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Lecture analytique de Candide, chapitre 1

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Par   •  3 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  2 674 Vues

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Séance 4 : Chapitre 1 : Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui

 Objectif : Les caractéristiques de l’incipit

 Problématique : Comment Voltaire parodie-t-il les codes de l’incipit du conte pour proposer une satire philosophique et sociale ?

VOLTAIRE, Candide ; Chapitre 1 : « Il y avait [...] baronnes possibles »

- Vous vous demanderez comment les éléments mis en place dans le ch.1 sont exploités dans le reste de l’oeuvre.

- Quels éléments de cet incipit indiquent un renouvellement du conte ?

- Quels sont les éléments caractéristiques du conte et comment l’auteur les emploie-t-il ?

- Quelles sont les cibles de Voltaire dans ce chapitre ?

- Quelles sont les cibles de Voltaire dans ce chapitre ? Par quels procédés parvient-il à une dénonciation ?

- En quoi ce texte est-il le début d’un conte satirique ?

- En quoi cet extrait permet-il de justifier l’appartenance de l’oeuvre au genre du conte philosophique ?

- En quoi peut-on dire que ce début de chapitre se rattache au conte ? En quoi s’en distingue-t-il ?

I) L’univers du conte

Tout d’abord, l’incipit met en avant un univers du conte traditionnel

1) Un monde idyllique et idéal

- La formule inaugurale « il y avait » fait référence au connecteur générique du conte « il était une fois »

- La présence de nombreux superlatifs comme « les mœurs les plus douces » « un des plus puissants » « un très beau château » est caractéristique du conte

- De même, le texte est envahi par une caractérisation positive qui passe par la multiplication d’adjectifs mélioratifs comme « droit » « une très grande considération » « respectable »

- La trame amoureuse : Candide et Cunégonde

2) Le cadre

- Les lieux sont dignes d’un conte de fée, le récit débute dans un pays peu connu et de fait mystérieux « la Wesphalie ». De même, il se déroule dans un château, lieu emblématique du conte.

- Voltaire choisit l’intemporalité propre à l’univers du conte, et l’absence de précision pour plus d’irréalité. L’univers est clos et permet de placer une philosophie au centre de ce microcosme.

- Le temps de la description du conte, l’imparfait

3) Les personnages

- Ils sont assez peu décrits et se résument à une caractéristique principale, ce qui les rapproche des personnages de conte qui sont réduits à des types

- Les personnages sont présentés successivement selon un ordre d’entrée en scène :

• Candide : signifie innocent, naïf, pur. Il constitue l’élément du 1er paragraphe et le narrateur met l’accent sur la correspondance qui existe entre son aspect extérieur « physionomie », son caractère « les mœurs les plus douces », ses qualités intérieures « jugement assez droit » « esprit le plus simple » et le choix de son nom. L’ambiguïté de certains termes comme « simple » suggère à la fois la naïveté et la modestie. On apprend aussi sa généalogie. Enfin, ce personnage s’inscrit dans la tradition des jeunes héros orphelins.

• Le baron : Sa présentation insiste sur le pouvoir « un des plus puissants » et sur des signes extérieurs de richesse « tapisserie » « meute » « piqueurs »

• La baronne : On ne retient d’elle que son volume « 350 livres » (175kg), elle apparaît ensuite comme une excellente maîtresse de maison

• Cunégonde : La fille de la maison est caractérisée par 3 adjectifs « fraîche, grasse, appétissante ». Elle représente ainsi les tentations de la sensualité

• Le fils du baron : c’est le double de son père

• Pangloss : le précepteur, présenté de façon élogieuse. Le ton est tout à fait admiratif « oracle » « il prouvait admirablement)

Ainsi, le lecteur est entraîné dans un univers merveilleux. En effet, le climat idéal du château de Thunder ten tronckh, rappelle le jardin d’Eden et la référence insistante au bonheur évoque la béatitude du paradis. Cependant, bien vite, on se rend compte que Voltaire détourne le conte et que quelques éléments inattendus provoquent un effet de distorsion dans l’harmonie générale.

II) Le détournement du conte

1) La parodie du conte de fée

- La formule « il y avait » montre le décalage avec le présentatif « il était une fois » des contes de fées

- Le baron a un nom ridicule « Thunder ten tronckh », difficile à prononcer et désagréable à entendre, ce qui est antipodes du conte de fées

- Le lieu, la Wesphalie, est une des provinces les plus pauvres d’Allemagne, lieu réel d’une guerre sanglante : le traité de Wesphalie marque la fin de la guerre de 30 ans.

2) La parodie biblique

- Comme nous le signale le début du chapitre 2 où Candide est « chassé du paradis terrestre », l’entrée en narration est parodique de la Genèse (1er livre de la Bible qui contient le récit de la création du monde). En effet, l’expulsion du château à coup de pied dans le derrière est une réécriture parodique de la chute, d’autant plus que le péché n’est pas lié au désir de savoir (l’arbre de la connaissance) mais au désir d’aimer. Ainsi, la fin du chapitre correspond à la sortie de l’homme du jardin des délices.

3) La parodie des genres

Le texte se présente comme une réécriture parodique de toute la tradition romanesque. La parodie participe à l’art de persuader en ce qu’elle crée un espace de complicité entre le narrateur et le lecteur partageant une culture commune. La connivence qui s’installe entre le narrateur et le lecteur autour des références littéraires

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