sait faire tomber les masques, et voir ce qui est « cach(é) » « malgré les mensonges ». La société parisienne, désignée

par la périphrase (texte A) « les familles parisiennes » est évoquée ici comme étant hypocrite et fausse. On retrouve cette

même critique dans le texte B mais de façon plus virulente. Derville fuit Paris et ses crimes : « moi, je vais vivre à la campagne

avec ma femme, Paris me fait horreur ». Témoin de la laideur du monde, il est sans illusion : « nous voyons se répéter les

mêmes sentiments mauvais, rien ne les corrige ». Il est même totalement désespéré : par une métaphore filée, il explique que

les avoués portent « des robes noires », parce qu’ils sont en « deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions ». Il

désespère aussi de la justice : « Je ne puis vous dire tout ce que j’ai vu, car j’ai vu des crimes contre lesquels la justice est

Cned – 7FR20CTPA0311 2/4

impuissante ». Les études d’avoué deviennent alors « des égouts qu’on ne peut pas curer ». Cette métaphore fait des études

un lieu rempli d’ordures. Cette phrase introduit une longue série d’exemples de crimes, dont Derville a été témoin, comme le

montre l’anaphore de l’expression « j’ai vu ». Dans le texte A, il est clair que la scène à laquelle Derville assiste, fait partie de

ces scènes injustes que l’avoué juge insupportables. Le mot « morale », utilisé par celui-ci, doit être compris de façon ironique.

L’attitude de la comtesse est, au contraire, immorale et la situation de Chabert est injuste et sans espoir. Il s’agit ici d’un constat

amer au présent de vérité générale, de la leçon à tirer, comme à la fin d’un conte ou d’une fable. « La morale de ceci est qu’une

jolie femme ne voudra jamais reconnaître son mari (...) dans un homme en vieux carrick, en perruque de chiendent et en bottes

percées » : Chabert n’a aucune chance. La comtesse appartient à une catégorie humaine désignée par la périphrase « une jolie

femme », expression

...

Télécharger au format  txt (20.3 Kb)   pdf (185.5 Kb)   docx (17.9 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com