Lecture Analytique Candide Chapitre 3

1- Lecture analytique n°4: Candide, chapitre 3, VOLTAIRE, 1759.

Introduction: Candide est publié en 1759, l'Europe est engagée dans la guerre de 7 ans. VOLTAIRE à cette époque est réfugié en Suisse. Il connaît les belligérants: Louis XVI et le roi de Prusse Frédéric II notamment. L'Europe est secouée par des conflits depuis 1733: guerres dues à des successions de trône ou à des conquêtes coloniales. Rivalités austro-prussiennes et franco-anglaise qui expliquent en partie la guerre de 7 ans.

Le chapitre III est le début du voyage initiatique de Candide. Après avoir été chassé du château, il se retrouve sur un champ de bataille en Bulgarie (Prusse): il a été dans le chapitre II enrôlé de force dans l'armée bulgare et soumis au traitement difficile. Ici le roi des Bulgares livre bataille au roi des Abares (peuple d'origine mongole asiatique).

Projet de lecture: Nous allons montrer comment VOLTAIRE met en scène sa critique de la guerre.

Piste 1: Le déroulement de la bataille.

– Voltaire connaît bien les usages militaires de son temps (il à été poète officiel de la Cour aux alentours de 1745 et à célébré des batailles gagnées par le Roi de France). Il met en scène d'abord la parade: la bataille comme en fanfare, le ton est enjoué. Répétition de l'adverbe «si», progression dans la longueur des syntagmes. Les deux armées se sont face à face. Musique: instruments variés: «trompettes, fifres, hautbois, tambours». Instruments de musique militaire. La description est rendue plus vivante par l'énumération des instruments qui mime le rythme de la musique. Tout a l'air parfait. Mais il introduit deux discordances: les canons qui passent pour des instruments de musique comme s'il fessait l'amalgame et la mention de l'enfer, ces deux éléments font comprendre que «l'harmonie» de la scène évoquée est à prendre comme une antiphrase.

– Ensuite il dégage des étapes à cette bataille: effet de symétrie de la canonnade. Le lecteur voit la scène de plus haut comme si il était un général témoin de la bataille. Il compte les victimes: «6 mille hommes de chaque côté.», l'expression «à peu prés» diminue l'importance des pertes. Le but est d'anéantir l'armée adverse on n'est donc pas à quelques hommes près. La fusillade est l'étape suivante: les armées se rapprochent. Bilan des morts moins important «coquins». Ce mot est à prendre au sens propre car l'armée à l'époque était constituée de mercenaires. Enfin dernière étape: le corps à corps. «Quelques milliers»: on retrouve l'indéfini qui minimise les pertes.

– Enfin, dans cette bataille Voltaire minimise l'attitude de Candide. Son comportement contraste avec la description précédente: il a peur, ce qui est une caractéristique humaine, Candide n'est donc pas un de ces soldats assoiffés de sang. C'est donc positif de la part de Voltaire voilà pourquoi le personnage est assimilé à un philosophe. Jeunesse et inexpérience du personnage qui explique sa désertion mais sa place est ailleurs. Voltaire reprend des termes qui renvoient à sa critique de l'optimisme, fil conducteur du conte: «pris le parti d'aller

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