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Tirade de Sganarelle

Fiche de lecture : Tirade de Sganarelle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2018  •  Fiche de lecture  •  1 231 Mots (5 Pages)  •  1 037 Vues

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  1. Un discours moral

Dans un 1er temps, la tirade de Sganarelle comporte un discours moral. D’abord l’indignation du valet est transparente dès le début du texte.

  1. L’indignation

La tirade s’ouvre sur une injonction « O ciel » qui marque la stupéfaction de Sganarelle : il prend le Ciel à témoin.

On remarque que le terme "hypocrite" est associé à des termes péjoratifs et à des tournures hyperboliques « il ne vous manquait plus que » : il s’agit d’une restriction  « achever en tout point » « abominations ». Il s’agit du couronnement de la carrière de méchanceté de Dom Juan.

On mesure l’indignation de Sganarelle ici en connaissant sa couardise. C’est l’excès d’indignation qui le pousse à ce courage comme l’indique le verbe « m’emporte ». Son devoir l’emporte sur sa poltronnerie. Sganarelle veut s’emparer de la parole cad prendre le pouvoir et affronter son maître dans une joute intellectuelle.

Le champ lexical de le prise de parole : "parler", "décharge mon cœur", "je vous dise". L'expression de la nécessité : "je ne puis m'empêcher", "il faut que"," je dois l’indignation le mène à attaquer explicitement son maitre « qui n’a pas de loi vit en bête brute »        

  1. Un discours à tonalité morale

Les procédés d'écriture propres au discours moral.
Un discours à tonalité morale : encadré par "ciel" et "diables" + un champ lexical à connotation morale. « je dois, fidele, mon devoir »= champ lexical du devoir
le discours comporte des phrase brèves, minimales à la structure simple

 (S+V+Compl.) ; les noms sont déterminés par des déterminants définis au pluriel ou au singulier à valeur généralisatrice « les jeunes, les vieux, les orages, les richesses, les paroles,…» ; les verbes au présent de vérité générale.

Sganarelle accepte le risque qu'il y a à parler et à s'opposer à son maître.
Le "valet fidèle" se sent investi du devoir de corriger l'immoralité de son maître quoiqu'il lui en coûte : gradation des impératifs : "faites... battez... assommez... tuez." C’est une véritable exigence de morale : il est prêt à risquer la mort pour Dom Juan. Il se présente comme l’ultime occasion pour Dom Juan de sauver son âme.

  1. Un discours didactique

« Sachez, Monsieur » : "Sachez, Monsieur" introduit un discours à caractère didactique : une leçon de morale au ton sentencieux. c’est Sganarelle qui détient le savoir et Dom  Juan doit être attentif. Sa composition obéit à une logique formelle ; les premières lignes introduisent le raisonnement par un exposé des faits : le constat de l'immoralité. Le corps du raisonnement, appuyé sur des exemples donne les raisons de changer d'attitude. Le "par conséquent" souligne l'aboutissement avec l'indication menaçante du châtiment.

Il fait recours à des proverbes « tant va la cruche à l’eau, qu’enfin elle se brise » : (structure binaire + présent intemporel) exprimant une sagesse populaire : Dom Juan exagère et il va payer le prix de son comportement. Il s’agit d’une mise en garde de Dom Juan.        

« les bons préceptes valent mieux que les belles paroles » : une opposition entre les « belles paroles » (Dom Juan) et « les bons préceptes » (Sganarelle). Dom Juan a la maîtrise de la parole mais il est libertin alors que Sganarelle ne sait pas bien parler mais il a une morale.        

Le valet s’apparente à une porte parole qui vient avertir. Plusieurs avertissements (évocation du naufrage+damnation « vous serez damné à tous les diables »        

  1. Un discours burlesque
  1. Une structure incohérente

Hypertrophie de la partie centrale du "raisonnement" :

- Une suite de propositions juxtaposées (parataxe) ; aucun lien logique ; de simples reprise lexicales : le dernier mot de chaque maxime est repris au début de la suivante. Le discours de Sganarelle se présente comme une longue série de causes de damnation : 27 propositions qui sont présentées comme des causes puisqu’elles sont articulées à la fin par la locution adverbiale « par conséquent ». Pourtant, loin s’en faut, qu’on les lise comme des causes.

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