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La lettre CLXI des lettres persanes, Montesquieu

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Par   •  26 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 819 Mots (8 Pages)  •  402 Vues

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Commentaire composé :

Montesquieu, Les lettres persanes, lettre CLXI

Le XVIIIème siècle, autrement appelé le siècle des Lumières, a vu les mœurs, uses et coutumes de l’époque remises en cause par des philosophes afin d’élever, d’illuminer l’Homme dans tous les domaines. Montesquieu, philosophe, homme de lettre et historien français du XVIIIème siècle s’est interrogé sur de nombreux aspects de la vie humaine et sa condition ayant pour but de les dénoncer dans ses œuvres telles L’Esprit des lois. Les lettres persanes est un roman épistolaire de ce dernier, qui par le biais de lettres accuse les vices de la société. L’extrait étudié est la lettre CLXI de ce livre. Celle-ci est adressée depuis le sérail d’Istanbul, le 8 mai 1720, de la main de Roxanne à Usbek son mari. Elle y révèle des faits d’adultères : la femme avoue avoir trompé son mari car celui-ci ne cesse de la maltraiter et la priver de ses libertés. Seulement, son amant adoré ayant été tué, elle finit elle-même par se donner la mort. Nous pouvons ainsi nous demander comment à travers ce texte Montesquieu cherche-t-il à dénoncer la place de l’épouse dans la société. Dans un premier temps, nous étudierons en quoi cet homme asservi sa femme, puis dans un deuxième temps, comment celle-ci a su reprendre sa liberté de vivre, et même de mourir.

        Dans cette lettre, Roxanne apparait comme quotidiennement soumise à son mari. Tout d’abord, elle dépeint son homme comme tyran puis explique l’emprise qu’il a pu avoir sur elle, pour finalement révéler la véritable nature de ses sentiments envers lui : la haine.

      Usbek apparait comme un homme maltraitant au travers de cette lettre. En effet, les nombreux mots le qualifiants dès la première ligne tels « jalousie » ou « affreux » mais encore « caprices » (ligne 7) affirment le personnage odieux qu’est cet homme. Par ailleurs, on comprend à la ligne 8 « tes lois » et ligne 7 « tu te permet tout », qu’il vit pour lui sans se soucier des autres habitants du palais. Cela souligne le caractère de bourreau tyrannique d’Usbek au quotidien. De plus lignes 7-8, : « Tu eusses le droit d’affliger tous mes désirs » renforce cet aspect de suprématie. En effet, il se comporte comme un Dieu qui aurait le pouvoir de diriger au creux de ses mains la liberté de Roxanne. Enfin ligne 12 et 13 on voit qu’il s’est joué d’elle pour son propre plaisir, ses « fantaisies » : « ma soumission à tes fantaisies ». Ici, il utilise ouvertement cette femme comme un jouet, ce qui permet d’appuyer sur son comportement de bourreau de plus que manipulateur. Dans ce texte Usbek nous apparait ainsi tyrannique à travers le point de vue de Roxanne.

       A l’inverse de son image à elle où cette dernière semble avoir été complètement soumise à cet homme, pourtant son mari. En effet, pour reprendre cette même phrase « ma soumission à tes fantaisies » lignes 12 et 13, on y voit qu’elle utilise le therme très fort de « soumission ». Elle est complètement inférieure à lui. Ce therme, comme d’autres mots à très fortes connotations négatives, du champ lexical de l’impuissance, se retrouve tout au long du texte. Ligne 16 « un cœur comme le mien t’étais soumis » mais encore « vivre dans la servitude » (ligne 8) révèle toute l’emprise qu’il a pu avoir sur elle. En effet, outre retrouver l’utilisation du therme « soumis », on peut constater avec le verbe « vivre » que sa vie entière n’était vouée qu’à la « servitude ». Enfin, cela peut être constater ligne 10-11 « Je me suis abaissée jusqu’à te paraître fidèle » où l’utilisation du verbe d’action « [abaisser] » rappelle de même sa place inférieure face à cet homme, bien que son mari, dont elle est au service. De plus que le COD à sa propre personne « me » complète son personnage qui a pu être totalement dédié et dévoué à son bonheur : elle semblait « fidèle », comme un syndrome de Stockholm. Cependant, malgré sa soumission face à son mari, Roxanne rencontre des sentiments opposés à l’image qu’elle dégage.

       En effet, en réalité elle écrit dans sa lettre qu’Usbek n’aurait ‘point trouver en [elle] tous les transports de l’amour » mais plutôt « toute la violence de la haine » (Ligne 14-15). Elle ne l’aime pas, au contraire elle le déteste. Le tutoiement dont cette dernière lui fait part tout au long du texte comme (ligne 1) « ta », (ligne 6) « tu », (ligne 8) « tes » mais encore deux fois en début de phrases et de paragraphes afin de les souligner lignes 10 et 14 « Tu » ou bien « t’» (ligne 18) dépeint une agressivité envers lui tant sa colère est grande. De surcroit, le tutoiement au XVIIIème siècle entre conjoints n’est pas très commun, ici il vient appuyer le fait qu’elle n’a plus de respect pour lui, pas le respect du vouvoiement. Les nombreuses phrases interrogatives qui posent des questions rhétoriques à cet homme suscitent de l’incompréhension. En effet, ligne 6, « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule […] ? », ligne 7 « Que, pendant que tu te permets tout, […] le droit d’affliger tous mes débris ? » mais encore ligne 18-19 « Serait-il possible […] d’admirer mon courage ? », montre que Roxanne est comme affligée du comportement d’Usbek, elle ne comprend pas pourquoi il l’a traité comme sa soumise, son inférieure et tout cela sous un ton agressif de colère. Ainsi, elle exprime dans cet écrit que ses réels sentiments envers celui-ci sont de l’accablement et une haine profonde malgré son apparence au premier abord de femme soumise.

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