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Commentaire Littéraire sur les Lettres Persanes, « Lettre 101 » 1721 de Montesquieu

Dissertation : Commentaire Littéraire sur les Lettres Persanes, « Lettre 101 » 1721 de Montesquieu. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2013  •  546 Mots (3 Pages)  •  15 827 Vues

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Montesquieu (1689-1755) était un penseur politique, philosophe et écrivain français du début du siècle des Lumières. Le mouvement des Lumières détient son nom de la volonté des philosophes européens du XVIIIe siècle, de combattre les ténèbres de l'ignorance par la diffusion du savoir. Montesquieu voyagea beaucoup, et est l'auteur de nombreux mémoires, romans et essais parmi lesquels : la Damnation éternelle des païens (1711), Lettres persanes (1721), et L’Esprit des lois (1748).

Les Lettres persanes est un roman épistolaire (utilisant notamment les registres polémique, comique et ironique) qui fait la satire amusée de la société française, vue par des Persans exotiques. Ceux-ci se rendent à Paris et y découvrent les Parisiens, leurs modes, les lois et les opinions politiques françaises. Cet extrait est la « lettre 101 » : Rica, un Persan voyageant en France, explique à son ami Rhédi que la mode passe même avant la politique dans ce pays. Cet étonnement est un moyen pour Montesquieu de souligner des aspects critiquables de la société qui sont jugés excessifs. Nous allons donc voir comment l'auteur utilise une manière indirecte afin de critiquer la société française. Dans un premier temps, nous évoquerons la critique des comportements des Français ; dans un second, la critique politique de cette lettre.

La critique des comportements des Français commence par une hyperbole péjorative, « l'inconstance prodigieuse » sur leurs modes selon Rica, qui apprend l'étonnement du regard étranger. Il évoque leur mépris pour tout ce qui est étranger, principalement des futilités : « ce qui est étranger leur paraît toujours ridicule ». L'antithèse entre les expressions « bagatelles » et « choses importantes » et le parallélisme entre celles de « plus sages » et « mieux vêtus » traduisent l'incongruité des Français. L'inconstance de la mode française s'étend jusqu'aux coiffures et aux lois : « ils veulent bien s'assujettir aux lois d'une nation rivale, pourvu que les perruquiers français décident en législateurs sur la forme des perruques étrangères ». L'antithèse « avec ces nobles avantages » montre une lettre comique. Montesquieu, à travers le personnage du Persan, dénonce alors la superficialité et le dédain des Parisiens ; ils se jugent et s’identifient exclusivement sur leur apparence.

La principale source de critique politique dans les Lettres persanes est le gouvernement en place à cette époque, à savoir la monarchie absolue de droits divins de Louis XIV. La question rhétorique « qui peut penser qu'un royaume […] soit gouverné […] par des lois qui ne sont pas faites pour lui ? » exprime une critique de l'obstination française. La concession « il est vrai que » qui nous informe sur le fait que les français ont quand même fait quelques lois tout seuls, exprime un jugement nuancé et informé. L'adjectif péjoratif « pernicieuse » montre un problème plus grave que ce qu'il n'y paraît. La gradation entre les deux participes passés « ruiné » et « tué » rend compte de conséquences tragiques.

Montesquieu, à travers le personnage du Persan, met en valeur le genre épistolaire et présente donc une argumentation indirecte pour critiquer la société française ;

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