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Les fausses confidences acte II scene 10

Commentaire de texte : Les fausses confidences acte II scene 10. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  940 Mots (4 Pages)  •  5 402 Vues

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Les Fausses Confidences, Marivaux – 2ème extrait

        Nicolas Carlet, plus connu sous le nom de Marivaux est un auteur du XVIIIe siècle. A Paris, il étudie le droit et commence à fréquenter les salons littéraires, notamment celui de Mme de Lambert, où il rencontre le philosophe Fontenelle. Alors que la querelle des Anciens et des Modernes occupe les esprits, Marivaux rejette l’imitation des Anciens et commence à écrire des romans, puis des textes parodiques. Il épouse Colombe Bollogne, fille d’un riche avocat. Ruiné par le système de Law, il se consacre entièrement à la littérature. Par la suite, il va s’adonner à des essais sous forme de journaux. Marivaux ne se rattache à aucun mouvement littéraire mais fait revivre dans ses pièces les manières du siècle précédent. Dans ses œuvres, Marivaux renouvelle la comédie grâce à une réflexion approfondie sur l’homme et sur l’amour, notamment sur la naissance et le développement du sentiment amoureux. Sa subtile approche littéraire de l’amour, proche de la conversation mondaine et pleine de rebondissements, donnera son nom au marivaudage. En évoquant le sentiment amoureux, les conditions sociales et la vérité, il offre une réflexion sur les préjugés et la hiérarchie sociale. Les Fausses Confidences est une comédie en prose et en trois actes. Dorante est un jeune bourgeois honnête, mais ruiné. Il est engagé comme intendant par la riche Araminte, qu’il aime en secret. Le valet Dubois orchestre leur union amoureuse par une série de fausses confidences.

        Dans cet extrait, nous assistions à une querelle entre les deux valets Dubois et Arlequin au sujet d’un portait d’Araminte. Cette scène farcesque à la tonalité comique expose un nouveau stratagème. En quoi cette querelle révèle-t-elle le génie de Dubois ?

        *Lecture expressive*

        Dans un premier temps, de la ligne 20 à la ligne 35, nous verrons l’organisation de la querelle par Dubois. Puis, dans un second temps, de la ligne 36 à la ligne 42, nous assisterons à la réussite du stratagème.

        Revenons au premier mouvement. L’extrait s’ouvre avec deux phrases emphatiques « c’est par pure colère que j’ai fait cette menace » et « voici la cause de la dispute », Dubois cherche à justifier son acte en insistant sur des termes forts. Cette querelle est théâtralisée et Dubois n’est en aucun cas naturel L’apostrophe « Madame » apporte du zèle à l’intérieur de son discours. Le verbe de perception « j’ai vu » apporte un témoignage tandis que l’adverbe modalisateur « par hasard » apporte un registre ironique à la scène en faisant douter de la sincérité. Dubois improvise et ne fait rien sans conséquences. Il avoue publiquement l’objet de cette dispute par la périphrase : « un tableau où Madame est peinte ». Les lignes 23 et 24 offrent trois propositions subordonnées conjonctives complétives avec une anaphore sur le « qu’il », qui contribue à la gradation du devenir de ce tableau. Les trois verbes d’action offrent de nouveau du zèle à ce discours. De plus, ce rythme ternaire cherche à convaincre sur l’immoralité de ce portrait. Cette réplique est trop soutenue sortant de la bouche d’un valet. La locution conjonctive «  de sorte que » joint la cause à la conséquence, aux actes de Dubois. Ce dernier qualifie Arlequin par la périphrase « butor », un oiseau des marécages, face à la grossièreté de ce valet apportant un comique de mots à la scène. Le participe passé « battus » vient clore le champ lexical de la violence présent depuis le début de cet extrait : « pure colère », « menace », « dispute » qui offre un comique de gestes à cette scène farcesque. L’exagération de l’éloquence de Dubois enrichit ce discours sonnant déjà faux. Ensuite, Arlequin devient l’adjuvant de Dubois et loue le tableau qu’il définit de « tout à fait gracieux ». Cela peut insinuer un portrait d’une Araminte légèrement vêtue. Il ajoute que son maître le « considérait », paroles qui servent à l’amour que porte Dorante pour Araminte. L’intérêt porté à ce tableau est souligné par l’accumulation à la ligne 28, intérêt quelque peu dérangeant pour Dorante après avoir été rendu public. A son tour, Arlequin insulte son égal valet, Dubois, et le traitant de « brutal ». Arlequin, dans sa naïveté fait l’éloge de Dorante par la périphrase « honnête homme », le gratifiant encore une fois publiquement et soulignant les comiques. La phrase injonctive « Voyez la malice ! » souligne une fois de plus le différend entre les deux valets qui n’ont pas la même vision de cet acte. L’antithèse lignes 31 et 32 vient contraster fortement ce portrait face au reste du décor. Ces dernières paroles d’Arlequin sont construites avec deux phrases injonctives « Ote-lui » et « laisse-lui ». Ce valet naïf finit en insultant une dernière fois Dubois d’ « animal », chose quelque peu exagérée vis-à-vis de la situation. Dubois répète son zèle par les pronoms personnels toniques « moi » et « je ». Aux lignes 34 et 35, Dubois affirme par un futur de certitude mêlé à une anaphore en « que » qu’il détachera ce tableau quoi qu’il arrive et que c’est le souhait de Madame. Encore une fois, Dubois apparaît comme le meneur de jeu, et va même jusqu’à évoquer la volonté d’Araminte. Ce valet mène donc ses manigances en profitant peu à peu des situations dans lesquelles il se trouve, tout en ayant un contrôle quasi absolu des événements.

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