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Correction du commentaire : la tirade de Créon, extrait d'Antigone d'Anouilh

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Par   •  2 Mai 2012  •  503 Mots (3 Pages)  •  4 988 Vues

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Correction du commentaire : la tirade de Créon,

extrait d'Antigone, d'Anouilh

Introduction :

[présentation de l'auteur et de l’œuvre] Anouilh (1910-1987) a connu un grand succès, en 1944, lorsqu'il a fait jouer Antigone , une de ses « pièces noires » où il présente sa vision pessimiste de la condition humaine. Les personnages et la situation sont inspirés de la mythologie grecque et de la pièce de Sophocle: la petite Antigone veut enfreindre la loi en ensevelissant son frère, traître à l’État. Son oncle Créon, roi de Thèbes va devoir la faire exécuter.

[Caractérisation du passage]. Un des passages qui a le plus troublé les spectateurs de 1944 est la confrontation entre ces deux personnages, et notamment la tirade de Créon, où il présente sa conception du pouvoir à l'aide d’un apologue, à visée argumentative. Le texte est frappant par son lyrisme et son ton véhément.

[Projet et axes] Nous essaierons de montrer quels sont les objectifs de cette tirade, en dissociant ceux du personnage, Créon, qui cherche essentiellement à amener Antigone à renoncer à son projet, et ceux de l’auteur, Anouilh, qui veut faire réfléchir les Français sur la situation de la France en 1944.

Axe 1 : les objectifs de Créon

1. Se justifier, en montrant les contraintes du métier de roi

a. Créon cherche à faire « comprendre » le problème à Antigone (ce verbe est utilisé 2 fois, au début et à la fin de la tirade). Il s'adresse donc à son intelligence et à sa raison, il cherche à la convaincre que sa propre position se justifie pleinement.

b. sa thèse : le rôle d'un dirigeant est difficile en période de crise, lorsqu'il s'agit de remettre de l'ordre dans le pays et de faire respecter les lois. Il faut bien que quelqu'un « mène la barque » dans la tempête, sous peine de naufrage. Cette métaphore assimile le roi au capitaine d'un navire. Un abondant champ lexical du bateau parcourt toute sa tirade et forme une métaphore filée : barque, eau, gouvernail, équipage, cale, radeau, mât, vent, voiles, vague, pont, barre, bateau. Le capitaine est alors parfois amené à prendre des mesures impopulaires, voire inhumaines, et à sanctionner les mutins, à « tirer dans le tas, sur le premier qui s'avance », car l'intérêt collectif passe avant l'intérêt individuel. « Cela n'a pas de nom », « la chose qui tombe dans le groupe n'a pas de nom » : l'utilisation de « cela » et de « chose », associé à la quadruple répétition de « pas de nom » insiste sur le caractère terrible et inhumain des sentences que le Roi est obligé de prononcer alors, et que Créon va devoir appliquer à Antigone, sa propre nièce, si elle persiste dans son attitude. Elle non plus n'aura alors « plus de nom ».

Le Roi doit agir dans l'urgence et n'a « pas le temps » de tergiverser. Il doit s'oublier lui-même, se mettre entièrement au service de la collectivité : « Et toi non plus, tu n'as plus de nom, cramponné à la barre. »

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