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Le rapport de Brodeck

Commentaire de texte : Le rapport de Brodeck. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 150 Mots (5 Pages)  •  1 097 Vues

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Introduction

Le roman et en particulier l'extrait peut-être lu comme un apologue, une parabole de l'homme en temps de guerre. Se pose alors la question du mal et de la réaction face au mal, la question de la morale en temps de guerre peut-elle encore tenir ?

I Une mise en scène théâtrale du discours : les dominants et les dominés

1/ alternance de voix

  • discours direct pour les personnages mais les tonalités de voix sont différentes : une « voix étranglée » pour Orschwir tandis que Buller parle
  • une voix plein d'hésitation de Orschwir: opposition entre l'habitude et la position face à l'ennemi : emploi de la comparaison «  les paroles claquent souvent comme des coups de fouet »= parole cinglante et assurée cette fois du côté de Buller + inversion car c'est Buller qui « caresse sa cravache »( reprise de la métaphore de la violence équestre) / « se mit à bafouiller, à perdre ses moyens » + phrases entrecoupées dans le discours direct, a du mal à les finir : demande à Buller une parole explicite, il obtiendra un conte , une parole implicite
  • la voix de Buller : on l'imagine tonitruante : emploi d'exclamations, questions rhétoriques+ ton de l'injonction, il lui demande des comptes

2/ les postures : dominés et dominants

  • sourire de Buller («  sourire, petit rire de moquerie) qui s'oppose au parole de gêne des deux autres personnages mais c'est un rire de moquerie, cynique, cruel qu'il laisse échapper malgré lui.
  • impuissance de Orschwir « rassemblant tout son courage » , il « parvint à demander » = dénote un effort énorme pour finalement ne répéter que les paroles de Buller «  Alors quoi, Capitaine... ? » : emploi des points de suspension qui marquent la gêne et la peur + « une fois encore, il regarda Diodème » cherche un appui , la parole est inefficace, c'est le corps qui réagit mais même de ce coté là il échoue car pas de réponse de Diodème qui «  cherche à éviter ses yeux et baissa la tête » en signe de démission et d'impuissance.
  • Opposition dans la posture des personnages : Orschwire et Diodème sont debouts face à Buller. Mais tandis que la parole fait que l'un se « tasse » que ses « épaules s'affaissent »dans un mouvement de soumission et de repli qui dit déjà l’échec, l'autre gagne en charisme. Buller est le seul à agir au sens physique : il se « leva », « commença à marcher dans sa tente » comme pour délimiter son espace et prendre possession d'un pouvoir, puis « il se planta devant eux » : on note l'opposition entre l'affaissement des uns et le redressement de l'autre. Lorsqu'il se rassoit à la fin, c'est comme pour marquer qu'il a fini son discours et que la conversation est finie : pas de réponse attendue, c'est sans appel.
  • Enfin on notera l'opposition dans la structure du paragraphe 2 : le portrait d'Orschwir: 3 relatives pour dire la force morale ( « si sûr », le parole , « rien n'impressionne », « qui a le naturel de l'homme riche et puissant ») opposé au portrait de Buller ( «  créature en uniforme, qui faisait presque la moitié de sa taille, homme minuscule affublé d'un tic grotesque, et qui caressait sa cravache avec des manières de femme » : emploi d'adjectifs péjoratifs, expression dévalorisante qui déshumanise de Buller, + féminisation péjorative, manque de virilité ) : portrait qui fait penser à celui d'Hitler Si Buller arrive à les terroriser c'est parce qu'il a une arme plus forte que celle du caractère des deux autres, il sait manier la parole et écraser l'autre par son discours

II l'apologue des rex flammae

1/ une argumentation indirecte

  • les animaux : le récit de Buller débute par une question surprenante mais qui reprend le thème de la nature évoqué dans le roman : «  Avez-vous déjà observé des papillons, oui des papillons n'importe quel groupe de papillons ? » : insistance sur l'animal choisi. Pourquoi des papillons ? Peut être parce qu'ils volent et que leur existence est éphémère aussi.
  • Caractérisations des papillons : «  somptueuses et fragiles », » intelligence remarquable » : on note la progressive personnification des papillons, en fait il parle des habitants du village en soulignant leur fragilité, ils ont à la merci des nazis à ce moment
  • le comportement social : « vivent en groupe d'une vingtaine d'individus », «  solidarité », « tolèrent d'autres espèces », « sacrifice » : les rex flammae représentent les villageois, tandis que Brodeck est mis à l'écart (opposition entre une espèce/ une autre espèces/ celui qui n'est pas l'un des leurs »)
  • les prédateurs « l'oiseau » : ce sont les nazis

2/ la force argumentative du discours

  • le raisonnement analogique: le raisonnement de Buller est construit sur un modèle logique qui prend les papillons et les oiseaux comme images des nazis et des villageois +emploi d'un discours scientifique avec un exemple comme raisonnement inductif + « on en tirerait des leçons extraordinaires pour l'espèce humaine »
  • la forme des phrases, les connecteurs logiques : on a le sentiment que Buller raconte une histoire grâce à la logique de son récit. On note ici les connecteurs qui organisent le discours : «  mais » et les phrases simples qui s'enchaînent avec des connecteurs logiques implicites
  • la victoire de son discours : la leçon finale est sans appel : « en livrant une proie aux prédateurs, ils garantissent leur survie » + «  ils n’hésitent pas à sacrifier celui qui n'est pas des leurs » : on note l'insistance que le vocabulaire de la vie + finalement présente son, raisonnement comme un loi universelle biologique : « l'unique moral qui prévaut, c'est la vie. Seuls les morts ont toujours tort » ce qui a pour but de nier toute question de morale et de donner raison , de justifier la trahison.
  • Finalement Buller a convaincu :   Diodème et le maire «  sortirent sans bruit de sa tente » : le silence vaut comme accord + conclusion mise en valeur par le passage à la ligne «  quelques heures plus tard, mon sort était scellé » avec une mise sous silence de ce qui a pu se dire.

Conclusion La réflexion sur l'humanité et la parole

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