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Que peuvent les mots contre les maux ?

Dissertation : Que peuvent les mots contre les maux ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2020  •  Dissertation  •  1 780 Mots (8 Pages)  •  2 441 Vues

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Problématique : Que peuvent les mots contre les maux ? Quand on parle des mots, l’idée principale qui vient à l’esprit est la langue. Cette dernière qui fait partie du langage. « Langage » est couramment employé pour tout code, tout échange d'information, depuis le chant des oiseaux jusqu'à la symbolique des fleurs, en passant par l'informatique ou la lecture des émotions sur le visage. Mais au sens strict, le langage est la faculté innée à échanger des signes, à en acquérir l'usage ou à en inventer, et à les associer dans des expressions ayant tout type de référence (choses, émotions, concepts, signes eux-mêmes, etc.) ; en cela, le langage humain a plus de fonctions qu'une simple communication signalant des faits ou des sentiments. En traitant le sujet, il semble que les mots sont un instrument, un outil qui peut apaiser l’Homme des maux et de la souffrance, qui ont un pouvoir contre ces derniers. En fait, les mots et les maux ne sont pas juste des homophones, il existe un lien implicite entre les deux. Les mots ont un pouvoir très efficace contre les maux. Mais au même temps, les maux peuvent être une conséquence causée par les mots, par les mots qui blessent, qui provoquent des Traumatisme psychologique pour certains. Que peuvent les mots contre les maux ? En analysant cette question, on trouve deux idées principales ; le pouvoir des mots, et que peut faire ce pouvoir contre les maux. D’abord, la question que vient à l’esprit est qu’ce que c’est le pouvoir des mots en réalité ? (1), cependant, est ce que ce pouvoir est capable d’apaiser les maux et la souffrance ? (2). L’origine des mots est très obscure, beaucoup ont supposé que des gestes techniques, des mimiques, des danses ont dû précéder l'invention du langage verbal. Pour Condillac, une pensée ne peut naître qu'après l'acquisition, sociale, de la notion de signe : la langue serait un outil dont l'usage rend intelligent. On ne peut d'ailleurs avoir aucun savoir de l'origine des langues. Comment les hommes auraient-ils pu fixer la signification des mots sans disposer déjà d'une langue ? Impossible qu'un contrat ait été conclu un beau jour, mais une convention peut s'installer peu à peu : le langage a dû se former, se transformer au fil du temps. Ainsi, Rousseau soutient que les noms communs (et les concepts) sont issus d'un processus supposant déjà le langage. Une structure que l’on peut décrire : des anthropologues tels Lévi-Strauss préfèrent assumer l'idée un peu mythique que l'entrée dans le langage a dû être un « saut » entre nature et culture, ce qui permet d'en décrire le fonctionnement en oubliant la question insoluble de son origine. De la même façon, Saussure choisit de privilégier l'étude du lien psychique, « interne » au signe, entre signifié et signifiant, là où on chercherait un lien direct entre un terme et une chose. Cela l'amène à penser une langue comme un tout fermé sur lui-même, comme une structure. La philosophie du langage ne peut cependant se résumer à la linguistique. Si le langage est un tout, tout n'est pas langage, et bien que les mots renvoient à des pensées avant de renvoyer aux choses, comme le dit Occam, une étude attentive de l'usage des signes en déjoue les pièges, grâce aux mises en garde nominalistes : les concepts n'existent pas ailleurs que dans la pensée, et plus largement, il ne suffit pas de l'avoir nommée pour qu'une chose existe. Le monde réel, fait de choses singulières, ne peut être congédié et remplacé par un monde verbal. C'est plutôt dans la sphère mentale que le langage exprime toute sa puissance, comme si la pensée était elle-même un « langage mental » antérieur à toute langue particulière. Les mots dans leur pouvoir symbolique ne sont pas des processus linguistiques neutres et impartiaux. Ils sont destinés à fabriquer une conscience collective soumise. Pour paraphraser le sociologue Pierre Bourdieu : « La langue est un instrument de pouvoir et de domination qui instrumentalisent des relations sociales et politiques ». « Des armes ou des mots, c’est pareil ! » Ces mots et expressions traversent notre quotidien. Ils nous ont été imposés depuis les années 80 avec la montée en force du discours néolibéral. Ce sont les mots du pouvoir qui modifient notre perception de la réalité et participent à notre acceptation des dominations. En quoi le mot permet-il une expression, une manifestation externe de ce qui est vécu, pensé, senti, imaginé par un sujet ? On remarque d’abord que le mot, et le langage en général conçu comme activité symbolique, a permis l’émergence et le développement de l’humanité. Plusieurs fonctions sont signalées : la fonction d’usage, la fonction de communication, la fonction magique (pensons aux rites religieux, aux représentations sacrées qui ont eu une immense influence), la fonction poétique (jouer avec les mots pour exprimer des états et mouvements intérieurs : poésie, littérature). Pour Sigmund Freud, la parole était à l'origine un charme, un acte magique, et elle a conservé encore beaucoup de son ancienne force. Par le biais de son travail sur l'inconscient, Freud