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Style Napoléon III

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Par   •  27 Janvier 2013  •  2 158 Mots (9 Pages)  •  1 064 Vues

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HISTOIRE DES ARTS : ARTS ET QUOTIDIEN AU XIXème siècle

ARTS DE L’ESPACE ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

Aborder le XIXème siècle dans ses pratiques artistiques et dans ses modes de vie, c’est faire le constat

d’une période de transition, de mutation qui oscille entre modernité et regard vers le passé. Comment

donc s’articulent cette vision novatrice du monde et les résurgences du passé ? Ce siècle, tiraillé entre

ces deux tendances, serait-il l’illustration et la démonstration de la définition que donne Charles

Baudelaire du beau " […] fait d’un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivement

difficile à déterminer, et d’un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l’on veut, tour à tour ou tout

ensemble, l’époque, la mode, la morale, la passion" ? 1

Nous allons essayer de dégager ce qui, dans ce siècle riche d’innovations techniques, relève d’une

vision moderne et progressiste et ce qui renvoie à une permanence ou à une survivance du passé au

travers de l’utilisation récurrente des citations et des références.

Concernant l’architecture, la modernité et les idées progressistes se cristallisent dans deux domaines en

particulier : la vision de la ville et l’urbanisme, d’une part, et l’utilisation de nouveaux matériaux et de

nouvelles techniques constructives, d’autre part.

UNE NOUVELLE VISION DE LA VILLE ET DE L’URBANISME :

Il convient de rappeler que le XIXème siècle est marqué par la restructuration des grandes villes

françaises et européennes. L’exemple de Paris est significatif dans la mesure où, dans son sillage, de

nombreuses villes de province, dont Montpellier, ont modifié leur physionomie.

Au milieu du XIXème siècle, Paris se présente à peu près sous le même aspect qu’au Moyen Âge avec des

ruelles étroites, souvent insalubres et sombres. C’est à la suite d’un séjour à Londres en 1846-1848, que

Napoléon III, impressionné par les quartiers ouest de la capitale anglaise reconstruits dans une

perspective hygiéniste et dans un nouvel élan d’urbanisme moderne et plus rationnel, décide de donner

un nouveau visage à Paris.

Les travaux sont confiés au nouveau préfet Georges Eugène HAUSSMANN (1809-1891). Il s’agit de

proposer, par cette transformation radicale, une meilleure circulation de l’air et des hommes pour

éviter notamment la propagation des maladies (le souvenir de l’épidémie de choléra de 1832 est encore

très présent). Le programme architectural et urbanistique prend le nom de "Paris embellie, Paris

agrandie, Paris assainie".

Au-delà de ce désir d’embellissement et d’assainissement, il est aussi question d’avoir une meilleure

maîtrise d’éventuels soulèvements comme le mentionne HAUSSMANN à Napoléon III " [il faut]

" accepter dans une juste mesure la cherté des loyers et des vivres [...] comme un auxiliaire utile pour

défendre Paris contre l'invasion des ouvriers de la province".

1 Il poursuit " Sans ce second élément, qui est comme l’enveloppe amusante, titillante, apéritive, du divin gâteau, le

premier élément serait indigestible, inappréciable, non adapté et non approprié à la nature humaine. Je défie qu’on

découvre un échantillon quelconque de beauté qui ne contienne pas ces deux éléments " in "Le Peintre de la vie

moderne", 1859, Charles BAUDELAIRE, Ecrits sur l’art, Paris, Le livre de poche, 1992, p. 509

Histoire des Arts XIXème siècle

Anne Dumonteil et Aline Palau-Gazé, Service Educatif du Musée Fabre, 2010 Page 2

Concrètement, les travaux d’HAUSSMANN se caractérisent par la ligne droite, ce que l’on a appelé au

XIXème siècle le "culte de l’axe". De grands boulevards et avenues sont percés pour relier les quartiers

entre eux, de nombreux bâtiments sont détruits pour laisser place à de nouvelles constructions qui

respectent des normes strictes en termes de hauteur et de style architectural, avec notamment une

uniformité des façades. L’immeuble de rapport et l’hôtel particulier s’imposent comme modèles de

référence avec un désir de rationalité et de cohérence d’ensemble. Parcs, jardins et squares sont

également aménagés afin de contribuer à l’impératif hygiéniste et à la nécessité d’un mieux vivre avec

des lieux dédiés au repos et à la promenade (Parc Montsouris ou Parc des Buttes-Chaumont dans Paris

intra muros et Bois de Vincennes et de Boulogne en périphérie).

Ci-dessus, vues de Paris montrant les transformations d’HAUSSMANN

A droite, une vue aérienne de la ville (quartier de l’Opéra) avec ses

grands boulevards.

Les maîtres mots de ce grand projet parisien sont, outre l’esthétique rationnelle et l’hygiène, la

perspective et l’unité. La Place de l’Etoile est le point d’orgue et la parfaite illustration de cette nouvelle

vision de la ville. Des églises sont également bâties ainsi que

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