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Commentaire de texte Jean Paul Sartre

Commentaire de texte : Commentaire de texte Jean Paul Sartre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Septembre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 422 Mots (10 Pages)  •  2 765 Vues

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L’extrait que nous allons étudier est un texte de Jean-Paul Sartre, philosophe et écrivain emblématique du mouvement de l’existentialisme, questionnant la liberté. Ce thème, souvent abordé dans l’histoire de la philosophie est sujet à de nombreux débats que l’auteur relate dans son texte : l’homme est-il réellement libre ou est-il soumis à des mécanismes de déterminisme qui réduise l’idée de liberté à n’être qu’une fiction ? L’incapacité de l’homme à se façonner lui-même est-elle la preuve de sa dépendance aux déterminismes sociaux ? Peut-on malgré tout assurer l’existence du libre-arbitre et de la volonté infinie ?  Notre liberté d’action est-elle vraiment limitée par des obstacles ou faut-il qu’il y ait résistance pour qu’il y ait liberté ? Jean-Paul Sartre, lui, soutient que la liberté existe, qu’elle est indéniable et irréfutable et que c’est grâce à celle-ci que nous déterminons notre existence et nos limites. Pour démontrer cette idée, le philosophe s’applique à exposer dans un premier temps la thèse du déterminisme, niant l’existence de la liberté, et son principal argument qu’est l’adversité, c’est à dire l’impuissance humaine à se changer soi-même ou sa situation. Le déterminisme soutient l’idée que l’homme serait en permanence confronté à des obstacles, des limites qui l’empêcheraient d’exercer ses choix librement et serait alors en proie à des mécanismes de soumission. L’auteur réfute par la suite cette thèse pour exposer sa propre vision des choses, l’existence indéniable de la liberté. Pour cela il prend appui sur les propos d’une figure emblématique de la philosophie, Descartes, partisan de la liberté des hommes avant de critiquer l’argument de l’adversité, il soutient alors que ce n’est pas nos limites qui déterminent notre champs d’actions, mais bien nos actions (et donc notre liberté d’action) qui déterminent où sont nos limites.

Dans les cinq premières lignes du texte, l’auteur annonce la thèse déterministe qui consiste à nier l’existence de la liberté humaine et l’attribue au « bon sens », généralement définit comme la capacité à bien juger, à avoir une opinion pertinente sur un sujet. Descartes disait que « le bon sens est la chose la mieux partagée », il sous entend par là que le bon sens est universel et partagé par tous les hommes. Ce bon sens utilise donc un argument essentiel contre la liberté : l’adversité, ou le principe d’impuissance. Les déterministes s’appuient sur le constat suivant : si nous ne pouvons changer ni ce que nous sommes, ni notre situation, à quel titre sommes-nous réellement libres? Peut-on parler de liberté absolu si nous sommes soumis à des éléments dont nous ne sommes pas maître qui conditionnent notre existence ? C’est sur ce principe que s’appuient les déterministes pour nier l’existence de la liberté. En effet si on définit la liberté absolue comme la possibilité de se donner soi-même ses propres choix, ses propres règles, d’être autonome donc à la fois d’avoir une pure liberté d’action (être indépendant) et une pure liberté de choix (libre-arbitre), l’impuissance à changer sa propre situation engendrerai donc à la foi une limite dans notre champs d’action qui atténuerait notre indépendance, mais aussi une limite de notre libre-arbitre en limitant nos choix.  En effet les êtres humains ne choisissent pas leurs conditions qui sont déterminées par la nature : on ne choisit ni sa famille, ni son pays, ni la qualité de son système immunitaire comme le montre l’énumération des situations auxquelles les hommes ne peuvent échapper et qui déterminent un aspect conséquent de ces derniers puisqu’ils seront tout au long de leur vie, les raisons inconscientes de leurs choix. Nous sommes par exemple déterminés par la génétique qui détermine notre physique et qu’il nous est impossible de changer.  ( TROUVER PREUVE SCIENTIFIQUE + démonstration logique)

Sartre continue ensuite d’exposer la thèse du déterminisme, en expliquant que selon cette dernière, l’homme ne se conditionne pas lui-même mais est déjà conditionné par la nature, par sa situation familiale ou encore son vécu. Ainsi l’homme ne pourrait être libre, puisque perpétuellement influencé par des éléments extérieurs dont il n’est pas maitre. L’homme serait en fait conditionné par le milieu dans lequel il évolue car il ferait des conditions extérieures que sont sa langue, ses habitudes ou son lieu de vie une partie intégrante de sa personne, et serait déterminé à en suivre certains principes, ce qui serait donc facteur d’un pur déroulement logique, il serait alors privé de toute liberté et soumis à l’inéluctabilité de l’histoire. Ainsi Pierre Bourdieu montrait qu’un enfant d’une famille en situation précaire était bien plus exposé aux risques d’être dans la même situation en grandissant car il grandira dans un logement précaire avec de mauvaises conditions pour travailler, il sera davantage exposé au risque d’échec ou de décrochage scolaire et sera donc plus exposé au chômage et à la précarité, qu’un enfant issu d’une famille aisée, qui aura disposé d’un logement favorable à l’apprentissage, d’un capital culturel valorisé à l’école, et d’un capital social qui favorisera son entrée dans le monde du travail. De cette manière les enfants en entrant dans le système scolaire pensent avoir la liberté de réussir ou non, et que leur réussite scolaire ne dépend que d’eux, tandis qu’ils ignorent simplement les causes de leur évolution. C’est en soutenant cette logique que Spinoza disait que « Les hommes se trompent quand ils se croient libres, car cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes qui les déterminent. ». En supposant que chaque phénomène est déterminé par une cause précise, et que le phénomène ne peut exister sans l’existence préalable de cette cause, les hommes ne peuvent être libre qu’en ayant pleinement conscience des causes qui déterminent leurs choix. Or l’homme est souvent persuadé que sa raison seule est responsable de ses choix, bon ou mauvais. La liberté humaine ne pourrait donc exister, qu’à la connaissance précise des causes engendrant un phénomène. La connaissance absolue des causes de chaque phénomène est nommé "le modèle du démon de Laplace ": si une intelligence connaissait la position de chaque particule de l’univers ainsi que l’ensemble des lois de la nature, elle pourrait en déduire tout le passé, le présent et le futur cela supprimerait donc la théorie de l’impuissance. Cependant cette situation n’ayant jusqu’ici jamais vu le jour, les thèses déterministes sont assez solides pour nier l’existence de la liberté.

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