LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Lecture linéaire de la Princesse de Clèves

Fiche de lecture : Lecture linéaire de la Princesse de Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2022  •  Fiche de lecture  •  789 Mots (4 Pages)  •  461 Vues

Page 1 sur 4

La Princesse de Clèves : éclairage pour la lecture linéaire 3

        Les 2 extraits précédemment étudiés (le portrait initial, la scène du bal) mettaient en lumière une héroïne regardée, observée et dirigée. + objet que sujet : dirigée par une éducation rigoureuse, regardée par la cour et les différents soupirants, dirigée dans le jeu amoureux.

        Pression, omniprésence, du milieu aristocratique et de ses codes aussi envahissants qu'ambivalents.

        La Princesse de Clèves est encore une héroïne regardée dans l'intrigue amoureuse : Nemours l'observe à son insu, l'écoute à son insu et les scènes de voyeurisme font du personnage de Mme de Clèves un être souvent soumis à une histoire qu'elle ne maîtrise pas.

        4 occurrences des regards à la dérobée :

  • le vol du tableau (c'est la Princesse qui surprend Nemours)
  • l'aveu dans le kiosque
  • Mme de Clèves devant le tableau / la scène du ruban
  • Nemours habite face à la cour de Mme de Clèves devenue veuve. Cependant la princesse le croise, dans un jardin, sans qu'il la reconnaisse.

        En même temps qu'elle est observée, en le sachant ou à son insu, Mme de Clèves se fait l'  « analyste » de ses sentiments et le roman accorde une place grandissante aux débats intérieurs, comme dans cet extrait qui précède l'aveu au prince de Clèves (p. 139).

        L'extrait fait suite à la résolution du quiproquo autour de la lettre de Mme de Thémines, écrite par le vidame qui doit se cacher de la Reine, lettre que Mme de Clèves pensait écrite par Nemours. Les 3 protagonistes ont réparé les malentendus et passé quelques heures à produire un faux pour la Reine.

        Moment d'euphorie amoureuse mais chez l'héroïne très morale, suivi d'un débat de conscience, d'un retour de la raison, contre la passion – thème classique par excellence, qui occupe les moralistes comme les dramaturges.

        

        3 mouvements : la jalousie / Le débat intérieur / la résolution = structure dramatisée de l'extrait.

        Une introspection :

  • Un monologue intérieur dans lequel Mme de Clèves fait état d'un sentiment nouveau : la jalousie. L'emploi du plus-que-parfait, associé à la locution adverbiale « jusqu'alors », exprime la rupture entre 2 périodes : celle de l'amour qu'on s'efforce de refouler / celle de la jalousie. Valeur d'achèvement du plus-que-parfait (aspect). Une longue phrase, avec une conjonction de coordination (« et ») exprime le mouvement de l'analyse intérieure.
  • + la négation (point grammaire) : dans le lexique : « ignorer » (antonyme) - « inquiétudes » - dans la syntaxe : « ne...que » =  une restriction - « n'...point » = double négation, négation totale.

> Ces indices grammaticaux entrent dans les procédés qui expriment une révolution intérieure.

  • Proposition subordonnée circonstancielle d'opposition, introduite par « quoique » + subjonctif (point grammaire). Mme de Clèves souligne ainsi son intranquillité.
  • Etat d'inquiétude exprimé par l'hyperbole « mortelles » et la répétition des mots « défiance et jalousie ».
  • Doutes.
  • Verbe d'opinion : « elle trouva... » : mécanique de l'analyse en place / Combats entre le sentiment amoureux qui s'affirme avec ses déclinaisons, notamment la jalousie, et la tentative de reconquête de la raison : recherche de motifs objectifs de doutes.
  • Passage au discours direct marqué par la succession de phrases interrogatives et l'anaphore de « veux-je... ». Interrogations directes totales marquées par les ? Et l'inversion (soutenue) sujet verbe (point grammaire).
  • Elan de passion mais maîtrise du raisonnement : tous les protagonistes sont considérés, toutes les manifestations de la douleur sont envisagées = lucidité, clairvoyance.
  • Hyperboles : « cruels », « mortelles ». Lexique mortifère qui relève d'une mise en garde des dangers de l'amour, en écho à l'éducation reçue, dans le sillage de la catharsis qui préoccupe l'art classique.
  • Amour = bataille : « je suis vaincue »: oscillation force/faiblesse. Phrase qui peut être lue comme la définition du tragique.
  • L'inconséquence, le combat perdu entre la passion et le devoir s'expriment par des antithèses : hier/aujourd'hui - + chiasme  « je pensai hier... je résolus hier ».
  • Résolutions: départ et aveu > fin de l'extrait : avertissement, dimension proleptique. Tension dramatique : les questions sont laissées en suspens, sans réponse. La seule arme (que le lecteur devine inefficace ) : l'éloignement.

Un extrait marqué par la précision de l'analyse psychologique. Discours rapportés = dilemme du personnage aux accents raciniens.

...

Télécharger au format  txt (4.6 Kb)   pdf (42.7 Kb)   docx (8.9 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com