a mis en évidence le pouvoir symbolique que peut avoir la parole. C'est sur cette force symbolique du langage que repose la cure psychanalytique. Saussure voit que le langage et le pansé sont liés, la langue est comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso. Le langage doit être compris selon le couple signifiant-signifié. Ainsi, il y a d'un côté le son, le mot, et de l'autre, ce qu'il représente, l'idée ou la chose. Pour Hobbes, la première fonction des mots a été de fixer nos pensées. Autrement dit, sans les mots, l'homme aurait été incapable de fixer sa pensée et donc de la prolonger et de la communiquer. En fait, pour illustrer « ce que peuvent les mots » : le pouvoir, c’est-à-dire la force qui s’exerce de l’extérieur sur un sujet, un pouvoir qui fixe les pensées – et la puissance, conçue comme potentialité, énergie, disposition active qui cherche à se manifester, à s’exprimer par le canal des mots. Ces deux dimensions coexistent sans doute. Le pouvoir des mots est énorme. Même si de nombreuses personnes disent qu’une image vaut plus que les mots, et même si dans certains cas, elles ont raison, il ne faut pas oublier que lorsque les mots sortent de notre bouche, ils ont de la valeur. C’est pourquoi le plus petit, le plus insignifiant des mots peut faire de gros dégâts en fonction des circonstances dans lesquelles se déroule la communication. On entend souvent que “une image vaut mille mots”. Mais, un mot renferme en lui-même un énorme pouvoir, et lorsqu’il s’accompagne d’autres mots, l’effet est alors décuplé. Voyons donc comment utiliser ce pouvoir en notre faveur, et comment avec les mots, on peut blesser les autres, obtenir quelque chose d’eux, ou encore les rendre heureux. La force des mots est telle que peu de mots suffisent pour provoquer une grande joie ou causer une grande tristesse. Souvent, il suffit d’une phrase pour valider une émotion, ou d’un court paragraphe pour toucher notre corde sensible. Qui n’a jamais eu un ami toxique ou manipulateur qui parvient, rien qu’avec les mots, à faire de nous ce qu’il veut, avec ou sans notre consentement ? Qui n’a jamais été le destinataire de mots emplis de colère, de ressentiment, de souffrance, de rejet ou de tristesse ? Qu’on le veuille ou non, les mots sont la forme de communication la plus utilisée. C’est un échange qui laisse des traces ; on se rappelle tous d’une de ces phrases qu’on nous a un jour adressée et qui nous a causé une grande souffrance, ou qui, au contraire, a égayé notre journée. Le pouvoir des mots n’est pas grand uniquement lorsqu’il s’agit de blesser ceux à qui ils sont adressés ; avec les mots, on peut également décrire des sentiments tels que le plaisir, la bonté, l’amour et la gratitude. En effet, on a créé certains des plus beaux mots du monde pour parler des choses qui nous plaisent : la beauté, l’amitié, la solidarité ou le charme qui nous entoure. Que serait l’amour sans les mots ? Y a-t-il quelque chose de plus beau que le fait de dire à la personne que vous aimez ce que vous ressentez pour elle, et qu’elle sache tout ce qu’elle représente pour vous ? Evidemment, le pouvoir des mots est si grand qu’il nous permet de dire aux autres à quel point notre vie est belle ; il s’agit probablement de l’un des meilleurs usages de ce pouvoir. En fait, la parole a un pouvoir créateur, abréactif, c’est-à-dire que le fait de « dire » a le même impact qu’une action. Quand je parle, j’agis. Les mots ont une véritable force d’action. C’est pourquoi en psychologie, la parole est un précieux outil, utilisé pour repousser les maux. Il arrive souvent que face à un drame, une souffrance, une épreuve, nous choisissions de nous « murer » dans le silence, pour tenter d’oublier. Car parler fait mal, cela nous fait en quelque sorte « revivre » la difficulté. Nous « préférons » oublier en nous taisant, en restant silencieux, comme si l’évènement n’avait jamais existé, ce que l’on appelle « le nier » en psychologie. C’est un moyen de se protéger, de ne pas trop souffrir. De là, des sages proposent l’interprétation suivante : C’est par le fait de parler de ses soucis que l’on en vient à les rabaisser. Les mots exprimés, verbalisés, prennent la place des maux, qui, bien souvent, restent enfouis en soi et causent beaucoup plus de souffrances, de dégâts, et peuvent blesser, abîmer et entacher notre relation avec notre entourage et nos proches. Pour conclure, la force des mots est puissante et la Parole est créatrice. La faculté du langage n’est pas juste communiquer ou échanger les informations. Mais l’on peut également soutenir que les mots ne sont que les vecteurs extérieurs de notre pensée, si l’on distingue, comme le fait Hobbes, un « discours mental » que nous menons à l’intérieur de nous-mêmes, et un « discours verbal », c’est-à-dire une extériorisation langagière de notre pensée. Les mots ont un énorme pouvoir. Ils peuvent être source de beauté, de poésie, de création, d’amour, de vie, de nourriture pour l’âme, de positivisme…La responsabilité, au travers de laquelle on exerce le pouvoir des mots, nous appartient. Utiliser ce pouvoir pour créer, construire, partager, caresser ou prendre les autres dans ses bras au lieu de le faire pour remercier, attaquer ou détruire, au fond, c’est une décision qui nous appartient ; soit on pratique, soit on censure.

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