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Dissertation, Les Lettres persanes, Montesquieu

Dissertation : Dissertation, Les Lettres persanes, Montesquieu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2020  •  Dissertation  •  1 710 Mots (7 Pages)  •  1 485 Vues

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        Le grand siècle s’achève avec le crépuscule du Roi Soleil, Louis XIV, le 1er septembre 1715. A cette fin de règne janséniste (du sens de austère) et écrasant, succède une courte période de liberté et de relâchement: la Régence. Les philosophes en profitent alors pour blâmer l’absolutisme, les privilèges de la noblesse et la religion d’état. Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu se prête également au jeu. Celui-ci, pourtant président au parlement de Bordeaux n’a de cesse de s’intéresser à la politique, l’histoire, l’économie et les sciences. On retrouve son érudition dans les Lettres Persanes. A travers la plume de Montesquieu, la société française nous est peinte sur un ton humoristique et satirique. Le philosophe utilise le regard de visiteurs persans pour critiquer le milieu dans lequel il évolue. Les Lettres persanes ne sont-elles qu’un voyage exotique et amusant ou le livre occupe-t-il une autre fonction ? Nous verrons que les Lettres persanes à travers un regard amusant et pittoresque font le tableau satirique, critique et mordant de la société française.  

        

        Tout d’abord Montesquieu utilise dans les Lettres persanes un regard amusant et tout à fait exotique. En effet, son avatar Usbek, vient de Perse et parcourt la France afin d’accroitre sa sagesse. C’est ce qu’il explique dans la lettre première: «  lettre 1 ». Par ailleurs on sent la présence de l’Orient dans la fiction, notamment grâce à la religion souvent au centre des interrogations de Usbek. Celui-ci se questionne sur le principe de pureté et cela l’inquiète: « Lettre17 ». Montesquieu à travers sa fiction évoque également les figures de souverain en Orient: les maitres de Sérail. Usbek incarne donc l’homme autoritaire que les femmes respectent. Ainsi dans la lettre 4, Zéphis fait part de son entière soumission envers Usbek: « lettre 4 ». Montesquieu utilise donc le regard oriental comme comparatif des moeurs françaises. De même, l’auteur ajoute une pointe de sensualité à sa fiction au plus grand plaisir de ses lecteurs. Montesquieu par la présence du sérail apporte une dimension érotique aux Lettres Persanes, les rendant surement plus plaisantes à lire. En effet, il n’hésite pas à rester ambiguë face à certaines étapes de la toilettes des femmes. Il fait preuve d’ambiguïté lorsqu’il évoque les rapports entre Zélis et son esclave, dont « les mains adroites portent partout les ornements et les grâces ». De plus, Montesquieu se sert du fantasme tant aimé des français: le harem. Ainsi on apprend que seul le maitre du sérail est autorisé à regarder ses femmes. Zachi relate son voyage pendant lequel elle est soustraite aux regards des hommes: « lettre 3 ».  Par ailleurs Montesquieu, cherchant à divertir son lecteur peint un tableau sensuel du gynécée oriental. Ainsi la femme perse est dans la  constante séduction et son objectif premier est de plaire à son mari. Pour cela, elle doit se montrer toujours plus belle et élégante pour devenir la favorite. « Chacune de nous se prétendait supérieure aux autres en beauté. Nous nous présentâmes devant toi après avoir épuisé tout ce que l’imagination peut fournir de parures et d’ornements. ». Les femmes orientales,  sont enflammées par « L’ardeur de (te) plaire ».

        

        Enfin, les Lettres persanes comportent de nombreux comiques de situations et de mots, en premier lieu car son écriture est une vaste moquerie, mais également par l’ironie dont fait preuve Montesquieu. La lettre 24 est particulièrement amusante car elle met en contraste la naïveté dont fait preuve Rica et le savoir de Montesquieu. En effet, le jeune perse désigne les astrologues comme les habitants des immeubles parisiens: « on jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues ». Par ailleurs, le philosophe utilise sa plume avec habilité dans le but de nous amuser. En effet dans la lettre 28, il décrit les scènes d’obséquiosité du peuple français  de manière mordante: « on commence par des révérences, on continue par des embrassades : la connaissance la plus légère met en droit un homme d’en étouffer un autre ». Enfin, Montesquieu utilise le comique de situation pour dénoncer l’impolitesse et la brutalité parisienne. Ainsi à travers une hypotypose on imagine sans mal, le perse se faire « éclaboussé depuis les pieds jusqu’à la tête ». Sa peine ne s’arrête guère là, puisqu’il se fait bousculé et se voit « faire un demi-tour ».

Certaines lettres ont donc pour seul but de divertir le lecteur.

        Ainsi, l’auteur met en exergue les problèmes sociétaux qui sévissent la France du 18ème siècle, tout en utilisant l’exotisme, l’érotisme et l’ironie. Trois moyens ingénieux pour rendre plus plaisante la lecture des lettres persanes. L’esprit dont fait preuve Montesquieu explique le charme de ce roman épistolaire. Néanmoins ces trois sujets sont au service d’une triple critique.

        Tout d’abord, Montesquieu à travers son roman satirique fait le procès des manières de vivre françaises et les compare aux moeurs perses. En effet, le philosophe très intéressé par les différentes cultures s’attèle à comparer la société occidentale et orientale. Usbek est stupéfait par les dissemblances entre les femmes européennes et les femmes perses. Effectivement les premières « n’ont qu’un voile » alors que les secondes en portent quatre. Les unes se « présentent devant les hommes à visage découvert », les autres sont « soustraites aux regards » de ces derniers. Par ailleurs, une similitude est notable entre la façon de se conduire en Perse et à Paris. En Orient tout n’est que mensonge et tartuferie. Zélis, seulement à la lettre 62, nous partage ses réelles intentions et ses plus mauvaises pensées à l’égard de Usbek: « Dans la prison même ou tu me retiens, je suis plus libre que toi ». En France les gens font preuve d’obséquiosité et d’hypocrisie mondaine. C’est ce que remarque Rica, lorsqu’il assiste à une soirée forte ennuyante ou pourtant tout le monde semble s’amusait. « Il faut avouer, dit une de ces femmes, que nous nous divertissons bien: il n’y a pas aujourd’hui, dans Paris, une partie si gaie que la notre ».

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