Olympe de Gouges Féministe Humaniste

Dans le blog du Nouvel Observateur Féministes en tous genres (aujourd’hui fermé), Olivier Blanc, biographe d’Olympe de Gouges, avait écrit en 2013 un article intitulé : « Olympe de Gouges : une féministe, une humaniste, une femme politique ». En quoi ces caractérisations correspondent-elles à votre lecture de la DDFC ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur votre lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, les textes étudiés dans le cadre du parcours associé et votre culture personnelle.

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« Liberté, Égalité, Fraternité » : la devise de la Vème République Française, héritage direct de la Révolution initiée en 1789, pourrait à elle seule illustrer la vie, le combat, les valeurs d’Olympe de Gouges.

Cette femme de passion et de convictions, longtemps maintenue dans l’oubli collectif, est aujourd’hui légitimement reconnue comme étant l’une des grandes figures de ce tournant historique que fut la Révolution française. Femme de lettres, elle est aujourd’hui considérée comme pionnière du féminisme. En 2013, dans le blog du « Nouvel observateur féministes en tous genres », son biographe Olivier Blanc la définissait ainsi comme « une féministe, une humaniste, une femme politique ». Olympe de Gouges peut elle être ainsi caractérisée à la lecture de son texte le plus célèbre, la « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne » publié en 1791 en écho à la déclaration célébrant l’Homme et le Citoyen ?

Nous verrons dans un premier temps dans quelle mesure cette femme s’engagea dans un combat pour la liberté, voire les libertés en tant que femme politique , puis comment Olympe de Gouges combattit pour revendiquer l’égalité tout d’abord des sexes, puis démontra son caractère profondément humaniste en militant pour la fraternité, en allant jusqu’à la mort sous la lame de la guillotine pour ses convictions et ses prises de position.

Olympe de Gouges n’avait pas attendu qu’éclate la Révolution Française pour s’investir dans la vie publique, par exemple par son investissement dans des salons et par la publication de feuillets d’opinion. Pas plus qu’elle n’avait attendu pour prétendre à jouer un rôle politique que pourtant les hommes lui refusaient du fait de sa condition de femme : dans on ouvrage « Projets utiles et salutaires » de 1789, elle proposait déjà de multiples réformes fiscales ou judiciaires (formation d’un tribunal criminel) par exemple.

Dans le contexte de la Révolution, Olympe de Gouges s’était enflammée et avait notamment collaboré à la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Elle proposait également la rédaction d’une constitution, puisque « La Nation étant définie comme « la réunion de la femme et de l’homme » (article 3), elle concluait que « la Constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la nation n’a pas coopéré à sa rédaction ». Déjà à l’attention des États Généraux en 1789 elle avait adressé un texte fort en questionnant : « Que sait-on si une femme ne vaut pas un homme en politique » ?

C’est pour cette raison qu’Olympe de Gouges dans la Déclaration des droits de la femme affirmait par exemple que toute femme devait pouvoir être électrice et éligible, puisque participant à la vie de la nation par ses contributions, puisque pouvant être poursuivie et condamnée par un tribunal. Ce n’est pourtant qu’au sortir de la seconde guerre mondiale le 29 avril 1945 que les femmes obtiendront enfin le droit de vote le 29 avril 1945 éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.

« La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ». C’est d’ailleurs par ironie sur la base de ses écrits et prises de position politiques (dont le texte « les trois Urnes ») qu’elle fut jugée par un tribunal révolutionnaire qui lui reprochèrent pêle-mêle d’être proche des Girondins, lesquels venaient d’être arrêtés, mais également d’avoir pris la défense de Louis XVI (« Olympe de Gouges défenseur officieux de Louis Capet ») et de Marie Antoinette, ce qui la mena à l’échafaud en 1793, elle qui avait la peine de mort en horreur.

Investie pleinement dans la vie de son pays, Olympe de Gouges a toujours courageusement pris position, malgré les critiques, les moqueries et les risques encourus. C’est pourtant jusqu’au dernier souffle qu’Olympe de Gouges restera attachée à la liberté, d’expression notamment, puisqu’elle écrira depuis sa prison « une patriote persécutée ».

Olympe de Gouges est aujourd’hui reconnue comme ayant été précurseur de la cause féministe, alors même que ce terme n’est apparu qu’au XIXème siècle. Le féminisme est un mouvement visant à défendre et promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes.

En ce sens l’autrice peut effectivement être qualifiée de féministe : la « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne » revendiquait sans équivoque l’égalité des droits des femmes sur tous les plans, tant juridique, que politique, électoral, sociétal. En effet, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à laquelle Olympe de Gouges a pourtant contribué, exclut sciemment la place de la femme dans la société, la vie publique et continue à la reléguer comme un être de devoirs mais non de droits.

Convaincue que la parole est une arme, elle entreprit en introduction d’haranguer les hommes (« homme, es-tu capable ? ») et s’appuya sur l’étude du monde animal et végétal pour démontrer que l’oppression et la domination masculine séculaires

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