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Lecture linéaire Princesse de Clèves

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Par   •  2 Août 2021  •  Commentaire de texte  •  2 563 Mots (11 Pages)  •  1 056 Vues

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OBJECTIFS : Entrée dans l’œuvre par le personnage principal.

Portrait de Mlle de Chartres. Découvrir l'écriture de Mme de Lafayette.

 SUPPORT : Extrait n°1 → Le portrait de l’héroïne

Introduction

  Cet extrait se situe au début de l’œuvre mais le portrait de l’héroïne et sa présentation sont retardés. En effet, durant de longues pages, la narratrice présente la cour d'Henri II et ses principaux acteurs ainsi que les intrigues qui les concernent de manière très élogieuse. Les Duc de Nemours, personnage principal a été présenté quelques pages plus haut. Ainsi, la place de ce portrait est stratégique puisque Mlle de Chartres est présentée en dernier ce qui est une façon de suggérer son importance tout en ménageant l'intérêt du lecteur. Ce passage se caractérise par une description plutôt originale de l’héroïne puisque l'on remarque qu'une large part du portrait est consacrée à l'éducation du personnage, donc à sa dimension morale. L'auteur met ainsi en évidence le thème majeur de son roman.

 [Lecture]

Structure du passage : place réduite des éléments traditionnels du portrait ( au début et à la fin du passage ). Place centrale de l’éducation et du personnage qui a dirigé cette éducation, Mme de Chartres. Technique du portrait = place de la mère dans cet extrait

Mouvements du texte :

1. Présentation d'un personnage d'emblée montré comme exceptionnel

 2. Naissance et explication de son éducation morale

 3. Mlle de Chartres présentée comme un bon parti

 Problématique(s) : En quoi le portrait de l’héroïne pose les fondations de l'intrigue romanesque ? Comment le portrait de l’héroïne met-il son individualité au centre de l'attention ?

* vocabulaire* maison : lignée, famille

 galanterie : élégance de l'esprit et des manières qui visent à séduire.

 éclat : brillance, magnificence, prestige

défiance de soi-même : se méfier de soi-même, se remettre en question, se modérer.

Explication

Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France.

1er mouvement : un personnage exceptionnel

Mme de La Fayette ne livre pas d’entrée le nom de l’héroïne. Le portrait débute par une sorte d’énigme, l’apparition d’une inconnue dans le microcosme de la cour.

  Mme de Lafayette fait ressortir le caractère exceptionnel de son personnage à travers la tournure impersonnelle « Il parut alors une beauté » qui marque une rupture dans le récit par la présence du passé simple et permet de retarder l'identité de cette personne encore désignée à travers la métonymie « une beauté ». Elle insiste tout d'abord sur ses qualités esthétiques, on le remarque à travers l'incise qui apporte une retouche corrective (épanorthose) à valeur hyperbolique : « beauté parfaite ». Toutefois sa beauté n'est jamais explicitée. Le vocabulaire reste évasif, général.

→ En outre, les hyperboles telles « les yeux de tout le monde », « si accoutumé à voir de belles personnes » s'enchaînent pour mettre en valeur le personnage mais traduit aussi l'importance de l'apparence à la cour par le champ lexical du regard « yeux », « admiration », « voir ». → Enfin, la narratrice fait état de sa filiation « de la même maison que le Vidame de Chartres » et la présente comme un parti fort enviable par l'hyperbole « une des plus grandes héritières de France ». Le rapprochement avec son oncle montre aussi les alliances qui se profilent. D'avance elle sera détestée de la maîtresse du roi.

Le présent et l’indéfini « on » (« on doit croire » ligne1 indiquent la présence discrète du narrateur + « on n’a jamais vu » fin du texte 

Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.

2e mouvement : une solide éducation morale

 → Mme de Chartres est présentée assez précisément et vient interrompre le portrait qui est effectué de sa fille. On comprend alors que c'est à travers l'éducation que la jeune femme a reçu qu'elle est présentée. Ainsi,l'absence du père est évoquée mais très rapidement si bien que l'on comprend que Mme de Chartres s'est faite toute seule et a vécu plus librement que les autres femmes de son entourage mais loin de la cour ainsi qu'en témoigne l'expression de sens négatif  « sans revenir à la cour ». Très vite elle est qualifiée par l'hyperbole « la vertu et le mérite étaient extraordinaires » . Son éloignement de la cour est justifié par le temps qu'elle a accordé à l'éducation de sa fille. L'expression « avait donné ses soins » fait ressortir l'abnégation de cette femme et participe à la mettre en valeur. Elle se caractérise comme une femme indépendante, solide et austère. Tandis que Mme de Chartres est le sujet de presque tous les verbes, sa fille, simple réceptacle de la parole insistante de sa mère, semble au contraire absente d’un texte qui lui est consacré.

→ L'éducation de Mme de Chartres est présentée comme complète ainsi que l'indique la corrélation dans la phrase «mais […] pas seulement […] aussi » . Ainsi, « esprit », « beauté » et « vertu » sont présentés comme des piliers éducatifs. A noter que le substantif « vertu » est un terme clé car il met l'accent sur les qualités morales, la force avec laquelle l'individu tend au bien.

Elle développe ensuite l’antithèse entre vertu et amour

Vertu

amour

« tranquillité », « éclat », « élévation », termes propres à séduire une âme d’élite : elle veut inspirer à sa fille l’amour de la vertu (« amour de la vertu », « aimable »)

- clé du bonheur = « aimer son mari et en être aimé »

« les malheurs domestiques » pour qui a des liaisons amoureuses

- « infidélité », «  tromperies », «  malheurs » = l’amour est dangereux

La vertu est aussi un maître exigeant  pour une âme passionnée : « elle lui faisait voir combien il était difficile de conserver cette vertu”.

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